Articles les plus 2015 : Liège : Il se perd et termine à 21h

Jusqu'au 31 décembre 2015, DirectVelo vous propose de relire les articles et les interviews consacrés aux amateurs ou aux Continentales les plus lus cette année.
Dernier volet pour le dernier jour de l'année avec l'article le plus lu en 2015. Un article qui a fait parler, beaucoup parler. La mésaventure de Dylan Durand sur Liège-Bastogne-Liège Espoirs, abandonné par ses compagnons de route, livré à lui même et qui se perd pour rejoindre Liège. Mais Dylan n'est pas rancunier et il veut revenir l'an prochain à Liège-Bastogne-Liège Espoirs sous le maillot du BIC 2000.


(article paru le 20 avril 2015)

Fantastique mésaventure que celle de Dylan Durand samedi dans Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Le coureur nantais, qui s'est perdu, a rejoint l'arrivée à la tombée de la nuit, quatre heures après le vainqueur, Guillaume Martin (CC Etupes).

"J'étais lâché sur des routes de campagne, j'ai essayé de tout faire à l'instinct", raconte-t-il, lui qui s'est fait distancer par le peloton dans la Côte des Rosiers lorsque la course a commencé à se décanter, à 75 kilomètres du but.

"Je me suis retrouvé au nord de Liège après la Côte de La Redoute, je n'avais même plus de panneau routier indiquant « Liège » mais plutôt « Maastricht » (aux Pays-Bas), poursuit-il. Une fois arrivé dans Liège, je ne savais pas où aller, donc j'ai demandé à des gens de m'indiquer la bosse d'arrivée de la course professionnelle. Malheureusement, j'ai pas été beaucoup aidé."

La confusion, pour Dylan Durand, c'est que la dernière côte au programme de Liège-Bastogne-Liège version WorldTour ne marque pas l'arrivée de la course Espoirs puisqu'il faut dans ce cas continuer sur plus de 6 km jusqu'à la Route militaire et au vélodrome de plein air. Par ailleurs, cette ascension se trouve non pas sur la commune de Liège mais d'Ans, ce qui n'a pas facilité la recherche d'informations.

Et pas question de se fier aux pancartes de l'épreuve, puisque l'organisation, attendant l'arrivée du dernier coureur devant la voiture balai, a retiré ces indications le long du parcours, comme la réglementation l'y oblige. Par ailleurs, le marquage au sol était inexistant, également pour des motifs réglementaires.

"J'ai beaucoup cherché ma route dans le centre de Liège avant de comprendre que je devais franchir la Meuse, raconte le coureur. C'était dur mentalement de tourner en rond dans le centre, dur physiquement de finir avec 7h de selle... J'ai hésité à prendre l'autoroute mais j'avais peur de me faire renverser ou de crever. J'ai vraiment paniqué quand j'ai vu le soleil se coucher petit a petit."

Dylan Durand a finalement été recueilli par un automobiliste, qui l'a conduit au vélodrome d'Ans, où toute son équipe du Team U Nantes Atlantique l'attendait patiemment. "La meilleure chose à faire, c'était de rester sur place, Dylan allait nous trouver tôt ou tard", explique le manager, Pascal Deramé, qui a néanmoins prévenu les secours.

Le coureur en première année Espoir, aurait pu monter dans la voiture balai. "Mais je voulais voir le parcours pour les années suivantes et car j'étais venu pour faire 180 km", dit-il.

"Je n'ai pas fini de me faire chambrer dans le peloton", s'amuse-t-il.

Une histoire du même genre était arrivée à l'un de ses coéquipiers sur Liège-Bastogne-Liège 2014. Normann Latouche avait erré plusieurs heures à travers Liège, s'arrêtant dans un abri-bus pour étudier le plan de la ville et demandant l'aide de la population pour trouver son chemin et ainsi conclure une journée inoubliable.  

Photo : Dylan Durand à  la soirée DirectVelo 2015 reçoit un plan de Liège / Crédit : www.velofotopro.com
 

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