Pierre Barbier, premier des déçus

La sélection pour le Championnat du Monde Juniors de Richmond (Virginie, Etats-Unis) a été officialisée récemment (lire ici). Julien Thollet, le sélectionneur national, avait fait ses choix au soir du Championnat de France aux Pieux (Manche). "Comme à chaque fois, il y aura forcément des déçus", avait-il soufflé à DirectVelo.com quelques minutes après le sacre de Théo Menant. Et le premier des déçus cette année, c’est peut-être bien Pierre Barbier.

« JE SUIS VENU MOURIR A 30 METRES DU PODIUM »

Le coureur picard, pensionnaire du VCA Saint-Quentin Juniors, savait qu’une partie de la sélection allait se jouer sur ce Championnat national, mais il n’a pas été épargné par la malchance. "J’ai été pris dans la grosse chute à mi-course, se souvient-il. Je n’ai pas pu repartir de suite, mon vélo était cassé. Une fois reparti, j’ai appris que notre groupe de retardataires avait 1’20’’ à 1’30’’ de retard. Là, je me suis dit que ça allait être compliqué, mais je n’ai rien lâché. Finalement, on a mis un tour entier pour rentrer". Entre temps, Théo Menant et Alexys Brunel étaient déjà partis se jouer le titre. "J’avais déjà lâché pas mal de cartouches lorsque je suis rentré dans le groupe des favoris. Je savais qu’il ne me restait plus qu’un coup à tirer, alors j’ai préféré me préserver pour le sprint".  

Ainsi, Pierre Barbier n’a pas souhaité sauter dans les roues de Romain Pommelet et Tanguy Turgis dans le final. "Ce sont des puncheurs, il était normal qu’ils tentent de loin, mais je ne pensais pas qu’ils iraient au bout", regrette celui qui se contentera finalement de la cinquième place à l’arrivée. "Je pense que je n’ai rien à me reprocher. J’ai fait voir mes qualités en remportant le sprint du peloton. Je suis venu mourir à 30 mètres du podium. J’avais lancé mon sprint de loin pour tenter de revenir, j’ai tout essayé. Je suis simplement déçu du scénario de la course car je me sentais vraiment bien".

« JE NE VOYAIS PAS CE QUE J’AURAIS PU FAIRE DE PLUS »

Déçu de passer à côté du titre et même du podium, le récent vainqueur du Grand Prix d’Houdain -notre photo- le sera encore plus quelques heures plus tard d’apprendre sa non-sélection pour le Mondial. "En franchissant la ligne d’arrivée à la 5e place, je pensais sincèrement être pris pour le Championnat du Monde. Je ne voyais pas ce que j’aurais pu faire de plus". Sauf que Julien Thollet a donc décidé de se passer des services du petit frère de Rudy Barbier, professionnel chez Roubaix Lille Métropole. "En plus, Julien (Thollet) m’avait dit que ça ne se jouerait pas qu’au Championnat de France. Je suis vraiment très déçu, mais je ne peux pas dire grand-chose. Il m’a expliqué qu’il préférait prendre Clément Betouigt-Suire comme sprinter, mais moi, ça ne m’aurait pas dérangé qu’il emmène deux sprinters. Et puis, comme Clément revient de blessure et qu’il a bâché aux Pieux, je m’étais dit pourquoi pas…", admet Pierre Barbier. "Mais j’espère tout de même pour eux qu’ils vont ramener le titre". 

Alors qu’il espérait enchainer les stages avec l’Equipe de France, le Tour d’Istrie et le Mondial, Pierre Barbier va finalement devoir se contenter de courses régionales en fin d’année. "Julien m’a quand même dit de continuer à bien travailler, au cas il y aurait un blessé et que je sois appelé de dernière minute. Julien m'a expliqué que c'était arrivé l'an passé avec Rochas et Idjouadiene, alors on ne sait jamais (lire ici)". Sinon, il sera temps pour le Picard de préparer sa première saison de cyclo-cross dans les rangs Espoirs. "Ce n’est pas ce que je voulais. Si j’avais été pris au Mondial, j’aurais sans doute fait la saison de cross en dedans cette année. Mais c’est comme ça. Je vais quand même faire un gros hiver pour bien débuter sur la route en Espoirs".

Crédit photo : Jacques Ryckewaert - photoveloplus.fr
 

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