Yoann Paillot a remporté le classement général de l'édition 2017 de la SportBreizh. Mis en difficulté sur l'avant-dernière étape, le champion de France Amateur du Contre-la-Montre a remis les pendules à l'heure dans les gwenojenn de la Presqu'île de Crozon. Il rêvait sur son chemin de pierres : "Je m'échapperai demain, si je veux. J'ai la force qu'il faut pour le faire, et j'irai chercher mieux." Le coureur d'Océane Top 16 devance finalement Romain Seigle (CC Etupes) et Fabien Schmidt (Côtes d'Armor-Marie Morin) au classement général final.

DirectVelo : Quel était ton état d'esprit après avoir perdu le maillot hier ?
Yoann Paillot : Pendant l'étape d'hier, je n'avais pas forcément envie de défendre le maillot jaune à tout prix. J'avais de bonnes jambes, mais les soucis mécaniques à l'approche de Pont-Croix, qui était l'un des passages-clé, m'ont forcé à revoir mes plans. J'ai mis du temps à revenir, je suis reparti dans le gruppetto, les voitures faisaient barrage... J'étais un peu vexé, sur le coup. Après ça, j'étais un peu revanchard ce matin au départ de l'étape.

« JE CONNAISSAIS LES ROUTES »

Pensais-tu pouvoir le reprendre sur cette dernière étape ?
J'avais perdu le maillot pour 30 secondes hier soir, donc je savais que rien n'était perdu pour l'étape d'aujourd'hui. Au départ de l'étape, l'objectif était d'accrocher un podium. Remporter le classement général final, c'est une énorme satisfaction pour moi.

Comment as-tu géré cette journée ?
Je suis resté dans le peloton pendant une grosse partie de cette dernière étape, et je suis sorti assez tard, à l'approche du circuit final. Je pensais manquer de fraîcheur, et quand j'ai fait un gros effort pour revenir sur Armirail, Seigle et Champoussin après le dernier chemin. Je me suis un peu surpris à ce moment là, car je ne pensais pas pouvoir boucher les 40 secondes tout seul. J'avais terminé 10e l'an dernier après avoir travaillé pour Clément (Saint-Martin), donc je connaissais un peu les routes et les efforts qu'il fallait faire.

« INCERTAIN JUSQU'AU BOUT »

Quand as-tu compris que tu pouvais l'emporter ?
Quand Romain Seigle est parti dans les derniers kilomètres avant le circuit, je savais qu'il fallait que j'y aille aussi, car tout le monde s'attendait à ce que je fasse le travail pour jouer le général. J'ai un peu hésité à faire l'effort, mais quand j'ai vu que je n'étais pas si mal que ça dans la dernière bosse, je me suis mis à plat ventre pour revenir et ça l'a fait. Dans le dernier tour, j'ai tout donné pour revenir, quitte à mettre l'étape de côté, et c'était incertain jusqu'au bout. Finalement je gagne pour une seconde, et c'est le principal.

Quelle dimension prend cette victoire, pour toi ?
Cette victoire est aussi très importante pour l'équipe. On marque des points très importants à la Coupe de France DN1, et c'était une priorité pour nous. L'équipe était assez loin au classement avant ce week-end, et avec les résultats du week-end, on devrait remonter à la 10 place (Océane Top 16 est 9e avec 305 points à l'issue de cette 5e manche, NDLR), donc c'est une très bonne opération. C'est une course qui manquait à mon palmarès, et que j'avais très envie de remporter car elle est vraiment particulière. Son parcours comporte des chemins, des côtes courtes et difficiles qui ne conviennent pas forcément aux rouleurs comme moi... Après, quand on est en forme comme je peux l'être en ce moment, on apprécie plus les différentes difficultés que l'on trouve sur un parcours.