Manche-Atlantique : Comment le peloton a perdu

Crédit photo DirectVelo.com

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Entre l'attaque de Kévin Lebreton (Armée de Terre), à l'origine de son échappée avec Pierre Gouault (HP BTP-Auber 93), Axel Guilcher (Sojasun) et Paul Ourselin (Vendée U) et le premier passage sur la ligne au sommet de la côte de Cadoudal, le peloton a perdu 6'20" et toutes ses illusions. Les premiers étonnés étaient les échappés. "On ne pensait pas qu'ils allaient nous laisser 6 minutes", s'étonne le vainqueur, Kévin Lebreton.

L'attaque décisive est survenue après une grosse passe d'arme avec une grosse cassure de 70 coureurs à l'avant. Le peloton avait sans doute besoin de souffler. Kévin Guillot (VC Pays de Loudéac) voit aussi une raison topographique à l'avance prise par le quatuor : "Sur les routes avant l'arrivée sur le circuit, il était plus difficile pour un peloton de s'organiser et c'est à ce moment-là , qu'ils ont vissé à l'avant", déclare-t-il à DirectVelo.

Julien Guay, observateur intéressé du peloton car son équipier Pierre Gouault était à l'avant, pense que ses adversaires n'ont pas voulu sacrifier leurs coureurs. "On sait que tout le monde ne peut pas gagner sur un circuit aussi dur qu'à Plumelec. S'ils voulaient rentrer, les équipes auraient dû mettre des coureurs à rouler", exprime-t-il.

On s'est donc beaucoup regardé en tête de paquet dans l'approche du circuit final. Yannick Botrel, le directeur sportif du BIC 2000 le reconnaît, "on regardait ce que faisait Loudéac ou Nantes. Nous n'avons pas roulé non plus", alors que deux de ses coureurs, Rodolphe Marie et Valentin Madouas ont été victime d'une chute. Du côté du Team U Nantes Atlantique, Jean-Luc Hamonet estime qu'il n'avait pas "actuellement la puissance de feu nécessaire pour rouler derrière les échappées." Tous les regards se sont donc tournés vers le VC Pays de Loudéac, même à l'avant. "Je pensais que Loudéac aurait roulé", explique Kévin Lebreton.

« MAL INFORMES ET MANQUE D'ATTENTION »

Yves Bonnamour, le manager de l'équipe en tête de la Coupe de France DN1 a une première explication à l'attentisme de ses coureurs. "Sur la foi des informations de Radio-Tour et de l'ardoisier, nous croyions qu'il y avait 3'50" d'écart", affirme-t-il à DirectVelo. Ce retard n'inquiétait donc pas les Costarmoricains car il était conforme au scénario habituel de Manche-Atlantique que rappelait Paul Ourselin à l'arrivée : "une échappée qui va loin sur le circuit final et un retour de l'arrière de la tête du peloton." Yannick Botrel ajoute même, "personne ne pensait que ça pourrait aller au bout, moi le premier."

Au premier passage sur la ligne, les maillots rouges ont donc reçu une douche froide. "Les coureurs se sont dit que c'était plié", note Yves Bonnamour, "car devant c'étaient des costauds et derrière l'Armée de Terre bloquait. Chez les Amateurs, ce n'est pas jouable de boucher un tel écart avant l'arrivée."

En plus du manque d'information, le manager de Loudéac pointe aussi "le manque d'attention de (s)es coureurs quand les quatre sortent sans un coureur de chez nous." Ce scénario inhabituel aura en tout cas marqué les esprits. "Six minutes à  50 km de l'arrivée c'est du jamais vu", s'exclame Yves Bonnamour.

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