Paul Penhoët : « C’est à mon tour »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Chacun son tour. Telle pourrait être la devise de l'Équipe de France Juniors en cette saison 2019. Les uns après les autres, les protégés de Julien Thollet ont en effet eu leur carte à jouer au fil des courses du calendrier. “On est tous prêt à se sacrifier pour nos coéquipiers et on se rend la pareille la fois suivante”, résume Paul Penhoët. Le 28 juillet, c’est Thibault D’Hervez qui a tiré les marrons du feu sur la Route des Géants (voir classement). Lors du Championnat d’Europe d’Alkmaar (Pays-Bas), le licencié du CSM Clamart espère cette fois-ci devenir la pièce maîtresse des Bleus, comme il l’explique à DirectVelo.

DirectVelo : Tu as semblé en très bonne condition lors de tes dernières sorties…
Paul Penhoët : J’étais déçu de ma manche de Coupe de France (le Signal d’Ecouves, NDLR) car je n’ai pas fait un bon chrono. Généralement, je m’en sors mieux que ça et ensuite, je peux jouer quelque chose au classement général. Il a fallu que je me reconcentre rapidement sur la course en ligne du lendemain. Malheureusement, j’ai loupé le bon coup en sortant à contretemps. On s’est recentré sur le sprint avec l’équipe mais on n’a jamais pu rentrer, alors j’ai dû me contenter de régler le sprint du peloton. J’ai quand même vu que la condition était bonne. Puis sur la Route des Géants, on a fait parler notre force collective. Je me suis arraché derrière Thibault (D’Hervez) et Hugo (Page) pour faire une place d’honneur, moi aussi, en faisant le sprint (6e, NDLR).

Les voyants semblent au vert avant les grosses échéances de la fin de saison !
On est en confiance. L'Équipe de France fonctionne bien. Chacun a trouvé sa place dans le groupe, tout le monde sait ce qu’il doit faire, et ce n’est jamais le même qui gagne, c’est top.

Te sens-tu capable de jouer le titre européen sur le circuit néerlandais d’Alkmaar ?
Le sélectionneur Julien Thollet m’a demandé de me concentrer sur le sprint. Il m’a dit que c’était la seule chose dont je devais m’occuper. Je ne dois rien faire d’autre pendant la course. Je dois rester au chaud, rester concentré… Et si ça arrive bel et bien au sprint, alors ce sera à moi de jouer.

C’est une situation particulière qui demandera patience et sang-froid. As-tu déjà couru de cette façon par le passé ?
Non, pas vraiment. En club, c’est différent. Il y a beaucoup de courses par étapes avec un chrono et quand tu te retrouves placé au général, tu as autre chose à jouer. La seule fois où je me suis forcé à courir de cette façon-là, c’était lors de la Cantonale. Enfin, en cours de route, car j’avais fait la course en début de journée. Puis à 30 bornes de l’arrivée, je me suis dit que je ne devais plus bouger et espérer que ça arrive au sprint.

« J’AI MONTRÉ QUE J'ÉTAIS L’UN DES PLUS RAPIDES »

Te considères-tu comme la carte maîtresse de l'Équipe de France pour ce Championnat d’Europe ?
Disons que si c’est groupé à 50 kilomètres de l’arrivée, alors il y aura de grandes chances que ça arrive au sprint. Et si c’est le cas, je serai la meilleure chance de l’équipe, cette fois. C’est à mon tour. J’ai ma chance. Ces derniers mois, tous les coureurs qui sont avec moi dans cette équipe ont fait ce qu’il fallait. Ils ont réussi en Equipe de France, et il leur restera encore une occasion sur le Mondial. Ce Championnat d’Europe, il est peut-être pour moi. Depuis de nombreuses semaines, beaucoup de gens me disent qu’ils me voient bien faire quelque chose à Alkmaar. Mais bon… J’essaie de ne pas me mettre trop de pression.

Considères-tu être l’un des favoris ? As-tu une véritable idée de ta place dans la hiérarchie de ce peloton européen, au sprint ?
J’ai montré que j’étais l’un des plus rapides sur la Course de la Paix, en gagnant un sprint massif, en faisant 2e d’un autre… C’est une course de référence. Sur la Route des Géants, j’ai terminé 2e du sprint, encore, seulement battu par Olav Kooij. On m’avait dit qu’il était quasi imbattable au sprint. Eh bien moi, j’ai senti qu’il était prenable. Du coup, je suis confiant, même si j’ai conscience que la concurrence sera rude le Jour-J.

On annonce un circuit très technique…
C’est parfait, ça me plaît ! Je suis un petit gabarit et j’adore les relances. Je n’ai pas besoin de mettre énormément de braquet. Je me sens à l’aise sur mon vélo et je pense être assez bon techniquement. Il faudra, par contre, faire attention au secteur pavé. Ce serait vraiment bête de crever et de perdre la course de cette façon-là.

Comptes-tu sur un lanceur en particulier en cas de sprint ?
Pas vraiment, ça se fera au feeling. Je m’entends vraiment bien avec Hugo (Page) et je sais que si on se dirige vers un sprint, il aura à coeur de m’aider et de bien m’emmener. Encore faudra-t-il se trouver. Si c’est le cas, pourquoi pas faire comme ça…

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