Quatre fois Champion de France (course en ligne, contre-la-montre et deux fois sur la piste), vainqueur de la Coupe du Monde en 2016 alors qu’il n’était que Juniors, Dorian Foulon s’est déjà taillé un palmarès en handisport alors qu'il vient de fêter ses 19 ans. Né avec un pied bot, le coureur d’Urt 64, son club des Pyrénées-Atlantique, mais aussi académie nationale pour cycliste handisport, a commencé le vélo en Minimes. “J’ai découvert Dorian (Foulon) quand il était Cadet en Bretagne et courait avec les valides. Il était capable de jouer la gagne ce qui a attiré mon attention. Pour schématiser, il pédale sur une jambe et demi car il développe 78% de puissance en moins sur le mollet gauche que le droit et 34% sur la cuisse gauche. Il compense avec des qualités physiques énormes”, assure Christophe Pizy, son entraîneur, président et responsable de l’académie d’Urt. Dorian Foulon continue de courir avec les valides et avec succès : Champion d’Aquitaine Juniors en titre, vainqueur du classement général Tour de la Rioja en Juniors... Il continuera de courir avec les valides cette saison et les prochaines et sera présent ce week-end sur le Tour de Gironde (2.2) avec la sélection d’Aquitaine. Il partage ses ambitions avec DirectVelo.

DirectVelo : Comment te sens-tu avant de disputer le Tour de Gironde ?
Dorian Foulon : C’est un gros défi ! J’ai fait le Tour de Mareuil-Verteillac-Ribérac (31e du classement général, voir ici) au début du mois où j’ai pu voir que j’étais dans l’allure. Ce sera un autre niveau en Gironde, je ne suis qu’Espoir 1 alors je n’ai rien à perdre. J’avoue que j’ai hâte de voir ça.

« J’AI ÉTÉ UN GROS STRESSÉ »

Tu n’es pas trop stressé par cette première ?
J’ai été un gros stressé. Je me faisais la course dans la tête avant de dormir et j’ai vite remarqué que je perdais mes moyens quand ça ne se déroulait pas comme je l’avais imaginé ! Enchaîner les manches de Coupe du Monde m’a permis d’être plus serein et je n’ai plus de problème la veille des courses. J’y vais à l’instinct et je pense au plaisir avant tout.

Comment te sens-tu quand tu cours avec les valides ?
J’ai toujours couru avec les valides et je ne me sens pas handicapé sur le vélo. J’ai vu chez les jeunes que je pouvais rivaliser, j’ai mes deux jambes comme les autres. Ce n’est que depuis ma première année Juniors que je cours en handi mais j’ai besoin de faire les courses valides. Tout d’abord parce que le niveau international dans ma catégorie est très élevé. Le Brésilien Chaman qui m’a battu sur la dernière manche et qui est Champion Olympique en titre fait partie d'une Continentale Pro (Soul Brasil Pro Cycling Team)... Et puis, j’ai besoin de ces courses pour me prouver que je peux rivaliser. Être capable de gagner des courses en Cadets a été un véritable déclic.

CAP SUR LE CHAMPIONNAT DU MONDE

Quel sera ton programme après le Tour de Gironde ? 
Je vais lever le pied pour passer mon bac ! Ensuite je préparerai la prochaine manche de Coupe du Monde Handisport et j’enchainerai avec les Championnats de France de l’Avenir. C’est aussi une année de Championnat du Monde Handisport, il n’y en a pas eu l’année dernière car c’était une année olympique. C’est le gros objectif de l’année.

Les Jeux justement... Tu n’y avais pas été sélectionné : c’était une grande déception ?
J’ai été déçu mais je suis reparti de l’avant. C'est un choix du sélectionneur… Cela aurait été la cerise sur le gâteau.

« C’ÉTAIT MÊME INESPÉRÉ »

Tu as devancé le "podium" de Rio lors de la première manche de Coupe du Monde avant de prendre la 2e place sur la deuxième manche à Ostende, avec plusieurs ennuis mécaniques… C’est une surprise pour toi ?
C'était même inespéré car je me suis fracturé la cheville en décembre et je ne pensais pas être prêt dès le début de saison. J’ai été un peu déçu de mes performances en contre-la-montre mais les courses en ligne se sont bien déroulées. 

Tu voudrais passer en Division Nationale dans le futur ?
Ce serait l’objectif à la fin de l’année. Je n’ai pas voulu franchir le cap l’hiver dernier car je voulais valider mon bac mais j’aimerais pour la saison prochaine. Pour l’instant, Jean-René Bernaudeau me soutient sur les courses handisport. Je cours d’ailleurs sous les couleurs de Direct Energie. Alors pourquoi pas le Vendée U si j’ai le niveau !