Tour de l'Avenir : « On ne défendra pas le maillot jaune »

20h35. Bernard Bourreau boit une petite mousse à l'arrivée du prologue du Tour de l'Avenir, samedi soir. Jamais pendant le service, comme les flics. Mais il peut y céder quand la tension se relâche enfin un petit peu, après le succès de son coureur Alexis Gougeard à travers les rues de Louhans (Saône-et-Loire) et dans l'attente d'une semaine difficile, où il sait son Equipe de France attendue au tournant. Toujours en veine sur le Tour de l'Avenir, le sélectionneur des Tricolores fait le point avec www.directvelo.com.

DirectVélo : Vous imaginiez Alexis Gougeard remporter ce prologue ?
Bernard Bourreau : L'organisateur nous demandait de placer notre meilleur coureur de prologue dans les dernières positions. Nous avons choisi Gougeard, sans hésiter. Mais le niveau de confrontation est tel que je ne l'imaginais pas battre les meilleurs. En fait, Alexis a un gros potentiel et il ne cesse de nous épater.

Le reste du groupe a aussi trouvé la bonne carburation ?
La troisième place de Julian Alaphilippe montre qu'il est un élément central de l'Equipe de France et qu'il est dans les temps pour ses objectifs de fin de saison, le Tour de l'Avenir et les Championnats du Monde. Mais la bonne nouvelle du prologue, c'est aussi la bonne performance de nos grimpeurs. Clément Chevrier, Pierre Gouault et Guillaume Martin terminent aux alentours de 6'30", ce qui est un temps correct pour des grimpeurs. Le Tour de l'Avenir est une histoire de grimpeurs : or les nôtres sont en très bonne forme. Pour les aider, il faut de bons coéquipiers. Ils se sont révélés très forts aussi. Le prologue a confirmé la force de notre groupe.

« UN MOMENT A SAVOURER »

Ca y est, une forte dynamique est maintenant installée dans l'équipe...
C'est super, on finit le Tour de l'Avenir 2012 avec un maillot jaune (celui de Warren Barguil, NDLR) et on commence le Tour de l'Avenir 2013 avec un maillot jaune. C'est évidemment un moment à savourer. Mais la dynamique dans l'équipe existait déjà avant notre victoire dans le prologue. Il n'y a qu'à voir comment les gars comme Alaphilippe ou "Gougou" étaient détendus avant le départ !

Sur la première étape, allez-vous protéger Gougeard ?
C'est une question difficile. La plupart des équipes ont dû rigoler après le prologue en se disant que nous allons laisser des forces avec ce maillot. C'est vrai que si on fait rouler nos gars pendant trois jours, on les ratatine avant de franchir les Alpes. Idéalement, il faudrait courir comme si on n'avait pas le maillot jaune dans l'équipe. Ou dire plus clairement qu'on ne défendra pas le maillot jaune. C'est l'option la plus probable. Mais on n'accepte jamais facilement de le laisser filer. On peut essayer de le défendre sans le défendre vraiment... Il existe des tactiques pour ça. Beaucoup d'équipes vont provoquer une course de mouvement. Pourquoi pas nous ? Mais ce n'est pas le moment de vous dévoiler tous nos plans...

Crédit Photo : Gilles Bonnefoy

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