Sécurité : Les dangers du derrière voiture

Crédit photo DirectVelo.com

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La multiplication des accidents en course mêlant les véhicultes motorisés et les coureurs n'a cessé d'attiser les réactions au sein du peloton.
Pour apporter des réponses et des débuts de solutions, la Ligue Vélocipédique Belge, la RLVB, a convoqué, mercredi dernier, les multiples acteurs du monde du cyclisme pour une table ronde. Au programme, deux heures d'échanges entre organisateurs, coureurs, directeurs sportifs, représentants des fédérations et même de la police et du ministère de l'Intérieur.
DirectVelo vous propose jeudi et vendredi, une série d'articles qui dressent le bilan de ces échanges.

Quatrième thème : Le retour derrière voiture

L'accident de Keagan Girdlestone le 5 juin a relancé le débat sur la sécurité. Le Sud-Africain de la réserve du Team Dimension Data, tombé à vive allure lors de la Coppa della Pace (Italie), alors qu'il tentait de rentrer dans le peloton après une première chute (lire ici). Fait aggravant : il n'a pas remarqué le coup de frein de son directeur sportif qui le précédait, pour aborder un ralentisseur. Comment éviter cette situation de course typique, qui s'avère une nouvelle fois dangereuse ?

"La situation est bien différente de celles des motos, car ici, le coureur se met en danger seul", éclaire Maxime Monfort auprès de DirectVelo. "Un arrêt pipi, un ennui mécanique voire même un coureur lâché qui tente de revenir au peloton, c'est inévitable."

"C'est au coureur d'estimer la dangerosité de la situation", juge Christophe Brandt, dirigeant des équipes Wallonie-Bruxelles et Color Code. "Un jeune n'aura jamais la même expérience qu'un gars de trente ans. Mais il ne faut pas fixer des règles à l'excès. C'est impossible de rentrer sans les voitures."

Pourtant, l'expérience n'évite pas les accidents. Sur Liège-Bastogne-Liège 1988, Davis Phinney avait connu le même accident grave que le jeune Girdlestone. Après une chute massive, il était rentré dans la lunette arrière d'une voiture d'équipe dans sa chasse pour retrouver sa place dans le peloton.

Monfort, 33 ans et professionnel depuis plus d'une douzaine d'années, témoigne de son côté qu'il "ne se sent pas en sécurité entre les voitures. Il y a moyen de rouler en prévenant le danger. Libre à chacun de prendre les risques qu'il souhaite."

L'UCI VEILLE

Le règlement de l'UCI sanctionne le retour dans le sillage des voitures (1). "Nous tolérons généralement le retour jusqu'à l'arrière de la file des voitures", précise Philippe Mariën, commissaire UCI. "C'est au commissaire d'intervenir pour rendre claire auprès du coureur la limite jusqu'à laquelle il peut profiter du sillage de la voiture. Mais cela fait partie des éléments inhérents au "spectacle", tant chez les pros que chez les jeunes."

(1) Le point 19 du barème des pénalités pour faits de course interdit l'abri derrière un véhicule ou la prise du sillage d'un véhicule. En cas d'abri jugé momentané, le coureur peut être épinglé d'une amende sur une course de classe 1 et plus, et d'un avertissement sur une classe 2 ou une course nationale.
Si l'abri est estimé prolongé, le coureur est passible d'une mise hors-course sur une course d'un jour et de 20" de pénalisation par infraction sur une course par étapes.

Notre série d'articles sur la sécurité :
Les circuits, une solution d'avenir ?
Interdire aux motos de dépasser ?
La conduite accompagnée 

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