Camille Guérin : « En manque de victoires »

Crédit photo Camille Nicol

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Camille Guérin l'attend toujours. Deuxième de la Classique Sauveterre Béarn des Gaves (Elite Nationale) dimanche dernier, le sociétaire du VC Pays de Loudéac a une nouvelle fois joué placé, sans parvenir à s'imposer. Auteur de cinq Tops 10 depuis le début de l'année dont quatre Tops 5, le coureur de 21 ans avoue à DirectVelo que la victoire lui manque mais "[qu'il] ne [se prend] pas la tête".

DirectVelo : Quel sentiment prime après ta deuxième place à Sauveterre ?
Camille Guérin : Sur le coup j'ai ressenti un peu de déception. Ça fait un petit moment que je cours après ma première victoire en Élite. J'ai souffert de crampes dans la dernière montée, Defaye était plus frais que moi. Quand il a attaqué je n'ai pas été capable de le suivre. Si c'était arrivé au sprint ça aurait peut-être été différent mais bon... Mon objectif au départ était d'accrocher un top 10 voire le podium donc contrat rempli. Je ne peux pas être vraiment déçu parce que j'ai tout donné, même si ça laisse toujours un peu de regret de passer aussi près de la victoire et de ne pas gagner.

Comment juges-tu ton début de saison ?
Je suis souvent placé mais rarement gagnant. C'est à la fois une qualité et un défaut. Je préférerais être un peu moins régulier et réaliser un peu plus de coups d'éclat. Après, je suis content d'être là où j'en suis : j'ai fait de jolis tops 5, j'ai été présent sur les Coupes de France. L'équipe est dans une spirale très positive, l'ambiance est très bonne dans le groupe donc c'est très positif.

« JE ME CHERCHE ENCORE UN PEU »

Il y a un gros collectif à Loudéac. Quelle-est ta place dans l'effectif ?
Je me sens bien dans ce club qui allie en même temps un côté professionnel et un côté familial, grâce notamment au staff qui est proche des coureurs. Nous avons une belle équipe avec Erwann (Corbel), Justin (Mottier) et les autres. C'est sûr que ce n'est pas facile de se faire sa place mais c'est un plus d'avoir les meilleurs Français du moment avec moi. En ce qui me concerne, j'ai pour mission de courir à l'avant et de jouer la gagne si l'échappée va au bout. J'ai l'avantage de passer à peu près partout mais je n'ai pas de gros point fort, il faut donc que j'arrive à profiter des circonstances de course pour tirer mon épingle du jeu. Parfois je dois emmener le sprint pour Erwann ou Cyrille (Patoux). On n'est pas capable de mettre un train en place comme chez les pros donc ma tâche consiste simplement à aider le sprinter à se placer idéalement à l'approche du dernier kilomètre.

Tu travailles pour les sprints et tu termines deuxième sur une classique montagneuse à Sauveterre. Comment définirais-tu tes qualités de coureurs ?
Je ne vais pas très très vite au sprint même si j'aime bien frotter et que j'arrive parfois à faire des tops 10. Je peux régler une arrivée en petit comité mais si on est trop nombreux je tombe toujours sur quelqu'un de plus fort que moi. Je passe bien les bosses aussi, je me sens à l'aise dans les cols. En fait, je me cherche encore un peu (rires). Je dirais que je suis plutôt un puncheur/grimpeur. Par contre j'ai vraiment du mal avec le chrono. Ça m'handicape pour les classements généraux, notamment en Coupe de France, parce que je prends des claques à chaque fois. Il faudrait que j'arrive à plus le travailler à l'entraînement mais c'est un exercice que j'ai du mal à apprécier.

« PAS EN MANQUE DE RESULTATS MAIS DE VICTOIRES »

La victoire te manque-t-elle ?
Clairement, même si je n'en fais pas non plus une fixation. Je ne suis pas en manque de résultats mais de victoires oui. Et pour passer pro, il faut gagner des courses. Il me reste encore à aller chercher un gros succès en Élite pour me montrer. Ça passera vraisemblablement par une course d'un jour puisque pour les généraux c'est compliqué...

Tu gardes dans un coin de ta tête l'espoir de passer au cran supérieur ?
Un peu comme beaucoup de coureurs de mon âge, on y pense tous. Je n'en fais pas une fixette, si je dois passer pro ça se fera tout seul. Mon objectif cette saison c'est de faire des résultats, on verra bien à la fin. 

Tu penses que cette année représente ta dernière chance ?
Oui car je suis Espoir 4. Il y a quand même des mecs comme Erwann qui à 25 ans arrivent à sortir du lot mais après 22 ans c'est compliqué en règle générale. Je me vois rester dans le peloton amateur encore deux ans avant de couper.

« GOÛTER AUX JOIES DE L'EQUIPE DE FRANCE »

Quel-est ton prochain objectif ?
Le Tour de Bretagne (du 25 avril au 1er mai, NDLR). C'est la course à étapes de l'année. Nous sommes allés en Normandie pour préparer cette échéance car le plateau devrait être quasiment identique en Bretagne. L'objectif de l'équipe c'est de remporter une étape et si un mec est bien placé au général on fera tout pour défendre sa position. C'est notre première année en DN1, toutes les courses sont bonnes à prendre. Si on peut avoir le culot de faire quelque chose on ne se gênera pas. Sur un plan personnel on verra si je suis dans le coup pour le général, sinon je viserai une étape. Je n'ai pas trop regardé le parcours mais je sais déjà que ce ne sera pas sur un sprint massif. Pour le reste, il y a une arrivée à Rennes pas loin de chez moi et une autre sur les pavés à Dinan qui peuvent me convenir.

Et pour la suite de la saison ?
Les Championnats de France Elite et Espoirs, la Coupe de France également. L'ambition c'est de rester sur le podium même si je n'en ai pas trop parlé avec le staff. S'il y a une équipe plus forte que nous tant pis, mais on donnera le maximum. Il faut garder l'état d'esprit que nous avons depuis le début de saison et qui nous réussit bien. J'aimerais aussi goûter aux joies de l'Equipe de France mais ce n'est pas moi qui décide. Ce serait une belle chose de pouvoir porter le maillot tricolore.

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