Voilà assurément une image qui restera dans tous les esprits. Alors que Mathieu Van der Poel semblait avoir fait le plus dur lors du Championnat du Monde Élites, dans le Yorkshire, le Néerlandais a soudainement été contraint de laisser filer le groupe de tête, abandonnant tout espoir de décrocher le maillot arc-en-ciel. Fringale, panne de jambes, coup de froid ? Difficile, sur le moment, de comprendre ce qu’il arrive à celui qui ne parviendra même pas à raccrocher les roues des groupes qui l’ont ensuite repris tour à tour (voir classement). Une petite heure après l’arrivée, l’athlète de 24 ans s’est présenté à la presse, tout sourire, devant le bus de la CCC, qui servait de refuge aux coureurs néerlandais après cette journée dantesque. DirectVelo était présent pour recueillir la première réaction de Mathieu Van der Poel.

DirectVelo : Pendant longtemps durant ce Mondial, tout semblait se dérouler à la perfection pour toi...
Mathieu Van der Poel : J'avais réussi à sortir là où les autres favoris n'ont pas réussi à le faire. La situation était vraiment parfaite pour nous. J'étais devant et je me sentais bien. Notre groupe avait course gagnée. Mais d'un coup, je me suis retrouvé avec plus rien dans les jambes. C’est dommage car j'étais dans le groupe où je devais me trouver, mais je n'arrivais plus à tourner les pédales. C'était inattendu.

Comment expliques-tu ce coup de moins bien, si soudain et si brutal ?
Je n'ai rien à me reprocher. Je n'ai pas l'impression d'avoir commis une erreur, comme avoir trop peu bu ou trop peu mangé. J'y ai porté une attention particulière. La météo a certainement joué un rôle dans cette situation. Mais la météo était la même pour tous. J'ai eu très froid pendant la course. J'avais mis cinq ou six couches de vêtements, mais je n'arrivais pas à me réchauffer.

« PAS ASSEZ FORT »

Que s’est-il passé, dans ta tête, lorsque tu as décroché de ce groupe de tête ?
Je n'avais plus qu'une seule chose à faire, c'était terminer à mon propre tempo. Je suis arrivé sur la ligne après un bon bout de chemin tout seul, mais je tenais à terminer mon premier Mondial.

Quel bilan peux-tu tirer de ce Mondial, à chaud ?
J'ai réalisé une belle course, et je n'ai pas fait d'erreur. Je suis évidemment déçu, mais je l'aurais été davantage si j'avais raté le titre d'un rien. La conclusion, c’est que je n'étais pas assez fort. Je ne peux rien y faire. J'étais simplement cuit.