Max Massat : « Sauver l'équipe est ma priorité »

Crédit photo Www.valnutrisportshop.com

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Le premier défi a été relevé. « La bande », nouveau nom donné au Team Morning, a récolté 5 030€ lors d'un appel aux dons. Mais Max Massat poursuit son combat pour permettre à son « bébé » de vivre la saison 2017 dans les meilleures conditions. DirectVelo a rencontré le jeune manager (27 ans) de la structure haut-garonnaise qui vient d'obtenir le label DN3 malgré ses difficultés financières.

DirectVelo : Où en es-tu dans l'opération sauvetage de ton équipe ? (lire ici les raisons)
Max Massat : Il n'y a pas une grosse évolution mais nous sommes au départ des courses... Nous avons participé aux trois premières manches de l'Essor Basque et nous serons ce week-end sur le Circuit des Plages Vendéennes. Nous avons des partenaires fidèles qui nous aident au maximum. Je négocie actuellement avec des partenaires potentiels, j'ai des rendez-vous... Il y a deux options : soit j'arrive à trouver de l'argent et on fait la saison, soit il ne se passe rien et on serait alors vraiment mal...

« JE ME BATS »

L'équipe pourrait donc s'arrêter en pleine saison ?
Non car nous sommes lancés. L'équipe a obtenu le label DN3 (lire ici). Mais si je ne trouve pas d'argent, on n'aura pas les sous pour aller sur certaines courses. Il faudra se payer les déplacements... Le week-end dernier, pour aller sur l'Essor Basque, j'ai tout payé de ma poche. J'assume ce qu'il se passe. Les coureurs jouent le jeu. Tant que j'ai encore des pistes, c'est jouable... Si j'accumule les réponses négatives, je dirais aux coureurs que je ne peux plus rien faire. Il faut tenir. Ça peut passer... Et si c'est le cas on sortira fort de cette tempête. Ça voudrait dire qu'on a trouvé une solution en deux mois.

Ton équipe, c'est ton bébé... Comment vis-tu cette situation ?
Il y a deux choses, mon emploi chez Morning et l'équipe... Je ne souhaite pas subir la situation. Je ne veux pas déprimer dans mon coin et tout arrêter. Je ne pense pas à moi. J'ai décidé de sauver l'équipe. C'est ma priorité. Je veux tout assumer. J'aurais pu ne penser qu'à moi et stopper l'équipe. J'enlève des choses pour s'en sortir. On n'a pas de camion mais deux voitures, on n'a pas de roues mais les vélos, on a les casques, les tenues vont arriver... L'an dernier, j'avais un coup d'avance sur tout le monde au niveau du matériel, cette année je suis dans le gruppetto... Mais on peut rentrer, et si on revient dans le peloton, derrière, on va dérouler... Je me bats. J'ai l'espoir de sauver cette équipe.

« UNE SOLIDARITE ENCORE PLUS FORTE »

Et comment les coureurs vivent tout ça ?
Il y a une solidarité encore plus forte que l'an passé. Ils se rendent compte que l'an dernier, ils étaient dans la facilité. Ils avaient juste à venir aux points de rendez-vous. Ce week-end, nous étions hébergés chez la famille de Baptiste Lavigne. En Bretagne, ça sera chez de la famille d'Achille (Métro), moi j'ai des proches en Normandie... C'est de la débrouille. Cette année, je fais quasiment tout. J'ai du plaisir à être sur les courses avec les gars. On peut réussir dans la difficulté.

L'équipe a récolté plus de 5000 euros dans un appel aux dons...
Cela m'a fait plaisir. On a récolté 5000 euros en 31 jours... 100 personnes ont donné de l'argent. Cela montre qu'il y a un engouement autour de l'équipe. Je remercie ceux qui ont participé... J'aurais lâché l'affaire sans ce soutien. Entre les coureurs et les personnes qui ont fait un don, je ne peux pas arrêter. L'équipe est jeune mais il y a des belles valeurs humaines. C'est ça le plus important. Je ne veux pas une équipe avec des gars qui courent pour leur gueule. Je n'ai perdu qu'un seul coureur malgré les difficultés, et nous sommes en très bon rapport avec Clément (Jolibert, parti à l'AVC Aix-en-Provence). S'il n'y avait pas cette ambiance, beaucoup de coureurs seraient sans doute partis. Mais voilà, je ne pourrai pas mettre toutes mes économies. Soit les coureurs payeront de leurs poches, soit on arrêtera. Je reste persuadé qu'on peut décrocher un gros chèque qui nous permettra de faire correctement la saison. J'y crois... Nous avons une équipe de qualité, des partenaires qui sont fidèles... Nous avons également reçu le soutien de la FFC. Pour toutes les raisons évoquées, j'espère que ça le fera.

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