En soi, la nouvelle tunique de Kevin Geniets est quasiment identique à la précédente. Presque. La seule différence ? Un logo. Mais un logo qui n'est pas anodin. ''C'est un logo qui change beaucoup de choses'', sourit le néo-membre de la formation WorldTour Groupama-FDJ. Choisi pour remplacer numériquement Georg Preidler qui a démissionné de l'équipe, le coureur de 22 ans s'est empressé d'accepter la promotion qui lui était proposée. Il est le premier coureur à effectuer la passerelle entre l'équipe Continenal et l'équipe WorldTour. ''C'est une bonne surprise. J'ai travaillé durement pour avoir ça à la fin de l'année, mais l'avoir dès la fin du mois de mars, ce n'était pas prévu'', déclare-t-il à DirectVelo.

« JE ME DÉVOUE VOLONTIERS »

S'il savait qu'une place dans l'équipe WorldTour s'était libérée, Kevin Geniets assure qu'il ne s'est pas focalisé là-dessus. L'ancien athlète de Chambéry Cyclisme Formation a continué son bonhomme de chemin, peu avant d'aborder ses premiers objectifs de la saison. ''Je n'y pensais pas. Il y avait notamment Gand-Wevelgem Espoirs et le Tour des Flandres qui arrivaient. J'étais vraiment dans la préparation''. L'heureuse nouvelle lui est ensuite parvenu par Jens Blatter en personne, le directeur de l'équipe Continental. ''Il m'a appelé et m'a dit que c'était moi qui aurait la place. Ils en discutaient depuis longtemps, mais je ne savais rien. Il fallait que je reste concentré'', confie-t-il.

Qu'est-ce qui a fait pencher la balance en faveur de Kevin Geniets ? ''Le staff m'a dit que j'étais très sérieux. Même si je n'avais pas de victoires, j'ai fait un bon début de saison. J'ai beaucoup aidé. Je me dévoue volontiers pour les autres. J'ai fait plein de courses à l'avant, et plusieurs places d'honneur. Aux tests de janvier, ils étaient déjà très contents de moi''. Au sortir d'une saison relativement délicate, le longiligne luxembourgeois se voit donc récompensé de sa persévérance. ''J'ai bien bossé cet hiver. J'ai fait des bons tests et commencé la saison avec de la confiance'', apprécie le 2e du Trophée de l'Essor (Élite Nationale). 

« C'EST L'ABOUTISSEMENT »

Pour ses deux premières épreuves avec sa nouvelle structure, ce week-end, à l'occasion de la Classic Loire-Atlantique (Coupe de France Pro) et de Cholet-Pays de la Loire (1.1), il a mis du cœur à l'ouvrage, en tête de peloton. ''J'ai essayé de montrer pourquoi j'étais ici. Samedi, dès le kilomètre 20, j'ai roulé jusqu'au coup de force des Cofidis. Je suis assez content, les jambes étaient bonnes. Ça me met en confiance'', glisse celui pour qui se baptême du feu était symbolique. ''Tout est arrivé tellement vite que je voulais juste être utile et faire de mon mieux''. Au final, ses débuts ont été réussis puisqu'il a pu participer au succès de son coéquipier Marc Sarreau le dimanche (voir classement).

En 2019, le Luxembourgeois sait qu'il occupera souvent le rôle de premier maillon de la chaîne Groupama-FDJ. Un rôle de l'ombre où il avalera de nombreux kilomètres en tête de peloton. Ce travail, il l'acceptera sans rechigner. ''J'espère faire ma place et continuer à progresser. En ce qui concerne ma carte personnelle, je verrai dans les années qui suivent ce que ça donnera'', glisse-t-il. Le lauréat de la Durtorccha 2017 connaîtra donc un calendrier bien différent de ce qui était prévu. De ce fait, il ne pourra pas batailler sur les routes d'Europe contre les meilleurs Espoirs mondiaux. ''Ça change. Mais je me dis que je suis en WorldTour. C'est l'aboutissement. Quand j'étais jeune, je rêvais d'être ici. Maintenant, je prends étape par étape et j'espère un jour réussir à m'amuser à l'avant comme chez les amateurs''.