Jérémy Leveau : « Du mal à m'affirmer »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Dimanche, Jérémy Leveau a pris la cinquième place de Paris-Troyes (1.2). Pas de quoi satisfaire le pensionnaire de la formation Roubaix-Lille Métropole, qui devait emmener le sprinteur belge Emiel Vermeulen à l'occasion de l'emballage massif. "C'était un final assez houleux avec aucune équipe qui n'a vraiment pu emmener le peloton. C'était assez groupé et du coup, il n'était pas évident de se trouver et de rester ensemble dans l'équipe", regrette le coureur de 24 ans. "Mon objectif était de bien emmener Emiel mais je n'ai pas réussi à le faire. J'ai eu du mal à frotter dans les derniers kilomètres, comme souvent. Puis j'ai trouvé l'ouverture à la flamme rouge et j'ai passé Emiel et Nicolas (Vereecken). Je me suis retrouvé en deuxième position dans le dernier virage. Je me suis dit qu'avec un peu de chance, Emiel n'allait pas être loin derrière et allait récupérer ma roue. Je n'allais pas freiner. Derrière, il restait 300m alors j'ai fait le sprint jusqu'à la ligne". 

« JE M'ÉTAIS FAIT LA PEAU POUR AIDER EMIEL (VERMEULEN) »

Finalement, l'équipe Roubaix-Lille Métropole place quatre coureurs dans le Top 16, mais aucun sur le podium (voir classement). Une situation que Jérémy Leveau est le premier à regretter. "Emiel était un peu faché après l'arrivée. Il a cru que j'avais fait mon propre sprint de mon côté mais ce n'était pas du tout mon intention. Je suis quelqu'un de très collectif et je l'ai toujours été depuis mes débuts dans l'équipe en 2015. D'ailleurs, la semaine dernière, je m'étais fait la peau pour aider Emiel et l'équipe sur le Grand Prix de Lillers", tient-il à rappeler. "Ca ne s'est pas passé comme on l'aurait voulu, mais il y en aura d'autres".

Cette année, l'ancien Champion de France Espoirs sur route se met la pression. "C'est ma troisième saison à Roubaix, c'est vraiment une année cruciale pour moi. Il faut que je fasse des résultats donc oui, j'ai de la pression. Je dois arriver à me faire remarquer et à montrer mes qualités. Ce sera sans doute en jouant l'attaque", résume celui qui se dit rapide mais pas assez pour jouer avec les meilleurs dans les sprints massifs chez les pros. "Je suis bon au sprint dans un groupe de 20-30 mecs mais pas plus. Il faut donc que ça passe par l'attaque", insiste-t-il. 

« JE N'AURAI PAS 200 OCCASIONS DE ME MONTRER »

Sans doute appelé à épauler Emiel Vermeulen et Jérémy Lecroq dans la préparation des sprints massifs durant toute la saison, Jérémy Leveau mise sur certaines manches de Coupe de France pour jouer sa carte personnelle. "Quand tu n'es pas un pur sprinteur ou un pur grimpeur, on sait que c'est difficile de percer chez les pros. Je n'aurai pas 200 occasions de me montrer cette année mais quand j'en aurai, il faudra les saisir. Pourquoi pas sur des courses comme la Route Adélie, Paris-Camembert ou le Tour du Finistère. Ce sont des courses de puncheurs et d'attaquants, ça me plaît".

Dans tous les cas, Jérémy Leveau sait qu'il devra encore passer un cap dans les prochains mois. "J'ai du mal à m'affirmer mais peut-être qu'il faut aussi que j'apprenne à dire aux autres que sur telle ou telle course, j'ai des ambitions et que je pense pouvoir y faire un résultat". En février dernier, le Normand espérait se faire remarquer sur la Drôme Classic. Mais le groupe réduit de huit coureurs de Roubaix-Lille Métropole (lire ici) l'a obligé à enchaîner le Tour du Haut-Var et le Tour de La Provence avant le week-end Drôme-Ardèche. "Je ne devais pas aller sur La Provence. Ca m'a bien épuisé et je suis arrivé en bout de course dans la Drôme". Déçu, Jérémy Leveau compte donc désormais sur les courses du mois d'avril pour s'illustrer. "Je sais que j'y serai attendu".

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