Corentin Ermenault : « Il fallait essayer »

Crédit photo Régis Garnier - VeloFotoPro

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Fin février, la formation Vital Concept-B&B Hôtels avait marqué les esprits de par son panache, lors de la 2e étape étape du Tour du Haut-Var, avec un trio de « Men in Glaz » mené par Cyril Gautier, Pierre Rolland et Arthur Vichot (lire ici). Ce mardi, sur les routes de Paris-Camembert, l'équipe bretonne n’était pas loin de nous offrir le même type de scénario. “C’est vrai que c’est particulier !”, rigole Corentin Ermenault après coup. “On n’avait pas vraiment prévu ça… Il y avait vent de côté dans la première difficulté et j’ai décidé d’y aller. Je me suis retourné et j’ai vu Pierre-Luc Périchon (Cofidis) et Maxime (Cam, son coéquipier, NDLR) derrière moi. On a pris un peu d’avance et j’ai décidé d’insister. Puis Périchon s’est relevé, sans nous en avoir expliqué la raison. Je pensais que nous allions être rejoints par quelques autres coureurs, mais ça n’a pas été le cas. On s’est retrouvé à deux, comme ça…”.

Les deux coéquipiers se retrouvent ainsi lancés dans une drôle d’aventure, que certains n’hésiteraient d’ailleurs pas à qualifier de galère. Mais une fois devant, le pistard tenait à poursuivre son idée jusqu’au bout. “Il fallait essayer et insister. Ce n’était pas grave d’échouer. Sur ce genre de course, c’est toujours intéressant d’avoir un coup d’avance”. La mission s’avérait rapidement impossible ou presque, d’autant que l’ancien sociétaire du Team Wiggins n’était pas dans une grande journée. “On a bien roulé mais après la mi-course, j’ai commencé à être dans le dur. Vers le Km 100, j’ai senti que je n’étais pas saignant. C’était sûrement le contre-coup de Paris-Roubaix, mais je m’en doutais. Dans les bosses, ça devenait difficile”. La fin de course semble alors très longue pour le Picard. “Je pensais que l’on allait pouvoir tenir plus longtemps mais derrière, le peloton a vite mis en route. Quand c’est rentré, notamment avec Benoît Cosnefroy, c’est devenu vraiment dur. J’espérais pouvoir encore passer de gros relais mais c’est rentré dans une bosse et là, je n’en pouvais plus. J’ai sauté”, relate-t-il.  

DÉSIREUX D’AVOIR SA CHANCE

Le coureur de 23 ans considère donc avoir payé les 257 kilomètres de course de dimanche dernier, dans « l’Enfer du Nord », qu’il a tenu à terminer, ce qu’il n’avait pas pu faire l’an passé. “J’y étais plutôt bien, pour ne pas dire dans une grande forme. Mais justement, ça m’a joué des tours. J’en ai mis énormément en début de course, sur les cent premiers kilomètres, pour essayer de prendre les coups. J’aurais bien aimé prendre une longue échappée pour aborder en tête les premiers secteurs pavés. Mais finalement, ça ne l’a pas fait”. Par la suite, le spécialiste du contre-la-montre s’est totalement dévoué pour le collectif, comme convenu lors du briefing d’avant-course. “J’ai notamment dû dépanner Bert (De Backer). C’est le jeu et la règle, je savais qu’il fallait se sacrifier pour lui s’il avait besoin de quoi que ce soit, et cela a été le cas”.

Sur ces trois premiers mois de l’exercice 2019, Corentin Ermenault se dit “satisfait”, bien qu’il espère avoir plus régulièrement sa carte à jouer dans les mois à venir. “Ce qui est embêtant, c’est que je ne dispute pas forcément des courses pour moi, qui me conviennent, même si à Roubaix, à l’inverse, j’ai pu participer à une course que j’affectionne énormément. Je l’avais très bien préparée, et j’ai vu le Jour-J que j’étais prêt. Ca m’a rassuré. Mais sinon, je suis souvent cantonné à un rôle d’équipier. Il faut rouler pour les sprinteurs ou les leaders de l’équipe et je n’ai pas trop ma chance, et donc pas l’occasion de voir ce que je vaux vraiment”. En attendant peut-être une évolution lors des semaines à venir, il découvrira très prochainement l’Amstel Gold Race, avant de prendre part au Tour de Bretagne.

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