Romain Guillot : « J'ai vu une ombre... »

Crédit photo Jean-Charles Dancerelle - DirectVelo

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Romain Guillot peut se mordre les doigts. Présent dans le bon wagon au cours de la troisième étape du Tour de la Moselle (Élite Nationale), le sociétaire de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme est tombé sur un os : Florian Vermeersch, auteur de son troisième succès en autant d'étapes. Devancé de peu par le Belge, le coureur de 22 ans a dû se contenter de la 2e place (voir classement). Une frustration pour lui. ''J'ai lancé mon sprint de trop loin, explique-t-il à DirectVelo. Il était dans ma roue au moment de lancer, donc on peut dire que j'étais un bon poisson-pilote. Je suis très déçu surtout que je ne perds pas de grand-chose''.

Bien que l'issue de la journée lui laisse un goût amer, Romain Guillot a tout de même pris du plaisir. Très en jambe, il a décidé d'anticiper la grande bagarre sur des routes balayées par le vent. ''C'était une belle étape. Les bordures ont écrémé le peloton. Comme je me sentais bien, je suis sorti été en contre derrière l'échappée. On est rentré devant. Ensuite, une quinzaine de coureurs est également rentrée''. Échappé en compagnie de plusieurs cadors de ce Tour de Moselle, l'ancien sprinteur du VC Villefranche Beaujolais a directement compris que ce groupe irait loin. ''Il y avait tous les plus forts devant, la différence s'est faite à la pédale. Je me suis dit que ça allait aller au bout. Je pensais également arriver avec deux minutes d'avance sur le peloton, mais l'écart ne s'est pas beaucoup creusé. Pourtant, ça roulait à fond''.

« LE FINAL NE S'EST PAS BIEN PASSÉ »

Au sein de l'échappée, Romain Guillot a tenu à faire bonne impression. Esseulé, il a décidé de collaborer, bien que de manière modérée. ''J'essayais de passer le vélo. Je ne voulais pas trop en faire. Il y avait des équipes surreprésentées, je ne voulais pas me faire piéger. Le but était d'arriver au sprint, mais certaines équipes comme Roanne ou Lotto mettaient régulièrement des coups de vis pour écrémer l'échappée avec le vent''. En dépit de la force collective de certaines formations, l'affaire s'est réglée au sprint. Sur un terrain propice à ses qualités, le lauréat du Tour du Pays Saint-Pourcinois (Toutes catégories) n'a pourtant pas réussi à manœuvrer comme il l'entendait. ''Le final ne s'est pas bien passé. J'étais bien placé. J'étais 6e aux 500 mètres. Il y avait les coureurs de Lotto qui emmenaient le sprint pour Vermeersch, puis ils se sont écartés. À ce moment, j'ai lancé mon sprint et je me suis vite retrouvé seul''. Alors qu'il pensait être en mesure de l'emporter, le Rhônalpin a dû rendre les armes dans les derniers mètres d'effort. ''Je regardais sous mon bras pour voir si quelqu'un remontait. Il n'y avait rien, puis à 100 mètres de l'arrivée, j'ai vu une ombre. Il était plus fort, il m'a débordé''.

À Florange, la déception était dure à avaler pour Romain Guillot. Dans l'optique de parvenir à évacuer cette déconvenue, il tente de relativiser. ''En tout cas, j'ai pris du plaisir. Les sensations reviennent. Ces derniers temps, c'était difficile pour moi. J'ai chuté, j'ai eu des douleurs au genou, je suis revenu, mais ce n'était pas le top. Je terminais les courses, mais j'étais très loin dans les classements''. Au cours de l'ultime étape, ce dimanche, il tentera de rectifier le tir. ''Désormais, je sens que ça revient bien. J'ai terminé 5e ce matin, 2e cet après-midi. Il ne me manque plus que la victoire. Demain (dimanche), j'espère'', conclut-il.

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