Le meilleur et le pire de... Jérémy Maison

Que retiennent-ils de 2015 ? Des protagonistes de la saison offrent à DirectVelo, jusqu'au 31 décembre, leur plus mauvais souvenir et le meilleur !
Aujourd'hui, la parole à Jérémy Maison (CC Etupes). Le futur coureur professionnel de la FDJ s'est signalé parmi les meilleurs grimpeurs français de moins de 23 ans, 3e de la Ronde de l'Isard (et vainqueur d'étape au Plateau de Beille) ou encore 4e du Tour des Pays de Savoie.


LE MEILLEUR

« Plus que ma victoire sur la Ronde de l'Isard, je retiens celle sur le Tour du Jura. C'est le 3 mai, sur la dernière étape, il pleut et il fait froid. Je sortais d'une période compliquée avec la rédaction de mon mémoire et mes partiels en école de kiné. Il était convenu que je donnerais la priorité à mes études, avec mon entraîneur David Han. Mais il me tardait de reprendre le vélo à 100%...

Sur le Tour du Jura, c'est chose faite. J'ai terminé l'école depuis quatre ou cinq jours et j'ai l'intuition que je vais décrocher mon diplôme. Peut-être que je suis désentraîné, mais je suis survolté aussi ! J'ai fait sauter la soupape sur cette étape tracée autour de Dole. A sept kilomètres de l'arrivée, je place une attaque. Comme tous les autres jours, parce que c'est ma façon de m'exprimer et de vider ce que j'ai dans le ventre. Cette fois, je réussis à gagner en solitaire ! (revoir le classement)

Ma copine assiste à ce moment, ce qui le rend encore plus inoubliable. Dans la foulée, nous partons en vacances du côté d'Aix-les-Bains. J'emmène mon vélo pour travailler dans la montagne... Cette victoire au Tour du Jura appelle d'autres bons moments en montagne cette saison. C'est le début d'une nouvelle période de ma vie. Les études sont derrière moi, je suis coureur cycliste à temps plein. »


LE PIRE

« Que s'est-il passé dans cette descente du Tour de l'Avenir, qui plongeait vers le Cormet de Roselend ? Une faute d'inattention, une erreur bête qui m'a envoyé au sol dans un virage et m'a contraint à l'abandon (lire le récit complet). Depuis mon attaque dans le Col de Pré, j'étais échappé seul, avec une avance de 1'35''. Je savais qu'il ne fallait pas prendre de risque. Je me suis ravitaillé pour éviter une fringale. Je bois un bidon. A cet instant, je suis déconcentré. Je vois trop tard le virage qui part sur la gauche.

Tout de suite, j'ai compris que c'était fini. J'ai essayé de repartir mais mon épaule me faisait très mal. Je me suis allongé au sol. Fracture de la clavicule... Le Tour de l'Avenir est plié, ma saison également. J'avais convenu d'arrêter juste après. Finalement, j'ai repris l'entraînement début octobre, à la cool, avec des copains, puis j'ai coupé à la fin du mois pour me concentrer sur la préparation hivernale avec l'équipe de la FDJ. On aurait pu rêver mieux pour une fin de saison amateur.

Cette étape en direction de la Rosière était propice aux attaques. Depuis le printemps, j'avais repéré sur le tracé qu'il fallait prendre les devants. Le Tour de l'Avenir s'était révélé piégeux et nerveux les premiers jours, les organismes accusaient de la fatigue. Mais j'attendais ce moment depuis plus longtemps encore : depuis la fin du Tour de l'Avenir 2014, quand j'avais fait une échappée sur ces mêmes routes, dans le Col du Cormet de Roselend. J'avais de l'ambition. Après ma chute, plusieurs copains m'ont dit que j'aurais pu gagner le Tour de l'Avenir. Si j'avais conservé une bonne partie mon avance de 1'35'' jusqu'à la fin, c'est possible... Je ne me pose pas trop la question. C'est le vélo, la chute peut survenir là où on s'y attend le moins ! »

Crédit photo : Freddy Guérin - DirectVelo.com

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Jérémy MAISON