Gabriel Muller, le néophyte de 33 ans

Crédit photo Arnaud Guillaume - Directvelo.com

Crédit photo Arnaud Guillaume - Directvelo.com

Gabriel Muller a 33 ans. Il évolue au niveau Continental et pourtant, il découvre le cyclisme. C'est un néophyte qui va participer dimanche à son premier Championnat de France, directement chez les pros : il ne roule à vélo que depuis quelques mois seulement... Une histoire incroyable, mais bien réelle. "L'idée est partie d'un coup de tête" dit le Français à DirectVelo. "Mon frère fait de la course à pied et a un bon niveau. Il m'a guidé un peu" explique celui qui s'est pourtant toujours intéressé à la petite reine. "J'aimais regarder les courses à la télévision, comme le Tour de France. Mais je n'avais jamais eu l'envie de rouler à vélo, jusqu'au jour où...".

DES DÉBUTS EN GRANFONDO

L'an passé, Gabriel Muller a participé à plusieurs compétitions cyclosportives. "J'avais réalisé de bons résultats" assure-t-il. Le voilà aujourd'hui à l'échelon Continental au Grand-Duché du Luxembourg. Grâce à un de ses contacts, et à la générosité du management, il a pu rejoindre le Team Differdange-GeBa. "C'est un ancien coureur de l'équipe qui m'a conseillé d'aller là-bas. Il m'a mis en relation avec l'encadrement, qui a bien voulu me donner une chance" précise celui qui n'a jusqu'ici roulé qu'une seule fois en France, lors de Paris-Troyes (1.2).

PAS DE PRESSION CHEZ DIFFERDANGE

Les débuts de Gabriel Muller n'ont pourtant pas été si simples. Ses premières courses, il ne les a pas terminées. "Il faut bien l'avouer, j'étais un niveau en-dessous, dit-il, réaliste. Mais je me suis progressivement amélioré. Alors que j'étais lâché après une heure, j'ai pu ensuite rester deux heures avec le peloton. Puis trois, et ainsi de suite. Actuellement, je suis désormais capable de terminer mes courses", détaille celui qui a bouclé le dernier Tour de Hongrie (2.1) à la 67eme position. "J'ai adoré cette épreuve car j'ai pu apprendre énormément. C'était ma première course pro. J'ai pris beaucoup d'expérience là-bas. De la pression ? Je n'en ai pas du tout. Ce n'est pas le but d'une équipe de formation".

SON PREMIER CHAMPIONNAT

Gabriel Muller, dimanche, va donc découvrir le Championnat de France pour la première fois de sa carrière. "Il y aura moi et les autres" plaisante-t-il. "Je pense que je ne me rends pas bien compte de ce que ça représente. Je ne peux pas dire, à l'heure qu'il est, où je serai classé". En tous cas, sa préparation fut optimale, puisqu'il est passé par deux courses à étapes et un stage dans les Alpes françaises et italiennes. Il a notamment accompagné, pour l'occasion, Maxime Bouet et Warren Barguil, les deux coureurs d'Arkea-Samsic. "C'est César Bihel qui m'a mis en relation avec eux. Wawa (Barguil) est très sympathique et n'est pas comme on peut l'imaginer. Par contre, face à ces deux grimpeurs de niveau mondial, j'ai senti qu'il me manquait encore quelque chose dans les jambes" relate-t-il.

UN  GLOBE-TROTTEUR GRIMPEUR

Gabriel Muller est un grand voyageur. "J'ai besoin de changement. Je ne peux pas être sédentaire. Alors, je vis à travers le Monde : deux mois au Mexique, puis trois en Espagne, ..." raconte le Parisien d'origine. "Tout a commencé lors d'un échange linguistique. Vivre à l'étranger m'a bien plu. Cela fait dix ans que je voyage comme ça".

Qu'en est-il de son avenir ? "Le programme de Differdange ne me correspond pas parfaitement. On n'a pas beaucoup de courses avec du dénivelé, or c'est ce que je recherche. Et comme j'aime voyager, j'espère trouver une autre équipe qui puisse m'accueillir et me proposer un programme de grimpeur", explique celui qui, à défaut, resterait tout de même dans sa formation actuelle : "Je m'y sens bien, l'ambiance est bonne, alors pourquoi pas ?" conclut le coureur le moins connu du peloton de la Haye-Fouassière.

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