Michaël Garrison, héros malheureux de Paris-Roubaix Juniors

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

Michaël Garrison n’est pas près d’oublier son Paris-Roubaix 2019. “C’est l’une des choses les plus difficiles que je n’ai jamais eu l’occasion d’accomplir”, lâchait-il auprès de DirectVelo juste après l’arrivée. Et pour cause ! L’Américain a livré un véritable numéro en solitaire durant une bonne partie de l’épreuve Juniors. “Après une bonne quarantaine de kilomètres de course, avant la zone de ravitaillement, on sortait d’un secteur pavé et j’ai senti une ouverture. Le peloton était déjà bien maigrichon et je savais que nous avions une équipe solide. J’ai voulu y aller pour mettre la pression sur les autres grosses sélections, notamment les Néerlandais et les Britanniques”.

Il décide alors d’insister, bien que personne n’ait daigné l’accompagner. “Je me suis retrouvé tout seul devant et j’ai simplement roulé… Au début, j’ai vraiment essayé de faire la différence alors je roulais très fort. Puis au bout d’un moment, j’ai voulu tenter de gérer un peu plus mon effort, en essayant de maintenir un écart relativement stable avec le peloton derrière”. Pourtant, le 10e du Championnat du Monde Juniors du contre-la-montre Juniors, en septembre dernier, promet ne pas être sorti si loin de l’arrivée avec l’espoir d’aller au bout. “Ce n’était pas l’idée. Quinn (Simmons) était le leader de l’équipe (finalement 20e à l’arrivée, NDLR). Je voulais essayer de l’aider en anticipant”.

« J'ÉTAIS PERSUADÉ QU’UN COÉQUIPIER RENTRERAIT »

Pendant ces longs kilomètres seul en tête, le coureur originaire de l'Etat de Georgie a eu le temps d’imaginer tous les types de scénarios. “Par moments, les jambes tournaient encore bien sur l’asphalte et je me disais que je pouvais peut-être le faire, que j’allais gagner… Puis lorsque j’arrivais dans un secteur pavé, que je butais dedans, je me disais qu’ils allaient vite rentrer sur moi”. Dans le final, Michaël Garrison était persuadé de servir de relais à l’un de ses coéquipiers, mais il n’en a rien été. “Je ne comprends pas trop ce qu’il s’est passé avec mes coéquipiers derrière. Je pensais vraiment qu’ils allaient suivre les coups et que quand ça rentrerait, il y aurait des maillots de l’équipe en contre-attaque. Mais je suppose qu’ils ont eu des problèmes mécaniques notamment”, s’interrogeait-t-il auprès de DirectVelo dans le coeur du vélodrome. “A Roubaix, on sait qu’il faut aussi avoir beaucoup de chance… Les gars de l’équipe sont tellement forts que, vraiment, j’étais persuadé qu’un coéquipier rentrerait”.

Livré à lui-même dans le final, l’Américain a finalement vu la possibilité de l’emporter, puis de monter sur le podium, s’envoler en quelques minutes, lorsqu’Hidde Van Veenendaal et Hugo Toumire l’ont débordé. “Les deux gars sont rentrés et après à peine cinq kilomètres dans les roues, je n’en pouvais plus. J’ai dû lâcher prise…”. Pas récompensé par ses efforts du jour, il a finalement terminé à une très frustrante 4e place (voir classement). Mais Michaël Garrison ne se montrait pas particulièrement déçu après la ligne. “C’était quand même une journée sympa à l’avant”, conclut-il même avec le sourire.   

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Michael GARRISON