Sécurité : La conduite accompagnée

Crédit photo DirectVelo.com

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La multiplication des accidents en course mêlant les véhicules motorisés et les coureurs n'a cessé d'attiser les réactions au sein du peloton.
Pour apporter des réponses et des débuts de solutions, la Ligue Vélocipédique Belge, la RLVB, a convoqué, mercredi dernier, les multiples acteurs du monde du cyclisme pour une table ronde. Au programme, deux heures d'échanges entre organisateurs, coureurs, directeurs sportifs, représentants des fédérations et même de la police et du ministère de l'Intérieur.
DirectVelo vous propose jeudi et vendredi, une série d'articles qui dressent le bilan de ces échanges.

Troisième thème : Le code de bonne conduite dans un peloton

Mis en cause l'an dernier dans les chutes de Greg Van Avermaet à la Clasica San Sebastian et de Peter Sagan à la Vuelta, les motards se sont de nouveau retrouvés dans le viseur de l'opinion publique après l'accident mortel d'Antoine Demoitié à Gand-Wevelgem et la chute grave de Stig Broeckx, dont les jours ne sont plus immédiatement en danger.  "Mais chacun a sa part de responsabilité, il est trop simple de pointer un seul responsable", rappelle Tom Boonen auprès de DirectVelo.

"MANQUE DE RESPECT"

"La mentalité dans le peloton a changé." Certes, on entend cette rengaine depuis des années dans le vélo. Mais une scission semble se dessiner dans la "grande famille des coureurs" : les plus jeunes sont régulièrement pointés du doigt par les plus expérimentés.

"Il faut savoir se regarder dans le miroir pour essayer d'améliorer la situation. Nous devons laisser remonter les motos, faire preuve de coopération. Mais maintenant, il y a un grand manque de respect", pestait l'Italien Enrico Gasparotto (Wanty-Groupe Gobert), équipier d'Antoine Demoitié, au soir de l'étape annulée du Tour de Belgique suite à une lourde chute causée par deux motos de signaleurs.

"Certains coureurs doivent se rendre compte qu'ils mettent la sécurité de leurs collègues en danger", estime Tom Boonen, 34 ans. "Bloquer une moto peut créer des problèmes dans la course. Mais aujourd'hui, certains vivent la course à fond dès le départ. Peut-être faudrait-il enseigner aux jeunes l'importance et le comportement à adopter vis-à-vis des motos."

EDUQUER LES JEUNES

L'apprentissage des jeunes dans le peloton professionnel, Christophe Brandt connait. Depuis 2011, il guide les équipes de 3e division Wallonie-Bruxelles et Color Code. Mais rappelle-t-il pour autant les règles de bonne conduite à ses coureurs ? "L'importance de la sécurité me parraissait évidente, mais apparemment, pas pour tout le monde", regrette l'ancien professionnel.


"Le problème", poursuit le Liégeois, par ailleurs organisateur du Tour de Wallonie, "c'est la frustration pour un coureur qui s'écarte, et voit d'autres coureurs en profiter pour remonter dans le sillage de la moto. Mais les jeunes doivent comprendre que quand une moto klaxonne, ils doivent se déporter à droite. Lorsqu'il s'agit d'une ambulance, tout le monde comprend. Ici, c'est la même urgence, car leur sécurité quelques hectomètres plus loin est en jeu."

Du côté des fédérations aussi, une prise de conscience semble se dessiner. "Nous constatons un manque d'éducation des coureurs", pose Philippe Mariën, coordinateur de la commission sécurité à la fédération belge. Des séances de formation obligatoires sur les règles sanitaires, la procédure d'un contrôle médical sont déjà mises en place pour les Juniors. "Nous songeons à y greffer un exposé sur la sécurité", avance Mariën.

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