Tour de l'Avenir : « L'Equipe de France, pas favorite »

Face aux Colombiens et aux Italiens, l'Equipe de France se place en outsider du Tour de l'Avenir 2013. C'est du moins la position que revendique son entraîneur, Pierre-Yves Chatelon, interrogé par www.directvelo.com à l'heure du coup d'envoi de l'épreuve, ce samedi, à Louhans (Saône-et-Loire). Pour brouiller les pistes, le groupe tricolore va s'appuyer en montagne sur Clément Chevrier, de loin son meilleur grimpeur, mais aussi sur Pierre Gouault, Guillaume Martin et même Alexis Gougeard.

DirectVélo : Quand on représente l'Equipe de France sur le Tour de l'Avenir, est-ce qu'on prend le départ avec "la pancarte" ?
Pierre-Yves Chatelon : Oui et non. Le vainqueur sortant, Warren Barguil, ne fait plus partie du groupe (passé professionnel cet hiver au Team Argos-Shimano, NDLR). Mais le Tour de l'Avenir est une grande course, la plus belle manche de la Coupe des Nations organisée en France, et l'Equipe de France s'y est montrée à son avantage ces dernières années. Nous avons donc des responsabilités et une motivation. Mais nous ne partons pas favoris, surtout par -rapport à des nations comme la Colombie et l'Italie en montagne ou le Danemark pour les étapes de plat.

On vous sent prudent ?
Nous avons en effet moins de certitudes que l'an passé. Clément Chevrier est un très bon grimpeur, qui a beaucoup progressé dans ce registre depuis que je l'ai emmené sur la Course de la Paix Juniors en 2010. On sent que son passage chez Chambéry CF lui a fait du bien. Cette saison, il a gagné des étapes et pris de belles places sur le podium (2e du Tour des Pays de Savoie, 3e du Tour du Val d'Aoste, NDLR). Mais il n'a pas encore gagné de classement général sur une course par étapes dans la montagne. Il a régulièrement été battu par des coureurs un peu plus forts. Dans ces conditions-là, il sera notre homme protégé mais nous ne miserons pas tous nos oeufs dans le même panier.

A quelles alternatives pensez-vous ?
Nous avons plusieurs options. Par exemple Alexis Gougeard, dont on ne connaît pas les limites en montagne. Il était plutôt catalogue rouleur mais il a fait très bonne impression sur le Tour des Pays de Savoie. Nous pourrions lui accorder un rôle d'électron libre. D'autres grimpeurs au talent naissant, comme Pierre Gouault ou Guillaume Martin, seront des maillons importants de la chaîne.

OBJECTIFS : UNE VICTOIRE D'ETAPE ET UN TOP 5 AU GENERAL

Quelle mission allez-vous confier aux autres coureurs du groupe ?
Julian Alaphilippe peut décrocher un résultat au sprint, surtout dans une arrivée en montée comme sur la première étape. Quant à Romain Guillemois, il est dans sa quatrième année Espoir, doté d'une bonne expérience notamment dans la défense d'un maillot jaune. Ce devrait être le catalyseur de l'équipe.

Avec ces six coureurs, quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?
Une victoire d'étape et une place dans le Top 5 formeraient un bilan honorable.

Sur la course, vous allez succéder à Bernard Bourreau, l'emblématique entraîneur des Espoirs. Comment avez-vous préparé votre arrivée ?
Je voudrais m'inscrire dans la continuité. D'ailleurs, Bernard dirigera l'équipe samedi et dimanche pendant que je serai sur les Championnats de France de l'Avenir. Je prends sa suite lundi matin. Nous sommes en contact étroit et je connais bien le groupe des Espoirs, non seulement parce que j'ai travaillé avec lui sur les épreuves de la Coupe des Nations, mais aussi parce que je connais un certain nombre de ces coureurs depuis plusieurs années, quand j'étais l'entraîneur de l'Equipe de France Juniors. J'ai déjà une expérience du Tour de l'Avenir, comme coureur (1994) et comme coach de la Sélection de Bretagne (1997-2000). Aujourd'hui, sans vouloir de pression particulière, j'espère que notre travail me permettra de devenir le digne successeur de Bernard Bourreau.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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