En montagne, la Norvège impressionne

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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S’il remporte le Tour de l’Avenir, Tobias Foss pourra dire un grand merci à ses coéquipiers. Depuis le départ de Marmande (Lot-et-Garonne), les Norvégiens sont forts collectivement autour de leur leader. Ils l’ont encore démontré ce samedi pour défendre le maillot jaune récupéré la veille au Col de la Loze. Au départ de cette neuvième étape, disputée entre Villaroger et Tignes (Savoie), les Scandinaves avaient un plan bien établi : contrôler le tout début de course puis laisser partir une échappée sans coureur dangereux au général. Présent à l’avant, l’Italien Samuele Battistella, 6e au général à 2’20’’, ne représentait pas un véritable danger pour les hommes dirigés par Stig Kristiansen.

« C’ÉTAIT VRAIMENT COOL »

Après un gros boulot de Ludvik Aspelund Holstad, Idar Andersen et Martin Bugge Urianstad, Torjus Sleen a été mis à contribution avant le sommet du deuxième des quatre GPM du jour, la côte de Montvalezan. A la bascule, Clément Champoussin a tenté de piéger les Norvégiens. "Quand Champoussin a attaqué, j'ai augmenté le rythme, indique à DirectVelo le Champion de Norvège Espoirs. Quand nous sommes revenus sur lui, le peloton avait totalement explosé".

Sur son accélération, dans la terrible côte de Montalbert (3.1 km à 10. 1 %), il a notamment fait craquer le 2e du général, l’Américain Matteo Jorgenson. Au moment d’entamer l’ascension finale vers Tignes, outre Clément Champousin et les deux Norvégiens, il restait seulement dans le groupe maillot jaune : Giovanni Aleotti (Italie), Georg Zimmerman (Allemagne), Ilan Van Wilder (Belgique) et Lars Van den Berg (Pays-Bas).

Torjus Sleen a maintenu un gros tempo qui a permis de reprendre plusieurs coureurs distancés de l’échappée. "Nous savions, Tobias et moi, que nous n'étions pas à la limite. Nous avons bien contrôlé. Je savais que Tobias allait essayer quelque chose à la fin quand j'allais finir mon travail. C'était vraiment cool", dit le coureur qui s’est écarté à un peu plus de cinq kilomètres de l’arrivée. Seul Attila Valter (Hongrie) aura résisté au retour de Tobias Foss, 2e de l’étape et solide leader du Tour de l’Avenir avant la dernière étape (voir classements).

FOSS ET SLEEN, AMIS ET COLOCATAIRES L’HIVER

Déjà très précieux auparavant sur plusieurs étapes, Torjus Sleen a impressionné ce samedi. Quand il a été distancé, plusieurs directeurs sportifs de formations adverses l’ont félicité. S’est-il surpris ? "Je sais que je suis fort, en montagne, à l'entraînement. J'ai de bonnes capacités. Je savais que je pouvais le faire, mais je ne l'avais jamais fait en course avant le Tour de l'Avenir, reconnaît le coureur classé 12e de Paris-Roubaix Espoirs, 16e de la Course de la Paix et 23e de la Ronde de l'Isard. Mais maintenant, je peux voir que je suis un des meilleurs grimpeurs dans le peloton Espoirs. Je dois continuer ce que je fais, les résultats viendront plus tard".

En attendant de penser à lui, il aura encore beaucoup de boulot ce dimanche dans une ultime étape qui empruntera la Croix-de-Fer via le Glandon, le Mollard et la montée finale vers le Corbier. Le coureur de 22 ans est prêt à se sacrifier une nouvelle fois pour Tobias, son habituel coéquipier chez Uno-X. "Tobias et moi, nous sommes vraiment de très bons amis. Nous vivons ensemble à Gérone (Espagne) la plupart du temps pendant l’hiver. Nous y retournerons d'ailleurs en novembre. C'est vraiment cool de l'aider. Ce dimanche, nous essaierons de faire la même que chose qu'aujourd'hui (samedi). Je pense que ça va le faire, je l'espère en tout cas".

La performance collective de la Norvège est d'autant plus remarquable qu'elle est privée sur ce Tour de l’Avenir d’Andreas Leknessund, victime d’une chute peu de jours avant le grand départ de Marmande. "Avec lui, la Norvège aurait tordu tout le monde", a-t-on pu entendre, samedi soir, du côté des adversaires des Scandinaves. 

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Portrait de Tobias Svendsen FOSS
Portrait de Torjus SLEEN