Adrien Maire, rouleur au profil de grimpeur

Crédit photo William Cannarella Photographies

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Il est sorti de sa boîte sans que personne ne s'attende vraiment à l'en voir jaillir. Samedi dernier, Adrien Maire a remporté la première des six manches du Tour PACA Juniors. Six manches, comme autant de départements à visiter sur l'ensemble de l'épreuve régionale. Pour le premier épisode de cette hexalogie, les meilleurs Provençaux de la région, accompagnés de quelques formations languedociennes ou rhônalpines, se sont livrés bataille sur le toujours aussi attrayant contre-la-montre en côte du Mont Faron, qui a longtemps servi de juge de paix au Tour Méditerranéen professionnel. Un exercice court et intense, d’un petit quart d’heure, sur les 3,9 kilomètres d’ascension.

À ce petit jeu-là, c’est donc Adrien Maire qui s’en est le mieux tiré (voir classement). Le sociétaire de la formation Cavigal Nice Sports l’a emporté pour six dixièmes face à un autre Niçois, Paul Hirsinger (SC Nice-Jollywear). Une véritable surprise pour celui qui n’avait commencé la compétition à ce niveau qu’un an plus tôt, sur ces mêmes pentes du Mont Faron. L’étudiant en Terminale S, qui vise des études d’ingénieur dès la rentrée prochaine à l’INSA de Lyon ou à Sophia Antipolis, avait alors terminé 32e, à 1’34” du « Pommier » Marc Mehagnoul. “Avant, j’avais essayé un peu de tout : la natation, l’athlétisme… Mais je n’ai jamais vraiment accroché. Mon père est marchand de cycles et il m’a transmis la passion du cyclisme. J’ai essayé pour dire de… Et ça m’a rapidement plu”, relate le lycéen auprès de DirectVelo. “J’ai un capteur de puissance qui me permet de voir mon évolution et je savais que j’avais progressé. Je m’attendais donc à faire mieux que l’an passé, mais au point de gagner…”.

LE MONT FARON SANS JAMAIS SE METTRE EN DANSEUSE

Adrien Maire s’étonne, et détonne. Amoureux de l’exercice chronométré, qu’il dit travailler très régulièrement, le Junior 2e année a escaladé le Mont varois sans lever une seule fois son fessier de la selle. “Je fais tout assis. Je ne me mets jamais une seule fois en danseuse. Je ne suis pas à l’aise dans cette position. Je pense que j’ai une bonne position, c’est tout”, plaisante-t-il. Pourtant, du haut de ses 1m73 pour 58 kilos, le garçon a un physique que l’on pourrait facilement imaginer voir se déhancher sur sa machine, à la manière d’un pur grimpeur. “Je ne suis pas un grimpeur. J’aime les chronos et j’aime emmener du braquet sur le plat. Bien sûr, grâce à mon gabarit, je grimpe bien aussi, mais ce n’est pas mon point fort. En chrono, je peux faire du 47 de moyenne sur quinze bornes !”, se félicite-t-il.

Dans ces conditions, il n’est donc pas surprenant de le retrouver à l’aise dans un exercice qui allie les qualités de grimpeur à celles de rouleur : un contre-la-montre individuel en côte, sur les pentes du Mont Faron. Désormais, tâche à lui de travailler son gros point faible : les courses en peloton. “Ce n’est que ma deuxième saison sur le vélo. J’ai encore peur de courir en peloton. Du coup, je fais le yoyo dans le paquet, je perds de l’énergie à essayer de me replacer mais dans tous les cas, je vois rarement la course devant…”, regrette celui qui a terminé à plus de six minutes du vainqueur, dimanche, sur la deuxième manche de ce Tour PACA, à Carros, dans les Alpes-Maritimes (voir classement). “Je dois acquérir de l’expérience et travailler ce point faible. Au moins, je sais ce qu’il me reste à faire”.  

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