Lennard Kämna saute les marches trois par trois. Contre-la-montre, l'Allemand a d'abord été sacré Champion d'Europe Juniors en 2014, en Suisse, avant d'enlever un nouveau titre européen l'an passé mais cette fois-ci, dans la catégorie Espoirs. C'était alors sur les routes bretonnes de Plumelec. Un an plus tard, voilà le coureur de 21 ans déjà sacré Champion du Monde chez les Elites, au milieu de ses équipiers du Team Sunweb. "Ce mec est une machine", relate Tom Dumoulin. Un compliment qui ne sera pas pour déplaire à celui qui a découvert le WorldTour cette saison et notamment son premier Grand Tour, à l'occasion du récent Tour d'Espagne. DirectVelo fait le point avec celui qui sera l'une des attractions du Championnat du Monde Espoirs, ce vendredi.

DirectVelo : Te voilà avec une médaille de Champion du Monde Elites autour du cou, à 21 ans...
Lennard Kämna : C'est un sentiment incroyable ! Ce n'est pas tous les jours que tu as l'occasion de devenir Champion du Monde et là, c'est même chez les pros pour ma première saison en tant que coureur professionnel. C'est vraiment sympa. Il y a encore un an ou deux, je n'aurais jamais pu imaginer que cela soit possible. Maintenant, c'est le cas et c'est une grosse surprise.

« JE NE M'ATTENDAIS PAS A SOUFFRIR AUTANT »

Tu sembles avoir encore beaucoup progressé en cette saison 2017 !
J'ai passé un gros palier cette année en rejoignant la Team Sunweb. J'ai disputé beaucoup de courses dans le WorldTour, des courses d'un niveau que je n'avais jamais testé auparavant. Je suis content de ma saison, je pense que j'ai été régulier et constant à un haut-niveau. J'ai notamment réussi à faire de très bons contre-la-montre donc pour moi, c'était vraiment une belle saison. J'avais un très bon calendrier, pas trop chargé mais quand même suffisamment exigeant pour que je puisse passer un cap et beaucoup apprendre.

Tu as même participé à ton premier Grand Tour dernièrement, avec une participation au Tour d'Espagne...
Cette expérience sur le Tour d'Espagne était vraiment très difficile. Je ne m'attendais pas à souffrir autant, plus particulièrement sur les neuf premières journées de course. J'étais vraiment dans le dur. Puis il a commencé à faire un peu moins chaud, on a même eu de la pluie pendant deux jours et ça m'a fait du bien. J'ai commencé à retrouver de meilleures sensations.

« JE NE CONNAIS PAS BEAUCOUP DE MECS DE LA CATEGORIE U23 »

Et tu as même terminé 8e sur le contre-la-montre de Logroño, après seize jours de course ?
Après deux semaines de course, c'est plutôt encourageant pour la suite non ? Enfin, on ne sait jamais... Mais ce qui est pris n'est plus à prendre et j'étais très satisfait de mon chrono ce jour-là. Faire un Top 10, c'était vraiment pas mal du tout.

Tu vas maintenant participer au Mondial Espoirs en fin de semaine. Comment imagines-tu la course ?
J'ai une bonne condition alors j'espère pouvoir faire un bon résultat. Je ne connais pas beaucoup de mecs de la catégorie U23 puisque je n'ai pas beaucoup couru avec eux ces deux dernières années. Je n'étais pas sur les manches de Coupe des Nations etc. Alors il va falloir que je regarde un peu qui sont les mecs les plus susceptibles de marcher.

« CE N'EST PAS SOUVENT LE PLUS FORT QUI GAGNE »

Tu seras forcément très surveillé en étant l'un des "grands noms" de la starlist...
Il faudra que je sois très concentré pour faire un gros résultat. La catégorie Espoirs... c'est toujours très tactique ! Ce n'est pas souvent le plus fort qui gagne. Il faudra être très intelligent et avoir de la chance.

Il sera ensuite temps de regarder vers 2018 ?
L'année prochaine, je ne sais pas quoi espérer. Je ne me mets pas de pression, sincèrement. J'essaie simplement de faire le maximum à l'entraînement, tous les jours, et de prendre un maximum de plaisir sur la route. J'aurai encore le temps de réfléchir à 2018 et de me fixer de nouveaux objectifs.