Avant le début de saison, Cyrille Noël a eu la mauvaise surprise de se voir déceler une anomalie du rythme cardiaque (lire ici). Après un nouveau test d'effort réalisé le 17 mars 2015, le coureur du VC Avranches était autorisé à reprendre l'entraînement (lire ici). Il a porté un holter (un enregisteur cardiaque portatif) jusqu'en avril.
L'analyse de ces enregistrements et un dernier test d'effort réalisé par le Professeur Carré au CHU de Rennes, reconnaissent le coureur de 36 ans apte à la compétition. Cyrille Noël n'a pas trainé. Il a repris la compétition dimanche dernier au Grand Prix de Guichen (Ille-et-Vilaine). Le Normand a enfin pu épingler un dossard sur le nouveau maillot du VC Avranches sur lequel il a planché cet hiver. "Je suis classé 25e mais il y a une erreur", reconnaît-il. Il repond aux questions de DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Depuis quand as-tu reçu le feu vert pour reprendre la compétition ?
Cyrille Noël : J'ai effectué un test d'effort mardi 9 juin avec le Professeur Carré au CHU de Rennes. Je n'ai fait que trois extra-systoles pendant ce test. Il m'a délivré mon certificat de non-contre indication. Grâce à l'appui de mon président Serge Morazin et à la réactivité du comité de Normandie et de son médecin le Docteur Guibert, j'ai obtenu une attestation dès le matin du vendredi 12 juin. J'ai tout de suite prévenu l'organisateur de Guichen. J'ai reçu ma licence samedi matin.

COURSE A PIED ENTRE MIDI ET DEUX

Comment t'es tu entraîné ?
J'ai repris l'entraînement début mars mais sans aucune certitude quant à une reprise en 2015. Il est donc difficile de toujours trouver la motivation pour rouler. J'ai côtoyé les cyclo-touristes d'Avranches avec qui j'ai continué à rouler avec plaisir. J'ai aussi profité de cette période pour courir à pied avec mes collègues du commissariat de Fougères entre midi et deux. Il est plus facile de courir à plusieurs que de rouler tout seul.

Combien de kilomètres as-tu au compteur ?
Mon bilan est de 3800 km de vélo, avant et après ma coupure forcée et 150 en course à pied. Je suis donc loin de mes grandes années mais c'est difficile de concilier un travail à temps plein et une vie de famille bien remplie. Je remercie ma femme et ma famille qui m'ont soutenu pendant cette période difficile. Ce n'est pas facile de gérer un sportif sédentaire.

Continues-tu d'avoir un suivi médical ?
Outre le suivi longitudinal de la FFC, je revois le Professeur Carré à la rentrée pour un nouveau contrôle complet : électrocardiogramme, échographie et test d'effort.

« PAS SIMPLE DE REPRENDRE LA SAISON EN JUIN »

As-tu une appréhension au moment de faire de gros efforts ?
J'en ai eu plusieurs après ma coupure de février. Ce dimanche, pour ma course de reprise, j'avoue que j'ai regardé mon cardio-fréquencemètre. En effet, pour rassurer ma femme, je porte désormais une ceinture cardiaque pendant les compétitions.

T'attendais-tu à finir ta course de reprise ?
Juste après le feu vert du Professeur, j'ai décidé de courir tout de suite, sans perdre de temps. Les gens qui me connaissent bien savent que je ne bâche que très très rarement les courses. D'une part par respect des organisateurs, et d'autre part, si je ne finis pas ma course, je n'aurai pas le temps de faire plus de kilomètres dans la semaine suivante.
Mon président m'a posé la même question car il s'interrogeait sur ma condition et je lui ai dit que je n'envisageais pas de ne pas terminer. Mon pote Julien Gonnet m'a prévenu que la course de Guichen avait un profil exigeant. J'avoue avoir eu des doutes. Vu le niveau des coursiers, je suis content et rassuré. Finir c'est déjà bien! Ce n'est pas simple de reprendre la saison en juin.

Comment as-tu été accueilli dans le peloton ?
Je remercie mon club, les coureurs du peloton et les encadrants, les suiveurs, qui m'ont fait part de leur plaisir de me revoir au sein du peloton, ça fait chaud au coeur.

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