Tiago Antunes espère enfin se poser

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Ce vendredi, Tiago Antunes s’apprête à prendre part à son deuxième Tour de l’Avenir. 30e l’an passé, le grimpeur de 21 ans pourrait bien être l’une des cartes maîtresses de la sélection portugaise, tout au long des dix jours de course. Mais le natif de Bombarral n’arrive sans doute pas dans les meilleures conditions sur la dernière manche de la Coupe des Nations Espoirs. “Ces derniers temps, je n’ai pas pu me concentrer complètement sur l’aspect sportif car j’ai passé mon temps à changer d’équipes”, regrette-t-il auprès de DirectVelo. Tout nouveau membre de la SEG Racing Academy, Tiago Antunes espère avoir entamé un nouveau cycle depuis le récent Tour Alsace (2.2) et se tourne maintenant vers l’avenir.

DirectVelo : Tu as fait tes débuts sous le maillot de la SEG Racing Academy à l’occasion du Tour Alsace. Comment cela s’est-il passé ?
Tiago Antunes : J’avais déjà participé à l’épreuve l’an passé avec l’équipe Aldro. Je connaissais déjà donc bien la formule de cette épreuve, son chrono et ses étapes de montagne difficiles. C’est une épreuve que j’apprécie beaucoup car on a l’occasion de se frotter à des coureurs d’un haut-niveau et même à des professionnels, sur des routes très exigeantes et intéressantes. J’ai beaucoup aimé cette expérience, plus encore pour ma première avec ma nouvelle équipe.

C’est le type d’épreuve qui te convient le mieux ?
Oui, bien sûr. J’aime les courses par étapes difficiles, avec de longues étapes, avec pas mal de cols. C’est là que je me sens le mieux, même si malheureusement je n’ai pas pu pleinement m’exprimer à l’occasion de ce Tour Alsace.

« LES PREMIÈRES ÉTAPES SERONT LES PLUS DANGEREUSES »

Cette épreuve était avant tout une préparation pour le Tour de l’Avenir, comme l’an passé ?
Oui, j’ai gardé le même calendrier au mois d’août. L’Alsace est vraiment une bonne mise en jambes pour le Tour de l’Avenir, qui est évidemment l’un des plus gros rendez-vous de l’année. J’espère vraiment y faire de bons résultats car tous les meilleurs de ma génération seront là.

Qu’espères-tu en arrivant sur ce Tour de l’Avenir ?
Je vais tenter des choses pour une étape voire pour le général. Mais avant de se projeter sur les étapes de montagne, il va d’abord falloir bien passer les premières étapes de plaine ou encore le chrono par équipes. Pour les coureurs comme moi, les premières étapes seront en fait les plus dangereuses. On peut perdre la course sur ces étapes-là. Je vais essayer d’aider les sprinteurs de la sélection sur ces premières journées et ensuite, j’essaierai de jouer ma carte personnelle.

« L'EXPÉRIENCE AU CENTRE MONDIAL NE S’EST PAS TRÈS BIEN PASSÉE »

Es-tu satisfait de ta progression sur ces douze derniers mois ?
Non ! Ce serait compliqué de l’être… Je n’ai pas pu me concentrer complètement sur l’aspect sportif car j’ai passé mon temps à changer d’équipes. Je suis passé de la Sicasal à l’Aldro, puis au Centre Mondial du Cyclisme. Mais cette expérience ne s’est pas très bien passée alors j’ai quitté le Centre et je suis retourné en Espagne, pour quelques semaines seulement puisque j’ai donc fini par m’engager avec la SEG Racing Academy par la suite. Ca fait beaucoup pour être bien concentré et à 100% mentalement. J’espérais mieux mais j’ai quand même eu quelques résultats corrects (4e d’étape et 11e du général sur la Ronde de l’Isard, notamment, NDLR). Je compte faire bien mieux l’an prochain.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné avec le Centre Mondial ?
Ils m’ont donné ma chance et il faut leur en être reconnaissant. J’ai pu découvrir des choses très différentes de ce que j’avais connu jusque-là et courir avec des athlètes venants de pays défavorisés. Mais je dois avouer que moi, qui suis portugais, je n’ai pas réussi à m’adapter au projet. Je considère également ne pas avoir été mis dans les meilleures conditions pour progresser. Au début, ils m’avaient promis un calendrier avec beaucoup de courses UCI et au final, ça n’a pas vraiment été le cas. Dans ces conditions, il fallait que je pense à mon futur et que je change d’horizon.

« IL N’Y A QU'À VOIR LE NOMBRE DE COUREURS QUI SONT PASSÉS PAR LÀ »

Pourquoi as-tu choisi de rejoindre l’équipe SEG Racing pour la fin de saison, ainsi que pour l’année 2019 ?
Pour moi, c’est l’une des meilleures équipes au monde pour les coureurs espoirs. La formation y est très bonne. Il n’y a qu’à voir le nombre de coureurs qui sont passés par là et qui sont aujourd’hui dans le WorldTour. Ils font un bon travail et c’est forcément intéressant. Pour tout dire, on avait d’abord convenu d’un accord pour la saison 2019 mais finalement, on s’est dit qu’il pouvait être intéressant que je débute dès cet été en tant que stagiaire. Cela va me permettre de découvrir de nouvelles courses et de m’adapter plus vite à cette nouvelle équipe.

Après le Tour de l’Avenir, quels seront les derniers gros rendez-vous de ta saison ?
Il y aura le Tour du Portugal Espoirs, qui est une course importante à mes yeux. Puis je disputerai pas mal de courses en Belgique ou aux Pays-Bas, notamment face à des coureurs du WorldTour, sur l’Eurométropole Tour ou Binche-Chimay-Binche. Ce seront de nouvelles expériences et l’occasion de progresser encore et d’agrandir mon champ d’action. Courir avec les amateurs en Espagne et au Portugal, ou face aux pros en France et en Belgique, ce n’est pas la même chose (sourires). Je n’ai pas l'habitude des courses sur les pavés ou dans le vent, et ce ne sera pas si mal. Et puis, sinon, j’espère bien être au Championnat du Monde également. A la fin de l’année, je crois que je saurai déjà un peu plus où je pourrai aller dans le futur. Et je pourrai sûrement travailler différemment cet hiver, en vue d’une saison 2019 que j’espère pleine de réussites.

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