Audrey Cordon-Ragot : « C’était un calvaire »

Crédit photo Régis Garnier - www.velofotopro.com

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Le règne sans partage se poursuit. Pour la quatrième année consécutive, Audrey Cordon-Ragot a remporté, ce jeudi, le Championnat de France contre-la-montre Dames, dans les rues de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Après ses succès à Chantonnay, à Vesoul puis à Saint-Omer, la sociétaire du Team Wiggle High 5 ajoute donc un nouveau maillot tricolore à sa collection (voir classement). L’athlète de 28 ans est revenue sur ce succès auprès de DirectVelo. 

DirectVelo : Tu semblais particulièrement émue, quelques instants après l’arrivée !
Audrey Cordon-Ragot : C’est mon titre le plus abouti. Le premier était une surprise. J’ai gagné les deuxième et troisième assez facilement. Sur celui-ci, il a fallu batailler un peu plus. S’il est spécial, c’est surtout parce que je ne suis pas arrivée en confiance du tout sur ce Championnat, malgré un début de saison plutôt bon. J’ai connu de gros doutes, des soucis de santé… Lorsque ça commençait à aller mieux, j’ai eu des problèmes au genou… J’ai même dû me passer de vélo pendant deux-trois jours, peu avant ce Championnat. Ce n’est pas le mieux ! Alors certes, j’avais l’expérience, mais encore une fois, je manquais de confiance. En plus, on ne s’en rend pas compte mais ça pousse derrière, avec les jeunes. Il faut toujours se préparer encore mieux et se remettre en question. Depuis un mois et demi, c’était un calvaire.

Comment fallait-il gérer ce contre-la-montre ?
Il y avait une bosse au bout de deux bornes. On ne savait pas trop comment la passer car c’était long derrière mais en même temps, il ne fallait pas perdre trop de temps non plus. J’avais tout de même pris l’option de partir tranquille… Mais j’étais quand même à fond car la bosse était dure (sourires). Tout le reste, c’était pour moi. J’ai pu envoyer du braquet, avec le 54, même si j’avais hésité à l’emmener jusqu’à hier (mercredi). Finalement, c’était une bonne option car il fallait emmener de la bracasse et avoir les watts. Je prends de l’âge et de la caisse.

« J’AVAIS PERDU LE SOURIRE »

Avais-tu connaissance des temps intermédiaires ?
Non. J’ai su que Juliette (Labous) était en avance sur moi au premier intermédiaire après l’arrivée ! Les repères que j’avais, c’était sur la route. Je voyais Séverine (Eraud) au loin. C’était un bon indicateur. Je voyais même Aude (Biannic) sur certaines portions dégagées, donc je savais que j’étais dans le game. Mais j’étais surtout concentrée sur mon propre effort, sans m’énerver. De toute façon, la radio ne marchait pas.

Tu évoques une période de doute mais pourtant, tu avais justement fait le plein de confiance au mois d’avril, lors des Classiques du printemps…
Oui, mais quand on est dans un environnement qui ne nous met pas en confiance… Ce n’est pas facile. Quand il faut se gérer soi-même, que ce n’est pas le staff qui vous gère mais qu’il faut gérer le staff… Psychologiquement, c’est dur et tu n’as plus envie de courir. Alors je suis partie rouler en montagne, avec mon amie Aude Biannic. Elle a trouvé les mots pour me remotiver, alors que j’avais perdu le sourire et ma bonne humeur.



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