Au milieu d'une grosse équipe du Team Pro Immo Nicolas Roux, Pierre-Henri Lecuisinier affichait à chaque départ de l'Essor basque un large sourire. Le Normand semble déjà épanoui au sein du club DN1 après trois saisons galères à la FDJ, où l'ancien Champion du Monde et d'Europe Juniors n'aura jamais vraiment trouvé sa place. Le coureur âgé de 23 ans, 4e de la Ronde du Pays Basque samedi dernier, a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : On t'a senti heureux sur l'Essor Basque...
Pierre-Henri Lecuisinier : J'ai trouvé ce que je recherchais dans cette équipe, à savoir une ambiance familiale. Nous étions dans un gîte pendant dix jours, c'était sympa. En course, on a cherché à prendre des automatismes. Avec les coureurs en forme de l'équipe, nous avons essayé de rivaliser avec les équipes professionnelles présentes sur l'Essor Basque.

« UN LUXE DE SAVOIR OU ON VA COURIR JUSQU'A OCTOBRE »

Comment ça s'est passé pour toi ?
Je me sentais bien. Je n'étais pas à 100 % mais je suis en bonne forme. Je me suis bien entraîné cet hiver. J'ai fait un peu de cyclo-cross pour le plaisir. Puis nous avons fait un bon stage en Espagne pour finir la préparation. Sur les parcours difficiles, j'ai vu que j'étais présent... C'est cool !

Pourquoi avoir choisi Pro Immo Nicolas Roux ?
Je n'avais aucune proposition chez les professionnels alors autant repartir chez les amateurs dans des bonnes conditions... J'ai beaucoup d'amis et de la famille en Auvergne. Nicolas Roux nous fait confiance. Je connaissais par ailleurs tout le staff. Je repars dans une structure avec un esprit familial. Et surtout, j'ai un programme de course défini dès le début de saison. C'est un luxe de savoir dès maintenant où on va courir jusqu'à la fin de l'année. C'est ce qu'il me manquait ces trois dernières années...

Tu avais l'impression d'être un bouche-trou chez les pros ?
Non, je ne dirais pas ça mais ça se gère différemment chez les pros et ça ne me convenait peut-être pas...

« SI J'AI LE NIVEAU POUR RETOURNER CHEZ LES PROS... »

Retourner chez les pros est un objectif ?
Je ne me pose pas la question. Je pourrais très bien faire dix ans chez les amateurs dans les conditions dans lesquelles j'évolue cette année. Si j'ai une opportunité de retourner chez les pros, j'en discuterai avec Nicolas Roux. Je suis ouvert à toutes propositions, et donc à un nouveau passage chez les professionnels si j'ai le niveau...

Que retiens-tu de tes années à la FDJ ?
Beaucoup de choses... J'ai appris beaucoup sur moi-même et sur les autres (sourires).

Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
C'était peut-être trop tôt. Je n'étais peut-être pas non plus avec les bonnes personnes. Je n'ai pas de regret. J'ai eu une opportunité, je l'ai saisie. Peut-être que je n'ai pas fait tout ce que je devais faire. J'ai fait ce que je pensais être le mieux, et ça n'a pas marché...

« GAGNER AVEC LA MANIERE »

La victoire te manque ?
J'ai envie de relever les bras. J'aimerais bien décrocher cinq ou six victoires, avec la manière. Mais ça me ferait autant plaisir d'aider mes coéquipiers, notamment notre jeune Estonien (Karl-Patrick Lauk). Si on peut l'aider à accéder au WorldTour et lui éviter de faire les conneries que nous avons pu faire... Nous sommes aussi là pour ça avec les autres coureurs expérimentés de l'équipe.

Où faut-il t'attendre ?
Nous serons au Tour du Jura, à l'Essor Breton, au Tour de Guadeloupe. Nous avons des superbes courses chez nous, cet été, avec le Tour du Pays Roannais, le Tour d'Auvergne... Il y aura aussi Annemasse-Bellegarde, le Grand Prix de Saint-Etienne...

Es-tu revanchard ?
Non. Je ne suis pas comme ça. Je n'ai rien à prouver à personne. Je veux me faire mal aux pattes pour moi-même et je verrai où ça me mettra dans les classements...