Le meilleur et le pire de... Mathieu Burgaudeau

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2016.
Pour sa seconde saison chez les Juniors, Mathieu Burgaudeau aura marqué les esprits. Au sommet durant l’été, il claque deux étapes de l’Ain’Ternational Valromey Tour. Pourtant, deux mois plus tôt, le futur coureur du Vendée U était victime d’une lourde chute qui aurait pu réduire à néant ses plus folles espérances. 

LE PIRE...

«  Je garderai un très mauvais souvenir de la Coupe de France de Trélon, mi-avril. Mon équipier Clément Davy était leader du général après le contre-la-montre. J’ai tenté un coup dans le final de la dernière étape mais finalement, j’avais été repris. La course s’est terminée au sprint. Je n’ai pas voulu prendre de risques car je n’avais plus grand-chose à jouer, alors je me suis laissé glisser en milieu de peloton. Sauf que j’ai quand même été pris dans une grosse chute collective d’une quinzaine de coureurs. Sur le coup, j’ai réussi à me relever et à repartir pour franchir la ligne d’arrivée. Mais une fois la course terminée, j’ai senti qu’il y avait un gros problème. J’avais très mal, et quand j’ai voulu enlever mes chaussures, je n’ai pas réussi à le faire. J’espérais alors avoir une simple entorse mais le verdict est tombé par la suite : fracture du poignet droit.

Je me suis retrouvé sur la touche pendant deux mois, au pire moment de la saison, pour les gros rendez-vous du printemps. Deux mois, c’est franchement long. Les premiers jours, c’était vraiment dur. Je ruminais beaucoup, il y avait énormément de frustration. J’ai pensé à toutes les courses que j’allais rater, y compris éventuellement avec l'Équipe de France. Je me suis même dit que quoi qu’il allait arriver par la suite, ma saison 2016 était déjà foutue et en-dessous de ce que je pouvais espérer.

... ET LE MEILLEUR

Il paraît que l’on se forge dans les moments difficiles. Après ces deux mois de blessure, j’ai fait de gros efforts pour revenir à un bon niveau. J’avais cultivé un esprit de revanche. Jusqu’à l’Ain’Ternational Valromey Tour, courant juillet. J’ai vécu une superbe journée sur la dernière étape. Trois jours plus tôt, j’avais déjà gagné la première étape, puis j’avais dû abandonner mon maillot de leader le lendemain sur chute. Autant dire que j’avais déjà vécu pas mal d’émotions en peu de temps. Mais cette dernière étape a simplement été ma plus belle course de l’année. J’avais vraiment envie de prouver que j’avais retrouvé une bonne forme.

J’ai voulu tenter le tout pour le tout, loin de l’arrivée. Partir de loin, à 25 kilomètres de la ligne, prendre tous les risques, j’adore ça dans le vélo. J’avais le sentiment que rien ne pouvait m’arriver : il y a des jours comme ça où tu sens que tout va bien se passer. En plus, j’avais repéré l’étape et je connaissais le final. Ce jour-là, je considère avoir pu démontrer mon vrai niveau malgré ma grosse chute quelques semaines auparavant. C’était un jour vraiment marquant, le genre de moments où tu as simplement envie de tout donner, de tout faire péter. Cette offensive lointaine, ce tempérament d’attaquant, ce sont des valeurs que je compte garder à l’avenir au Vendée U. Mentalement, le fait d’avoir vécu des hauts et des bas en 2016 va beaucoup m’apporter. J’ai eu la preuve qu’il ne fallait jamais rien lâcher et s’accrocher à ses objectifs. »

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