Damien Gaudin s'est fait plaisir, ce mercredi, à l'occasion de la 3e étape du Tour de Normandie (2.2). Surtout, le professionnel de l'équipe de l'Armée de Terre est passé tous près de la victoire d'étape après un gros numéro durant la dernière heure de course (voir classement). Le coureur de 30 ans revient sur sa journée auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Tu as réalisé une belle démonstration ce mercredi...
Damien Gaudin : Je suis content de ce que j'ai fait. J'ai d'abord pu me rassurer car j'avais travaillé très dur à l'entraînement ces quinze derniers jours et pourtant, je m'étais loupé sur la 1ère étape de ce Tour de Normandie. Du coup, je m'étais retrouvé hors du coup pour le général d'entrée. J'étais un peu déçu mais je me suis rapidement reconcentré vers la quête d'une victoire d'étape. Je voulais me rattraper. Avant l'étape, j'ai regardé le profil et j'ai vu qu'il y avait deux belles bosses sur le circuit final. J'ai voulu dynamiter la course dans le final et c'est pour ça que je suis ressorti à 45 bornes de l'arrivée. J'espérais être accompagné mais ça n'a pas été le cas.

Tu as dû t'employer pour rentrer sur les échappés...
Il y avait environ 1'20" lorsque je suis sorti. J'ai mis une quinzaine de kilomètres à boucher l'écart sur les cinq de devant. Une fois rentré, j'ai tout de suite pris des relais, je ne voulais pas jouer au mec qui en garde sous la pédale. Le peloton revenait petit à petit mais je n'ai rien calculé et j'ai continué de rouler à bloc. Nous nous sommes retrouvés à quatre, puis à deux. Je ne voulais surtout pas avoir fait tout ça pour rien alors je n'ai pas calculé mes efforts. La priorité, c'était que le peloton ne rentre pas.

« UN BEAU PETIT NUMÉRO »

Mais c'est sans doute ce qui te coûte la victoire d'étape ?
Oui et non car si je n'avais pas roulé comme ça, nous ne serions sûrement pas allés au bout. La vraie erreur que j'ai faite aura été de laisser mon adversaire (Jan Willem Van Schip, NDLR) lancer le sprint alors qu'il y avait vent de dos. Je n'ai pas pu le remonter.

Quoi qu'il en soit, tu auras encore impressionné aujourd'hui...
Je pense avoir fait un beau petit numéro car il y a un gros niveau sur cette épreuve et pour boucher 1'20" sur un groupe d'échappés comme ça... mais je voulais me lancer dans l'aventure. La forme est vraiment bonne et ça ne l'aurait sûrement pas fait si j'avais eu des sensations moyennes. Surtout que nous étions sur des grandes routes avec pas mal de vent. Je tiens quand même à féliciter le vainqueur qui n'a pas démérité et qui a beaucoup roulé avec moi jusqu'au bout. Lui non plus ne s'est pas posé beaucoup de questions et il méritait d'aller au bout.

« NOUS ÉTIONS PASSÉS A CÔTÉ »

Tu vas retenter ta chance dans les prochains jours ?
Oui et pourquoi pas dès demain (jeudi) ! De toute façon, le général est foutu depuis le premier jour. Maintenant, il va falloir courir après la victoire d'étape. J'ai envie de réessayer le coup. 

Et pour l'équipe ?
La déception du premier jour est valable pour l'ensemble de l'équipe : nous sommes passés à côté. Le seul qui était bien, c'était Kévin (Lebreton) mais il avait travaillé pour nous protéger toute la course. Si nous avions su..... il a quand même sauvé les meubles mais on se devait de faire mieux. Maintenant, on peut espérer gagner sur chaque étape. Nous avons des coureurs pour l'attaque mais aussi Bryan (Alaphilippe) rapide pour les sprints. Il faudra de la réussite mais on peut le faire. On est reboosté.

« CONTINUER DE MONTER EN PRESSION »

Es-tu satisfait de ta condition actuelle, à quelques semaines de tes objectifs du mois d'avril ?
Le Tour de Normandie est une belle course de préparation pour moi. Je sais que je vais continuer de monter en pression dans les prochains jours. J'ai travaillé comme je le voulais avec de grosses charges à l'entraînement. Ce serait très bien de refaire un résultat d'ici la fin de semaine, avant de se concentrer sur les manches de Coupe de France du mois d'avril.