Thibault Guernalec : « Difficile de se projeter »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Thibault Guernalec sera ce lundi, avec Alexys Brunel, l’un des deux représentants tricolores à l’occasion du Championnat du Monde contre-la-montre Espoirs, à Innsbruck (Autriche). Le désormais coureur professionnel de Fortuneo-Samsic a fait le point avec DirectVelo à l’occasion de l’ultime stage de préparation des Bleus, du côté de Val-Cenis Lanslevillard (Savoie).

DirectVelo : Où en es-tu à quelques jours du Mondial ?
Thibault Guernalec : Ca va. Le passage chez les pros se fait tranquillement. Ca s'est très bien passé au Tour de Burgos, puis c'était un peu plus dur sur les courses en Belgique (sourires). C'est sans doute à cause de la distance, avec des épreuves aux alentours des 200 kilomètres. Forcément, ça change. J'ai abandonné à Bruxelles, j'ai eu de la malchance sur l'Antwerp Port Epic, avec une crevaison et une chute qui m'ont écarté... Le Championnat des Flandres s'est bien passé, puis j'ai encore pris une échappée dimanche dernier. J'ai bien bossé. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit facile, donc je ne suis pas surpris par la différence de niveau. J'ai deux ans pour montrer que je peux être au niveau.

« JE NE M'INQUIÈTE PAS »

As-tu eu le temps de préparer spécifiquement le rendez-vous autrichien ?
J'étais en stage à Saint-Quentin-en-Yvelines, début septembre, avec l'Équipe de France, ce qui m'a permis de faire un bon bloc de trois jours. Ensuite, je suis rentré à la maison sans vélo de chrono, mais j'ai quand même fait un peu de fond. Je pense avoir bien préparé ce Mondial, tout s'est bien enchaîné ces dernières semaines. En altitude, c'est plus compliqué de faire des efforts. Au début du stage, avec l'Équipe de France, j'avais la tête qui tournait... Ca doit être le manque d'oxygène. Je n'ai sûrement pas l'habitude, moi qui roule très souvent au niveau de la mer ! Ce n'est pas pareil. J'avais déjà eu les mêmes sensations à Super Besse l'an passé, lorsque j'avais préparé le Championnat de France, donc je ne m'inquiète pas. Je vais m'y faire.

T'es-tu fixé un objectif précis en terme de résultat ?
Ca fait longtemps que je n'ai pas fait de chrono de la sorte : c'est difficile de se projeter mais je pense que dans une bonne journée, un Top 10 est réalisable. Je suis surtout concentré sur le fait de produire un bon effort. Pour le reste, je serai à ma place, c'est tout... On verra bien. Le fait d'arriver en tant que coureur pro ne change rien. C'était le cas sur le Championnat de France Espoirs par contre car là, il ne fallait pas que je me loupe. Il y avait de la pression. Je devais faire au moins un podium. Mais là, sur un Mondial Espoirs...

« CONTINUER DE TRAVAILLER CETTE DISCIPLINE »

Tu es actuellement dans ton avant-dernière année Espoirs. Seras-tu toujours candidat à une sélection pour la saison prochaine ?
Oui, bien sûr ! Entre temps, une année chez les pros dans les jambes peut faire la différence. On le voit avec de nombreux coureurs, comme Benjamin Thomas par exemple. Si Pierre-Yves (Chatelon) m'appelle, je n'hésiterai pas.

Le chrono doit être l'un de tes points forts chez les pros, et l'occasion de faire des résultats ?
Quand on a des qualités au chrono, on peut espérer de bonnes choses sur un classement général. Yoann (Paillot) a réussi à le faire à Bessèges et au Poitou-Charentes. Ce sont des courses qui vont m'intéresser à l'avenir. Je vais continuer de travailler cette discipline, que j'apprécie. Tu es seul, tranquille, avec personne pour te dicter un rythme... Parfois, on est avec des gars qui montent les bosses trop fort pour nous et on se dit qu'en haut, ce sera compliqué d'être là et fort. En chrono, tu gères comme tu veux.

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