Steven Henry : « L'échec de Hong-Kong nous a servis »

Crédit photo Bettini - uec.ch

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Troisième finale européenne, troisième finale face aux Italiens et troisième finale gagnée pour l'équipe de France de poursuite masculine. Thomas Denis, Corentin Ermenault, Florian Maître, Louis Pijourlet et Benjamin Thomas sont devenus Champions d'Europe, jeudi soir sur le vélodrome de Berlin. Adrien Garel les avait devancés, ainsi que tout le peloton du scratch, pour endosser le premier maillot blanc et bleu de la soirée. Steven Henry, l'entraîneur national de l'endurance, revient sur cette soirée dorée pour DirectVelo.

DirectVelo : Quelle valeur donnes-tu à ce titre par rapport aux deux précédents ?
Steven Henry : C'est une confirmation. Le chrono est meilleur alors que les conditions n'étaient pas exceptionnelles avec une pression atmosphérique élevée. Dans les conditions de Montichiari, au Championnat d'Europe Espoirs 2016, ils auraient pu faire 3'53"-3'54" au lieu de 3'55". Nous battons les Italiens qui étaient 3e au Championnat du Monde, ça prouve qu'à Hong-Kong, nous avions le niveau pour être sur le podium.

« AVEC UNE DEMI SECONDE A UN TOUR, CE N'ETAIT PAS GAGNE »

C'est la troisième fois que vous battez les Italiens, quelle est la recette ?
C'est vrai, on va devenir leur bête noire. Mais à chaque fois, ce sont de beaux matchs, très serrés. Ils terminent toujours très fort grâce à Ganna. Nous savions qu'il fallait commencer plus vite qu'eux et que même avec une demi seconde à un tour de l'arrivée, ce n'était pas gagné.

Louis Pijourlet est rentré en final, était-ce prévu ?
C'était calé depuis la veille. Avec Louis, nous avons cinq coureurs pour aller vite. En plus il démarre bien et a donc pris la place de Thomas Denis. Thomas a réalisé un très bon tournoi mais deux départs dans la même journée, c'est difficile.

L'expérience des deux premiers titres a-t-elle servi ?
On s'est surtout servi de l'échec des Championnats du Monde de Hong-Kong où on s'était vu trop vite en petite finale, après le temps des qualifications. A Berlin, nous avons remis les compteurs à zéro avant chaque poursuite.

« ADRIEN NE LES A PAS VUS GAGNER »

Le titre d'Adrien Garel sur le scratch les a-t-il motivés encore plus ?
Ils ne l'ont pas vu gagner car ils étaient à l'échauffement. Et Adrien ne les a pas vus non plus car il était au contrôle. Adrien a bien couru, il a su prendre la bonne roue de Kenny De Ketele au bon moment. Il était aussi très fort, il lance son sprint à un tour de l'arrivée. Sa victoire va tirer le groupe jeune vers le haut pour les courses en peloton.

Les filles terminent 4e, la médaille était-elle possible ?
Oui mais le regret, depuis un an, c'est de ne pas avoir les quatre filles à leur meilleure forme en même temps. Si Laurie Berthon était à son niveau de forme de Hong-Kong, l'équipe pouvait courir en 4'22"-4'23" ce qui assurait la médaille de bronze.

L'euphorie de la première journée peut-elle être un piège pour la suite ?
Dès la descente du podium, j'ai rappelé aux coureurs que la journée de demain (vendredi) commençait. Benjamin Thomas entame ce vendredi matin une longue journée avec l'Omnium.

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