Thomas Rostollan : « On va tous rebondir »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Il est l’une des victimes de l’arrêt brutal de la formation de l’Armée de Terre. A 31 ans, Thomas Rostollan ne disputera probablement pas une saison supplémentaire dans les rangs professionnels, lui qui avait quitté l'AVC Aix-en-Provence pour la formation Continental francilienne en 2016. “Le fond ne me gêne pas forcément. En revanche, il y aurait à redire sur la forme. Nous apprendre ça le 15 novembre, alors que l’on revient de vacances et que l’on rentre dans la préparation de notre nouvelle saison… Ils auraient pu nous en parler dès le mois d’août. On a entendu différentes excuses mais en réalité, ils n’ont simplement pas envie de faire repartir l’équipe”, constate le Marseillais auprès de DirectVelo. Alors qu’il a un instant été évoqué d’éventuels problèmes financiers pour l’équipe de David Lima Da Costa, il s’est en effet avéré vendredi dernier qu’il s’agissait bien là d’une fausse piste. En réalité, le ministère des Armées et son chef d'État-major ne souhaitaient tout bonnement plus de cette formation, comme indiqué à travers un communiqué.

Déçu, pris de court, Thomas Rostollan a pourtant déjà pris le temps de relativiser sa situation. “Tout d’abord, il faut bien avoir conscience que lorsque tu es cycliste professionnel, tout peut s’arrêter d’une année à l’autre”. D’ailleurs, le Provençal avait déjà réfléchi à son après carrière durant la saison écoulée, lui qui envisage désormais de travailler dans le secteur commercial. “Finalement, cet arrêt est peut-être un signe du destin, même si j’aurais encore pu faire de belles choses sur le vélo”. Car contrairement à la plupart de ses équipiers, “Rosto” ne compte pas démarcher d’équipes professionnelles dans les prochains jours. “Je suis lucide sur ma situation et sur celle du peloton français. Je connais mes capacités. Je suis un bon amateur, et un pro moyen. Je suis un besogneux mais je ne vais pas gagner dix courses dans la saison”, souligne celui qui envisage sérieusement de mettre un terme à sa carrière. “Il y a de grandes chances pour que ce soit fini. Les pros, c’est réglé… Pour ce qui est d’un retour chez les amateurs, j’ai déjà fait le yo-yo plusieurs fois. Je n’ai pas forcément envie de recommencer. Dans quel but ? Est-ce que ça me rendrait service ? Je n’ai plus rien à prouver. Il est sans doute l’heure de faire le deuil”.

DANS L’ENCADREMENT DE L’AVC AIX ? 

Si Thomas Rostollan devait malgré tout repartir pour une saison, ce serait à n’en pas douter du côté de l’AVC Aix-en-Provence, club pour lequel il a déjà couru et où il a créé de fortes attaches et un lien d’amitié avec le manager, Jean-Michel Bourgouin. “Même si ce n’est pas en tant que coureur, je pourrais peut-être donner un petit coup de main à l’AVC”, glisse-t-il.

Lauréat d’une étape du Tour de Bretagne en 2016 après un numéro d’attaquant qui le caractérise si bien, Thomas Rostollan ne semble pas inquiet pour son avenir. Surtout, il tient à adresser un message à ses désormais anciens équipiers de l’Armée de Terre. “Il faut se dire que l’on ne nous a pas totalement laissé tomber non plus. Nous allons toucher nos salaires comme si nous étions encore coureurs là-bas. Il faut bien que les gens le comprennent… Et puis, on va tous rebondir ! Il ne faut pas prendre tout cela comme quelque chose de négatif. Il faut essayer de relativiser. Tous ces gars auront d’autres opportunités. Il faut en faire une force”.  

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