Anthony Turgis : « Je pensais aider l'équipe à gagner »

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

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Pour sa cinquième participation au Grand Prix La Marseillaise, Anthony Turgis a apporté dans la corbeille de sa nouvelle équipe Direct Energie le bouquet de la victoire de la première manche de la Coupe de France. Avec Romain Combaud (Delko Marseille Provence), il a mené jusqu'au bout l'échappée lancée par Julien Antomarchi (Natura4Ever-Roubaix Lille Metropole) à laquelle s'est aussi rallié le néo-pro Morne Van Niekerk (Saint-Michel-Auber 93). A la fin d'une course où il se "sentait vraiment bien", le coureur de 24 ans a levé les bras (voir le classement).

DirectVelo : Pour une fois l'échappée va au bout...
Anthony Turgis : Dans la saison, c'est rare. J'ai réussi à saisir ma chance, aller au bout et gagner. Nous étions de très bons coureurs dans l'échappée qui ont souvent l'habitude d'aller à l'avant. Je pense que les autres sont contents de leur journée même si c'est moi qui gagne.

Le changement de parcours a-t-il été bénéfique aux échappés ?
La route des Crêtes aurait été plus à l'avantage du peloton. Souvent des coureurs qui sont restés au chaud profitent de cette pente pour aller faire le bond et rejoindre la tête. Ce parcours était plus propice aux échappés, c'est pourquoi les consignes étaient de mettre un mec fort devant. C'est tombé sur moi, tant mieux, alors que j'étais plus prévu pour durcir la course à la mi-course pour Lilian (Calmejane) et Niki (Terpstra).

« UN RELAIS DE 20" ET ON ETAIT CUIT »

Dans la Gineste avez-vous eu peur du retour du peloton ?
Avec Romain, nous n'étions plus que deux dans les deux dernières ascensions. C'est vrai qu'il y avait du vent de face mais il était le même pour ceux de derrière. On se relayait bien. On récupérait vite dans la roue de l'autre mais dès qu'on passait devant pour un relais de 20", on était cuit. Ce n'était pas évident mais on a cru en nous. Tant pis si on se faisait rattraper. On a su que c'était bon à la dernière bascule à 5 kilomètres de l'arrivée, avec une minute d'avance. On a assuré jusqu'aux 800 mètres. C'est à ce moment-là qu'on s'est concentré sur le sprint.

Comment s'est passé ce sprint, justement ?
On se connaît depuis des années et il sait que j'étais un peu plus rapide. J'ai essayé de le refaire passer devant aux 800 mètres. Il m'a dit "non", je n'ai même pas cherché à jouer avec lui, c'était du temps de perdu. Sur le plat, ça s'est joué à la pointe de vitesse et au mal de jambes.

« CHANGER D'EQUIPE M'A FAIT DU BIEN »

Tu n'avais plus gagné depuis 2016...
Je suis aussi passé proche de certaines victoires comme au Championnat de France. Mais ça fait aussi depuis deux ans que je participe à de très grosses courses qui m'ont aussi gonflé le moteur. Cette victoire me donne de la confiance en moi pour la suite. Je sais qu'il y a encore plus fort que moi actuellement dans l'équipe, donc c'est bénéfique pour nous.

Qu'est-ce que ça t'a apporté d'arriver dans une nouvelle équipe ?
Changer d'équipe m'a fait du bien. Repartir de zéro, avec une bonne dynamique de groupe avec des coureurs assez forts. Je pensais plus aider quelqu'un à gagner aujourd'hui. Je savais que plus je tenais à l'avant et plus longtemps ils restaient au chaud dans le peloton.

LES GANTS DANS LE CASQUE

Est-ce qu'il y a une pression vis à vis de la sélection pour le Tour ?
La pression on se la met un peu tout seul. L'équipe attend de nous qu'on gagne des courses. Je veux d'abord faire gagner l'équipe mais ils veulent aussi que moi je gagne. Je ne vais pas déjà dire "contrat rempli" mais ça me met de bonne humeur pour la suite. J'ai hâte de continuer.

Au départ, tu as pourtant oublié quelque chose...
Oui, j'ai laissé mes gants dans le casque, ça fait partie des petites boulettes que je commets de temps en temps mais ça marche quand même ! (rires)

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