BioFrais : Annabel Fisher, du Yorkshire à la Suisse

Crédit photo Patrice Fouques

Crédit photo Patrice Fouques

Sa joie de vivre est communicative et pourtant, la vie d’Annabel Fisher n’a pas été un long fleuve tranquille ces dernières années. En 2016, la Britannique a été victime d’une très lourde chute, sur le vélo, qui l’a contrainte à mettre toutes ses ambitions de côté pour un long moment. “Pendant une certaine période, je me suis même demandé si ce n’était pas fini, si j’allais pouvoir remonter sur mon vélo un jour”, explique-t-elle après coup pour DirectVelo. Durement touchée au dos, elle retrouve finalement ses vieilles routes d’entraînement dans son Yorkshire natal début 2018. Déterminée comme jamais, elle retrouve rapidement la compétition, notamment près de la maison, lors du Tour du Yorkshire, où elle affronte quelques-unes des filles les plus talentueuses de la planète. “C’était une émotion intense pour moi ! Être là, dans ce peloton, après ce qu’il m’était arrivé, c’était une grande victoire et un moment que je n’oublierai jamais”.

« JE N’AI PAS À ME PLAINDRE »

Motivée comme jamais, elle prend par la suite une grande décision : se consacrer le plus possible au cyclisme, et tenter d’en vivre. Pourtant, la jeune femme est déjà proche de fêter ses 30 ans et sa situation de vie en Angleterre est confortable. Qu’importe : elle quitte son travail et annonce à ses parents - compréhensifs - qu’elle veut vivre son rêve à fond en s'installant en Suisse. “Je me suis dit que c’était un coin formidable pour faire du vélo”. Au moment d’arriver en terre helvète, Annabel Fisher concède ne pas avoir eu la moindre idée de ce qu’elle allait y trouver. Mais au fil des sorties d’entraînement, elle rencontre du monde et se construit un carnet d’adresses. Quelques mois plus tard, elle s’engage finalement avec la formation française BioFrais-VC Saint-Julien-en-Genevois pour l’exercice 2019. “C’est une très belle opportunité qui m’a été offerte”, se réjouit celle qui continue de travailler, à temps partiel, en parallèle pour arrondir ses fins de mois. “Ce n’est pas toujours évident mais je n’ai pas à me plaindre, je m’en sors”, détaille-t-elle, tout sourire et sur un ton enthousiaste.

« J’AI PRIS DES RISQUES »

Ce dimanche, Annabel Fisher a réalisé un numéro en solitaire à l’occasion de la troisième manche de la Coupe de France féminine, à Izernore, dans l'Ain
(voir classement). Son premier succès depuis son retour de blessure. “Cette victoire représente tellement de choses pour moi ! C’est un véritable accomplissement et une récompense de tout le travail effectué ces derniers mois. Je me suis battue pour ça et j’espère que ce n’est que le début”. Car bien qu’elle ait 29 ans, la grimpeuse de poche (elle n’affiche que 45 kilos sur la balance) promet avoir encore “15 ans dans la tête” et s’imagine continuer le cyclisme encore très longtemps. “J’ai pris des risques et bien sûr, ma situation peut sembler moins stable que par le passé. Mais je suis tellement plus heureuse aujourd’hui ! J’ai mon Visa en Suisse, je vis dans un endroit qui me plaît et je fais ce que j’aime. C’est l’essentiel ! Que demander de plus ?”, lâche-t-elle avec, toujours, un grand sourire. Annabel Fisher espère décrocher un contrat avec une formation professionnelle à l’avenir. En attendant, la Britannique promet avoir hâte de découvrir de nouvelles courses au calendrier, elle qui assure ne pas avoir la moindre crainte en course, malgré son grave accident.

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