La Grande Interview : Les anciens pros

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

En cette période des Fêtes de fin d’année, DirectVelo vous propose de revivre les meilleurs moments de “La Grande Interview”, votre rendez-vous habituel du jeudi soir. Pour débuter cette nouvelle semaine, la lumière est cette fois-ci faite sur d’anciens pros, présents dans le peloton amateur français en 2016. 

Sylvain Georges (Team Pro Immo Nicolas Roux)
20 octobre 2016 - lire l’interview complète : ici

Après ma suspension, je ne voulais plus entendre parler de vélo. J’étais dépité. A l’époque des amis et Nicolas Roux m’avaient encouragé à reprendre. Il m’a poussé en me disant : "fais-toi plaisir". On était parti sur un an puis j’ai eu l’occasion de continuer une saison et j’en avais envie. Par contre, en début d’année, il y a eu ces accidents… ça m’a poussé à m’arrêter.

Et du plaisir, tu en as pris lors de ces deux saisons à Pro Immo ?
Honnêtement, je me suis éclaté ! Je me suis  épanoui avec les copains, j’ai vécu deux saisons géniales. C’est un pincement au cœur de me dire que je ne vivrai plus ces moment-là. D’une certaine manière, je me suis rassuré en montrant que j’avais le niveau. Je n’ai pas été pro par hasard. 


Emilien Viennet (CC Etupes)
16 juin 2016 - lire l’interview complète : ici

Tu semblais avoir trouvé ton équilibre dans le monde du travail : pourquoi as-­tu choisi de revenir dans le peloton en 2016 au CC Etupes ? Beaucoup t’imaginaient arrêter pour de bon...
C’était d’abord l’opportunité de retrouver du plaisir sur le vélo, dans cette équipe qui me tient à cœur et dans laquelle je gardais d’excellents souvenirs. J’apprécie beaucoup le Président Robert Orioli ainsi que Jérôme Gannat [manager général, NDLR]. Ce sont des personnes en qui j’ai confiance et avec lesquelles je me sens bien. Ici, je suis apaisé et je peux me faire plaisir sans stress ni pression.

Et tu cours à nouveau avec des ambitions sportives ?
Je reste un compétiteur. Je ne veux surtout pas paraître prétentieux mais depuis quelques mois, j’ai pris conscience que j’avais un vrai potentiel. En témoignent toutes ces fois où j’ai rapidement pu retrouver un bon niveau, après de longues coupures.


Erwann Corbel (VC Pays de Loudéac)
05 mai 2016 - lire l’interview complète : ici

Tu as eu besoin de temps pour digérer ce retour chez les amateurs ?
Non, ça a été rapide. Je ne suis pas quelqu’un qui s’apitoie sur son sort. Ce qui est fait, est fait. Je ne voulais pas passer mon année 2015 à me dire que ma situation était injuste. Le problème, c’était plutôt que les gens me rappelaient tous les week-ends que je n’avais rien à faire chez les amateurs. A force qu’on le rabâche, ça devenait presque gênant. Par contre, j’ai vraiment douté l’hiver dernier. Quand j’ai compris que j’allais rester chez les amateurs en 2016, j’ai voulu arrêter le cyclisme. Mais finalement, je me suis repris et j’ai même débuté ma saison avec l’envie de tout casser et de montrer à tout le monde que j’ai ma place chez les pros.

Et tu n’as jamais été aussi fort qu’aujourd’hui…
Bien sûr. J’ai pris du recul, j’ai mûri. Je me donne à 100% pour avoir une deuxième chance chez les pros, et pourquoi pas chez Fortuneo-Vital Concept. Quand je vois comment marche le VC Pays de Loudéac depuis le début de saison, j’espère que l’on sera plusieurs, avec Elie (Gesbert) qui a déjà signé son contrat (néo-professionnel à partir du 1er août), à pouvoir apporter un nouveau souffle à l’équipe professionnelle.


Jérémy Bescond (Côtes d’Armor-Marie Morin)

07 avril 2016 - lire l’interview complète : ici

La plupart des coureurs que tu accompagnais vers les sommets sur ce Tour du Val d’Aoste sont aujourd’hui bien installés chez les professionnels…
Oui, un gars comme Fabio Aru a gagné un Grand Tour. Mais ce n’est pas la peine de vouloir faire de comparaison. Je n’aurais jamais pu être un grand champion comme lui ou comme Warren Barguil et Thibaut Pinot, qui avaient avant moi été très bons sur le Val d’Aoste. J’ai simplement loupé mon passage chez les pros. 

Pourquoi cela s’est-il si mal passé ?
En 2013 chez Cofidis, j’étais le seul néo-pro de l’équipe. Avec le recul, je me dis que je n’étais sans doute pas prêt pour passer professionnel, qu’il aurait fallu que je fasse ma dernière saison Espoirs chez les amateurs. Physiquement, c’était sans doute bon. J’avais prouvé sur le Rhône-Alpes Isère Tour que j’avais ma place chez les pros. Mais c’était sans doute plus mental. Si l’on m’avait dit début 2012 que j’allais passer pro en fin de saison, j’aurais cru à un gag. Du coup, j’avais beaucoup hésité. Maintenant, quand on vous pose un contrat professionnel de deux ans sous les yeux dans une grande équipe comme la Cofidis, alors que vous n’avez que 21 ans, c’est compliqué de refuser. Et d’un autre côté, que ce serait-il passé si j’avais fait une saison 2013 moyenne en amateurs, si l’on ne m’avait pas proposé d’autre contrat ? Je m’en serais voulu toute ma vie. Le vrai problème, c’est que je suis tombé malade avec cette toxoplasmose.


Yoann Paillot (Océane Top 16)
25 février 2016 - lire l’interview complète : ici

Selon toi, qu'est-ce qui n'a pas marché ?
Personne ne m'a dit ce qu'il pensait. Je n'en sais toujours rien aujourd'hui, même si je pense qu'ils se sont surtout basés sur les résultats. L'année dernière on ne m'a pas assez fait confiance. J'avais la sensation d'avoir perdu de la crédibilité aux yeux de l'entraîneur ; du coup, je n'ai quasiment pas eu la possibilité de faire de chrono. La consigne était soit de m'échapper, soit d'emmener les sprints. Comme la manière de courir en pro diffère de chez les amateurs et qu'une échappée n'a que peu de chances d'aller au bout, je n'ai pas eu l'opportunité de signer de bons résultats. J'ai surtout couru sur le front français en 2015. Étant donné que j'enchainais beaucoup de courses, je n'avais pas le temps de préparer le contre-la-montre comme je le voulais et j'ai perdu mes repères. Ça a été un véritable cercle vicieux.

Tu gardes encore de l'amertume ?
Non, ce n'est pas mon genre. J'ai rapidement tourné la page. De toute façon, j'avais envie de changer d'air. Rester trois ans à courir en Continentale, à faire toujours les mêmes courses, ce n'était pas idéal. Ça manquait de changements. 


Morgan Lamoisson (Vendée U)
28 janvier 2016 - lire l’interview complète : ici

Devenir coureur cycliste professionnel, c’était un aboutissement ?
D'abord un objectif, une étape dans ma progression, puis un aboutissement. Mais mon véritable but était de devenir un « bon » coureur pro...

Tu restes motivé ?
Oui, j'ai toujours envie. Je repars de zéro, je ne sais pas comment me situer par rapport à la concurrence. Si je suis compétitif, que je gagne des courses et que l’on me propose un contrat à la fin de l’année tant mieux. Car je ne ferme pas la porte à cette éventualité ! Sinon je travaillerai à ma reconversion. Pour le moment, je prépare la saison comme un Espoir 1ère année. Je ne m'attends pas à gagner toutes les courses. L'essentiel : me faire plaisir. Disons que je n’ai rien à « prouver ». Et beaucoup à découvrir : les courses que je n’ai jamais faites m’intéressent et je vais devoir gagner ma place. Voilà une bonne source de motivation ! 

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