Avec trois titres de Champion de France, Jean-Marie Gouret devient un des coureurs les plus titrés du peloton. Mais le coureur de Sojasun espoir ajoute la variété dans ses maillots tricolores. Après le titre universitaire, celui de la poursuite par équipes, il vient d'ajouter, fin janvier, celui du kilomètre en tandem handisport sur la piste de Bourges.

Pour l'occasion, Jean-Marie Gouret était le pilote de Raphaël Beaugillet (UC Orléans), atteint par une maladie à 20 ans qui le rendra irrémédiablement aveugle. "Mon entraîneur depuis neuf ans, Tony Josselin, est aussi l'entraîneur de l'Equipe de France Espoirs handisport. C'est lui qui m'a dit que Raphaël cherchait un pilote", explique le Vendéen de Sojasun espoir à DirectVelo. "Avant le Championnat de France, nous avons suivi des stages à Saint-Quentin-en-Yvelines et à Bourges."

Sur la piste de Bourges, le tandem partait pour le titre en poursuite mais c'est sur la borne que le duo a décroché le maillot bleu-blanc-rouge. "C'était une grosse émotion de voir Emmanuel heureux", apprécie Jean-Marie Gouret qui a appris à connaître son équipier pendant les stages. "Il ne peut pas s'entraîner seul. Son handicap lui pose des problèmes auxquels on ne pense pas quand on est valide. Quand je suis avec Raphaël, je m'occupe de lui, je lui présente son plateau repas par exemple, ça remet les pieds sur terre. J'ai bien aimé aussi l'ambiance pendant les stages avec l'Equipe de France."

C'est encore le coureur de Sojasun qui annonce le premier à son équiper leur victoire. Partis avant-dernier, il a vu s'afficher le temps de leurs derniers adversaires, bien avant l'annonce sonore.

Le coureur de 23 ans est passé sans transition du système D du handisport au stage en Espagne de son équipe de DN1, "où nous sommes chouchoutés, ça relativise", apprécie-t-il.

En cette année olympique et donc, paralympique, l'équipe de France dispose de six places pour Rio mais pour toutes les catégories de handicaps et pour la piste et la route. "Même si Sojasun a bien voulu que je dispute ce Championnat de France, je ne pourrai pas m'investir dans la saison sur route avec Raphaël. Je n'irai donc pas aux J.O.", annonce Jean-Marie Gouret.

Avec trois titres nationaux, il connaît la valeur du bleu-blanc-rouge. "A Chantonnay l'an dernier, je faisais chambre avec Clément Mary. La veille de son titre, je lui parlais de la magie de ce maillot", rappelle Jean-Marie Gouret. A force d'attirer les médailles d'or, les places seront chères pour partager sa chambre.

Crédit photo : Eponine Gauvin