Gerben Thijssen perd bêtement mais se rassure

Crédit photo GiroU23Enel

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Gerben Thijssen est passé à cinq centimètres d'une victoire d'étape au Tour d'Italie Espoirs. Le coureur de la Lotto-Soudal U23 avait dominé ses adversaires au sprint. Mais un excès de précipitation lui a coûté une grande déception, l'Espoir 2e année a levé les bras trop tôt avant même d'avoir coupé la ligne d'arrivée. "C'est de ma faute, mais j'ai compris tout de suite en passant la ligne que j'avais perdu", déclare-t-il à DirectVelo.

APPRENDRE DE CETTE ERREUR 

Inconsolable durant les minutes suivantes, le lauréat de Bruxelles-Zepperen sait qu'il est passé à deux doigts d'un succès de prestige sur "la course la plus relevée chez les Espoirs avec le Tour de l'Avenir". Une épreuve donc particulièrement importante à ses yeux. "L'an dernier, j'avais levé les bras sur des épreuves de Classe 2 comme le Grand Prix de Saint-Nicolas ou l'Olympia's Tour. Mais ici, c'est un niveau supérieur, tous les meilleurs sprinteurs de notre catégorie sont présents. C'est donc une grande déception...".

Une fois l'émotion du moment passée, le Limbourgeois tirait des enseignements positifs de cette première étape. Aligné en Italie grâce à la confiance de Kurt Van de Wouwer alors que le sprinteur était en panne de résultats, le vainqueur de la Zuidkempense Pijl a répondu présent. "Les dernières semaines n'ont pas été formidables. J'ai chuté à plusieurs reprises. Mentalement, ce n'était pas facile. Je n'avais pas de grandes attentes en arrivant ici. Le prologue m'a rassuré. J'ai terminé 21e alors que je ne suis pas un spécialiste. Ce vendredi, j'avais des bonnes jambes. J'ai fait le sprint que je voulais. J'ai lancé à 300 mètres et j'ai surpris mes adversaires. Malheureusement, j'ai un peu coincé dans les 10-15 derniers mètres, mais je pensais aussi avoir course gagnée. Malgré cette déception, je me suis rassuré et j'ai rassuré mes directeurs sportifs. C'est le plus important".

SUR LES TRACES D'ANDRE GREIPEL ?

Gerben Thijssen ne pense désormais qu'à une seule chose : prendre sa revanche dimanche sur une probable deuxième arrivée massive à Mornico al Serio. "C'est clair que j'ai envie de la gagner cette étape. La journée sera plate. C'est en théorie la dernière chance pour les sprinteurs avant la grosse montagne. J'ai retenu la leçon et je ne ferai plus la même erreur dans le futur". Un avenir déjà tracé puisqu'en 2019, il intégrera l'équipe mère dans le WorldTour où il espère cotoyer un certain André Greipel, son modèle. "Je lui en ai parlé durant le Tour de Belgique. Je pense qu'il peut m'apporter beaucoup dans notre passion commune : le sprint.  Je suis accroc à cette adrénaline des derniers kilomètres. Peu importe l'an prochain si je sprinte ou pas, mais je veux faire partie du train final. J'adore frotter et me positionner".

Afin d'arriver prêt dans le WorldTour, l'ancien pistard bosse sur sa capacité à passer les bosses. "Ils croient en moi pour le futur. Je dois passer les échelons étape par étape. Ce Giro doit me faire grandir. J'enchaine cette année les épreuves par étapes pour prendre de la caisse en vue de l'an prochain. Je dois être capable de passer l'étape d'aujourd'hui sans problèmes car chez les pros, une étape comme celle de vendredi est directement considérée comme arrivée au sprint. Alors que chez les Espoirs, tout peut arriver. C'est pourquoi je travaille beaucoup sur ma capacité à passer les difficultés. Je m'accrocherai le plus longtemps possible pendant ce Giro afin de progresser. Imaginons que l'an prochain, ils m'appellent en dernière minute pour disputer un Tour de Romandie... Il n'y aura pas d'échappatoire, il faudra enchainer les cols".  

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