Pierre-Yves Chatelon : « Les stages, c'est de la cohésion »

Deuxième volet de notre sérié consacrée aux sélections en équipe de France Espoirs (lire le premier volet ici). L'entraîneur national des Espoirs, Pierre-Yves Chatelon détaille à DirectVelo.com les paramètres à prendre en compte dans une sélection.

« Aujourd'hui, on écrit des modalités de sélections où figurent les résultats, le critère sportif mais aussi le comportement dans le groupe dans les précédentes sélections et enfin, le rôle dans l'équipe qu'on veut faire jouer aux coureurs. On peut prendre des équipiers, certes qui ne gagnent pas mais qui protègent les coureurs qui vont dans les coups.

UN DEFI : FAIRE COHABITER GALLOPIN ET PIERET

J'ai eu des gars très forts en Juniors en 2006, Tony Gallopin et Etienne Pieret qui ne s'entendaient pas du tout. Mais c'était un défi pour moi de les réunir tous les deux dans la même sélection. Si deux coureurs ne s'entendent pas mais s'imposent sur le plan sportif, on les sélectionne tous les deux. Mais ces dernières années, j'ai toujours eu des groupes homogènes et collectifs.
Pour créer l'homogénéité, il faut s'appuyer sur le discours, vivre ensemble. C'est pour cela que nous organisons des stages comme la semaine avant le Tour du Doubs. C'est ça qui fait la cohésion du groupe avec des gars qui sont adversaires toute l'année. On peut même dire que les stages, c'est plus de la cohésion que de l'entraînement.

DIFFICILE DE SE SACRIFIER POUR UN AUTRE

Ce qui est difficile avec les Espoirs, à cette période de la saison, c'est qu'ils cherchent à passer pro. Or, c'est justement à ce moment que ça se décide. C'est difficile de se sacrifier pour un autre alors qu'il y a peut être un contrat pro au bout du compte.
Avec ce maillot sur le dos, on ne va pas se rouler dessus pour faire perdre le partenaire de l'équipe de France. Mais parfois le respect des consignes de course est plus délicat. Certains prennent les devants pour s'illustrer plus qu'un autre.

ETOFFER SON BAGAGE TECHNIQUE EN EQUIPE DE FRANCE

Avant de passer pro, les coureurs doivent étoffer leur bagage technique sur tous les terrains. On ne peut pas les spécialiser. Arnaud Démare, je l'ai envoyé sur la Classique des Alpes ou la Course de la Paix alors que c'est un sprinter. Cette année, j'ai conseillé à Guillaume Martin et Jérémy Maison de ne pas se cantonner à un seul registre, sinon ils n'auront plus de marge de progression. J'ai voulu envoyer Rémi Cavagna sur les classiques du début de saison pour étoffer son bagage dans les bordures et sur les pavés, lui qui n'aime pas frotter. Il faut travailler de façon éclectique chez les Espoirs.»

Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com
 

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