Nans Peters, du Giro aux cyclo-cross régionaux

Crédit photo Patrick Berjot

Crédit photo Patrick Berjot

Saint-Laurent-d’Oingt, Cognin, Pontcharra… Nans Peters vient d’enchaîner quelques cyclo-cross régionaux. Le sociétaire d’AG2R La Mondiale, vainqueur d’étape sur le dernier Tour d’Italie, est l’un des rares coureurs du WorldTour à inclure le cyclo-cross dans sa préparation hivernale. En marge de l’épreuve de Pontcharra (Isère), où il a pris la 3e place ce samedi, l’Isérois a expliqué pourquoi à DirectVelo.

DirectVelo : Qu’est ce qui te motive à disputer des cyclo-cross régionaux ?
Nans Peters : J’ai toujours fait du cyclo-cross depuis l'école de cyclisme, avant de mettre l’accent sur la route à partir de la catégorie Espoirs. Ma priorité va à la route, mais je garde du plaisir à venir sur des cyclo-cross. J’aime bien cette discipline. Elle est ludique. Cela donne du rythme la semaine pendant l’hiver. C’est long un hiver sans course alors ça permet d’avoir une séance d’intensité avec un dossard dans le dos. C’est toujours plus marrant. Ce n’est pas toujours motivant d’aller faire une séance de PMA alors qu’il pleut et fait 3°. Avec le cyclo-cross, je suis sûr de faire une séance qualitative dans la semaine. Et en plus, je cours à côté de la maison (Il habite à Chambéry, NDLR). Je viens volontiers.

Tu as terminé sur le podium ce samedi à Pontcharra. Que retiens-tu de ta course ?
La place est anecdotique. J’étais là pour me faire plaisir et faire un effort, comme je l’ai dit. Je suis en reprise. C’est bien de faire ces efforts-là avant de partir rouler dans dix jours au soleil, en Espagne, avec l’équipe. Je ne vais pas disputer le Championnat Auvergne-Rhône-Alpes, dimanche prochain, ça fait de la route pour y aller (Le Championnat aura lieu à Désertines, en Allier, NDLR). Ça ne vaut pas le coup de faire quatre heures de voiture pour me faire arrêter après 45’ d’effort après avoir pris un tour par Aloïs Falenta (sourire). J’en ferai sûrement encore deux autres, un fin décembre et un début janvier.

« ÇA SERAIT DÉMESURÉ D’AVOIR UN MÉCANO »

Dois-tu demander l’accord de ton équipe avant de participer à ces épreuves ?
J’ai dit à l’équipe que j’étais partant pour refaire du cyclo-cross cet hiver. J’en ai parlé avec mon entraîneur. Le staff dit toujours oui. Il n’y a pas de problème car je ne fais pas une préparation pour la saison de cyclo-cross. Je suis un routier qui vient faire du cyclo-cross le dimanche. Je n’ai fait qu’un entraînement de cyclo-cross pour régler la position sur le vélo, mais sinon je ne fais que les courses. C’est juste pour le plaisir, et aussi car on sait que c’est utile pour la route. 

Chez les professionnels, vous êtes très "couvés". En cyclo-cross, tu te prépares et te changes à l’arrière de ta voiture...
C’était encore le cas quand j’étais au Chambéry CF il y a trois ans, ce n’est pas si vieux que ça. Sur les WorldTour, nous sommes obligés d’avoir un bus. Là, je viens sur les cross avec mon propre matériel et ça me va très bien. C’est à l’échelle de la course. Vu mon niveau, ça serait démesuré de venir avec un mécano. Je prends du plaisir à courir, après c’est moins sympa de patauger dans la boue pour nettoyer son matériel, mais ça se fait.

Est-ce que certains coéquipiers ne comprennent pas ton choix ?
Certains me demandent comment je fais pour me la “mettre” en hiver alors qu’on fait des courses toute la saison. Mais je leur demande comment ils font pour rester presque cinq mois sans mettre un dossard. Chacun a sa vision du “truc”. 

« NE PAS SE FORCER »

Un coureur professionnel est souvent la tête d’affiche d’un cyclo-cross régional. Il y a beaucoup de sollicitations…
Ce n’est pas insurmontable. Ça fait partie de mon boulot. Si les organisateurs peuvent communiquer sur la présence de coureurs professionnels au départ, c’est bien pour eux. Tant mieux si ça peut amener des spectateurs qui étaient indécis. Un gamin est content de voir un pro. Je lui donne une carte dédicacée et tout le monde y trouve son compte.

Cette année, Romain Bardet a également choisi de disputer des cyclo-cross régionaux. Peut-il lancer une mode selon toi ?
Non, je ne pense pas. C’est bénéfique d’aller faire du cyclo-cross si on en a déjà fait par le passé. Mais quand on arrive avec un seul vélo, des pneus, pas de technique… Si c’est pour courir à pied après 30’, ça n’a plus de sens. Il faut avoir un attachement à la discipline et ne pas y aller à reculons. Il ne faut surtout pas se forcer.

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