Que restera-t-il de l’année écoulée ? Voilà une délicate question posée à Loïc Varnet, à la tête du Chambéry CF. “C’était une année contrastée et tellement spéciale. Et c’est un euphémisme dans notre cas… Nous avons connu la plus grande des peines avec l’accident d’Etienne (Fabre) en tout début de saison. Puis en toute fin d’année, nous avons connu le plus grand des bonheurs avec le titre mondial de Benoît (Cosnefroy)”, tente malgré tout de résumer le manager du club savoyard. Lauréat du Challenge BBB-DirectVelo par équipes l’an passé, le Chambéry CF se contente cette fois-ci de la cinquième place. Retour sur cette saison avec Loïc Varnet.

LE MEILLEUR MOMENT DE LA SAISON
« Il faut absolument que je cite la prestation collective que l’on a faite sur Paris-Roubaix Espoirs. On participe à cette épreuve qui ne fait pas partie de notre culture : on y va dans une démarche de formation et finalement, sans la crevaison de Maxime Roger dans les cinq derniers kilomètres, on plaçait cinq coureurs dans le Top 20 ! On a réussi à accrocher le podium avec Guillaume Millasseau. C’est un podium que l’on a construit collectivement. On avait bien travaillé cet événement et c’était une belle récompense. J’avais déjà souligné et rappelé que par le passé on a eu fait des podiums sur le Tour des Flandres, à Paris-Tours ou au Tour de Lombardie. Cette année, on l’a fait sur Paris-Roubaix. Le savoir faire reste le même mais nous ne sommes vraiment pas qu’une équipe de grimpeurs.

LE PIRE MOMENT DE LA SAISON
La disparition d’Etienne (Fabre) a été une peine immense. C’était une histoire sans précédent dans l’histoire du club et je ne savais pas comment le groupe allait s’en relever. Je dois avouer que l’on a simplement improvisé. On a la chance de pouvoir disposer d’un staff conséquent au sein du centre de formation. Le jour même de l’accident, j’ai réuni l’ensemble des coureurs, puisque l’on a également la chance d’être tous ensemble, toute l’année. Dès le lendemain, la psychologue du centre a conduit une séance de groupe pour permettre à chacun de s’exprimer, de mettre des mots sur les douleurs ressenties. Le médecin est intervenu pour nous expliquer ce qu’il s’était passé. On a regroupé une grosse délégation à Rodez pour participer aux funérailles. On a rencontré la famille d’Etienne. C’était une étape importante pour que chacun tente de faire son deuil. Durant l’ensemble de la saison, nous avons pensé à Etienne, a sa forte personnalité. Il était quelqu’un d’extrêmement exigeant envers lui-même et envers les autres. Collectivement, il nous a beaucoup manqué et d’ailleurs, cette saison, nous n’avions pas de coureur avec ce tempérament.

LES BONNES SURPRISES DE LA SAISON
Plusieurs noms me viennent en tête. D’abord celui de Kevin Geniets. C’était super compliqué pour lui car il devait absolument réussir ses examens et il a fallu qu’il s’implique à 200%. Il a vraiment pris sur lui pour se mettre un peu en marge du groupe. Il n’avait pas les mêmes aménagements horaires et a dû faire une croix sur les Championnats nationaux alors qu’il était tenant du titre, chrono et route. Il a finalement eu son diplôme et c’était une très bonne chose. Je retiens aussi la régularité d’Aurélien Paret-Peintre. Il a été blessé deux fois dans la saison, au stage de l’équipe de France en janvier puis fin mai sur une manche de Coupe de France pro, toujours avec les Bleus. Il a fait deux fois un quart de saison et malgré cela, il a été remarquable de régularité à un très haut niveau, même si cela est passé un peu inaperçu puisque c’était une saison en pointillés pour lui. Il a plutôt bien géré ces blessures qui n’étaient pas faciles à vivre. Il savait qu’en Espoir 3, le temps pressait et qu’on l’attendait et il a réussi à assurer quand il a pu courir. Je rajouterai aussi Clément Champoussin et Anthony Jullien, nos deux Espoirs 1 qui ont réussi à performer en Elite. Anthony m’a bluffé en gagnant sur l’Estivale Bretonne et Clément a eu un super niveau de performance sur la SportBreizh alors qu’il était en première catégorie depuis dix jours seulement, à ce moment-là.

CE QU’IL FAUDRA RETENIR DE CETTE SAISON
C’était une année contrastée et tellement spéciale. Et c’est un euphémisme dans notre cas… Nous avons connu la plus grande des peines avec l’accident d’Etienne (Fabre) en tout début de saison. Puis en toute fin d’année, nous avons connu le plus grand des bonheurs avec le titre mondial de Benoît (Cosnefroy). Bien sûr, il a été sacré avec le maillot de l'Équipe de France et il venait de passer pro chez AG2R La Mondiale, mais on a quand même eu le sentiment que son parcours au Chambéry CF était pour quelque chose dans ce résultat (sourires). On était forcément très heureux du chemin qu’il a parcouru pour en arriver-là. Benoît est un garçon excessivement attachant, très bien élevé et éduqué. Il est poli et reconnaissant. Humainement, c’est quelqu’un de très riche. Et sportivement, il est doué et intelligent. On peut déjà dire que Benoît est l’une des plus belles réussite du Centre.
Pour parler plus généralement de l’équipe, il faudra retenir notre irrégularité en Coupe de France DN1. On l’avait gagnée en 2016 avec l’équipe la plus jeune du plateau. Mais cette fois-ci, on était plus en retrait. Enfin, je ne veux pas oublier de féliciter tous ceux qui passaient leurs diplômes et qui ont validé leurs examens. Pour la troisième fois, on peut se féliciter d’un taux de réussite de 100% pour nos différents coureurs.

LES CHIFFRES DU CHALLENGE BBB-DIRECTVELO
On termine à la cinquième place et c’est tout à fait logique. On avait gagné le Challenge il y a un an. Cette année, pour toutes les raisons évoquées précédemment, on est plus loin. On a réalisé de très beaux coups, à un très haut niveau, mais c’était ponctuel et avec moins de coureurs. Ce manque de régularité nous a fait reculer dans la hiérarchie. C’est très représentatif du niveau de performance de l’équipe et de la différence qu’il y a pu avoir avec l’an passé ».   

Classement par équipes :
5e avec 4315 points

Classement individuel :
22. Benoît Cosnefroy (826 pts)
29. Aurélien Paret-Peintre (759 pts)
47. Kevin Geniets (584 pts)
63. Aurélien Doléatto (497 pts)
151. Léo Danès (242 pts)