Cédric Delaplace : « Tant d'efforts pour rien »

Crédit photo Camille Nicol

Crédit photo Camille Nicol

A l'arrivée de la Flèche de Locminé, Cédric Delaplace avait le sourire mais un sourire un peu triste du coureur qui sait qu'il est passé à côté d'une belle occasion. "Maintenant que je travaille, les jours où je ne sens pas les jambes, je n'en ai pas beaucoup. Cinq ou six dans une saison c'est déjà pas mal et ce dimanche faisait partie de ces journées", ressent-il après la ligne d'arrivée. "Quand c'est comme ça, il ne faut pas se louper", regrette-t-il auprès de DirectVelo tout de même satisfait d'avoir fini "avec le mal de pattes".

« ON POUVAIT ALLER AU BOUT »

Toujours offensif, le Champion de France Amateurs de 2013 a fait encore une fois flotter au vent ses rubans tricolores en tête, au bout d'une heure de course. "Emilien Jeannière est parti dans un premier temps et je l'ai rejoint. A deux, nous avons roulé sans nous poser de question", raconte le Normand. Le tandem accepte de bon gré le retour de quatre coureurs : Valentin Terrien (Laval Cyclisme 53), Aurélien Le Lay (Côtes d'Armor-Marie Morin-Veranda Rideau), Tom Ardouin (VC Pays de Loudéac) et Willy Artus (Sojasun espoir-ACNC). "Quand j'ai vu les équipes représentées, je me suis dit qu'on pouvait aller au bout avec 2'30" d'avance", analyse-t-il.

Mais la mésentente s'installe dans cette échappée qui aurait pu être la bonne. "Emilien Jeannière s'est arrêté de rouler. Il nous a dit qu'il sentait qu'il n'avait pas les jambes pour gagner. Il a essayé de gagner à l'économie mais ce n'est pas mon état d'esprit. C'est un bon coureur mais il ne faut pas toujours chercher à courir que pour gagner. On est 200 au départ mais il n'y a qu'un vainqueur. Si tout le monde se dit ça, il n'y a plus de course", regrette le sociétaire du Team Bricquebec Cotentin. "Avec un gars sur six qui ne passe pas, ça énerve tout le monde, on cherche toujours un moyen de le faire passer ou de le faire sauter", ajoute-t-il.

« C'EST EPROUVANT CAR ON Y CROIT »

Sur le circuit final de Locminé, alors que les échappés ne parviennent pas à arrêter l'hémorragie des secondes perdues, le 3e de la Vienne Classic secoue le cocotier et ressort tout seul, bientôt rejoint par Aurélien Le Lay et Willy Artus. "Avec cinq-six gars comme Aurélien et Willy c'était bon. Mais Valentin Terrier et Tom Ardouin ont donné tout ce qu'ils avaient", précise-t-il.

Le peloton les talonne à moins de 30". "J'espérais qu'un groupe ressorte en contre et nous reprenne. Mais quand je me suis retourné, j'ai vu qu'il n'y avait aucune sélection de faite". L'esprit combatif du coureur de 26 ans s'est encore heurté au rouleau compresseur du peloton. "C'est éprouvant car on y croit quand on est devant. C'est dommage que ça arrive massif après 100 bornes d'efforts et 3 heures de bec de selle. C'est dur de se dire 'tant d'efforts pour rien'".

Le week-end prochain Cédric Delaplace essaiera de profiter encore de sa forme à une autre Flèche, celle d'Armor, une course par étapes de deux jours. "Je vais préparer le contre-la-montre. L'an dernier, j'avais fait 4e en montant le vélo de chrono la veille. Le classement général de cette course est souvent le reflet du chrono. Et avec Bricquebec, nous aurons une belle équipe là-bas. J'espère encore avoir ces jambes-là", conclut-il.

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