Pirmin Lang, le dernier combattant

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Pirmin Lang n'a pas réalisé de résultats significatifs jusqu'à présent sur le Tour de Bretagne (2.2). Le coureur suisse fait pourtant beaucoup parler. Ou du moins, il intrigue. Depuis plusieurs jours, c'est en effet seul qu'il monte sur le podium de présentation des étapes de l'épreuve Classe 2. La raison est simple : ses cinq équipiers ont tous abandonné au fil des étapes, suite à des chutes ou simplement par méforme physique.

"Pour moi, ce n'est pas un problème. Je suis simplement désolé pour les autres mecs de l'équipe qui ont dû renoncer, mais ce sont des choses qui arrivent. C'est la première fois que je vis ça mais j'avais déjà terminé une Vuelta avec seulement cinq coureurs sur neuf", explique-t-il auprès de DirectVelo. "En course, ça change bien sûr puisque je n'ai personne de l'équipe avec qui échanger quelques mots. Je n'ai personne à aller voir pour faire le point tactique, ou pour savoir comment se sentent les mecs. Du coup, à chaque fois que je veux faire le point ou parler de stratégie, je dois le faire avec mon directeur sportif et personne d'autre", ajoute-t-il. "Beaucoup de coureurs savent que je suis le dernier coureur de mon équipe présent et lors de phases de courses plutôt calmes, certains adversaires viennent me parler", confesse le coureur de 32 ans.

PAR RESPECT POUR LES ORGANISATEURS

Seul contre tous, avec des équipiers rentrés à la maison, Pirmin Lang a-t-il envisagé se retirer de l'épreuve ? "Pas une seconde ! Pourquoi aurais-je quitté la course ? Je ne voyais aucune raison de le faire : Parce que je suis seul ? Et alors ? Quand tu es Junior, tu cours souvent seul. Je suis en forme, je continue mon calendrier comme prévu. Sur cette course, je me donne à fond, je prends du plaisir ici. C'est une belle course et je peux m'arracher, bien plus que je ne pourrais le faire à l'entraînement", explique l'ancien pensionnaire de la formation IAM Cycling.

Même son de cloche pour son directeur sportif, qui confesse que les deux hommes ont discuté en milieu d'épreuve pouvoir s'il fallait continuer ou non. Une discussion qui a tourné court. "Pirmin m'a de suite dit qu'il voulait continuer. C'est très bien, c'est aussi une question de respect pour les organisateurs qui nous ont invités. Pirmin est toujours très motivé. On espère toujours faire un résultat, même avec un mec", déclare Patrick Banfi, pour qui les journées paraissent malgré tout très longues. "Il faut toujours relativiser. C'est le vélo. On ne va pas faire la gueule. On se dit toujours qu'on peut gagner l'étape, chaque jour. La motivation et la concentration restent identiques".

UN BRIEFING DE LA MÊME LONGUEUR

Avant la course, le Suisse et son directeur sportif gardent leurs rituels. "On prend le même temps pour le briefing. On fait la tactique et on analyse bien les routes. On fait notre job, le plus normalement du monde", sourit Banfi.
Isolé, Pirmin Lang n'en reste pour sa part pas moins ultra-motivé pour cette dernière étape. "Je vais tenter quelque chose jusqu'au bout. Je sens que beaucoup de coureurs commencent à être fatigués et ce n'est pas trop mon cas. Alors s'il y a une opportunité...". L'histoire serait belle.

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