Pour s'imposer sur la Ronde de l'Isard de jeudi à dimanche, Chambéry Cyclisme Formation ne comptera pas sur un leader unique mais sur un groupe d'outsiders, dont les frères Le Lavandier et Clément Chevrier. Un véritable commando qui ne se livrera pas à la course d'attente, explique à www.directvelo.com le directeur sportif du club, Vincent Terrier.

DirectVélo : Cinq ans après la victoire de Guillaume Bonnafond, un Chambérien peut-il de nouveau remporter la Ronde de l'Isard ?
Vincent Terrier : Je l'espère ! Cette épreuve nous tient à cœur car elle est l'une des rares en catégorie 2.2 Espoirs à se dérouler dans la haute montagne, qui plus est en France. Comme chaque année, il faudra affronter une opposition très relevée. Nous espérons être épargnés par la malchance après en avoir subi beaucoup l'an passé. Si tout va bien, nous pourrions remporter une victoire d'étape et placer un coureur dans le Top 5.

Mais sur qui miser ? Il semble que vous n'ayez pas de leader bien défini au départ ?
En effet. Par le passé, le choix d'un Guillaume Bonnafond ou un Romain Bardet s'imposait de lui-même et nous pouvions orienter notre course autour d'un seul homme. Cette année, nous avons un groupe de quatre ou cinq coureurs capables de décrocher un beau résultat, un peu comme en 2010 quand nous comptions Thomas Girard, Yoann Barbas et Romain Bardet dans la même équipe.

« L'équipe est taillée pour bien marcher dans les cols »

Quels seront vos atouts pour la Ronde de l'Isard 2013 ?
Maxime et Mathieu Le Lavandier sont en très bonne forme et affectionnent cette épreuve. Clément Chevrier a pris conscience de ses aptitudes dans les cols grâce à sa 15e place l'an passé et il revient très motivé. Peut-être que l'on verra aussi Adrien Legros à son avantage, après son bon Rhône-Alpes Isère Tour, et Pierre-Roger Latour qui peut très bien marcher lui aussi, avec son style rythmé et par à-coups. En fait, l'équipe est taillée pour bien marcher dans les cols, tandis que Clément Brossais (notre photo) sera pour nous un relais important dans la plaine et dans les vallées.

S'appuyer sur plusieurs leaders, est-ce un avantage ou un inconvénient dans la construction de la tactique ?
En décidant de protéger un garçon précis en début de course, on n'obtient pas forcément une bonne dynamique. Il faut articuler l'esprit d'équipe sur des moments opportuns et ainsi, les gars vont travailler spontanément les uns pour les autres, protéger celui ou ceux qui seront dans la meilleure position pour gagner. C'est bien de jouer avec plusieurs coureurs, surtout quand on privilégie des tactiques offensives. Nous sommes prêts à prendre le risque de perdre, parce que nous préférons que les coureurs prennent confiance en eux dans l'attaque.

« On n'a jamais cherché à recruter spécialement des purs grimpeurs »

Chambéry CF est-il un club de grimpeurs ?
C'est la réputation qu'on nous a donnée. Pourtant, on n'a jamais cherché à recruter spécialement des purs grimpeurs, parce que peu de courses au calendrier leur sont réservées ! Certes, nous avons la chance d'être basé au pied des cols, donc les coureurs peuvent s'y entraîner plus facilement que dans d'autres régions. Mais nous avons un effectif varié et nous pouvons disputer un programme éclectique. Dès le début de saison, les rouleurs et les sprinteurs se sont préparés pour la première manche de la Coupe de France DN1, et les grimpeurs ont effectué leur reprise deux ou trois semaines plus tard.

Ce groupe montagne est-il prêt pour ses objectifs ?
Oui. Nous n'avons pas pu nous entraîner dans les cols à cause de la mauvaise météo. Mais nous avons enregistré de bons résultats et de bons comportements sur des épreuves récentes : Giro del Belvedere et Palio del Recioto, Tour de Berne et Tour de Lucerne... Depuis un bon mois, on sent nos coureurs prêts. Nous serons fixés samedi avec la montée vers Goulier-Neige. C'est là sans doute que la Ronde de l'Isard va se jouer : une montée sèche, qui révèle les hommes en forme. Impossible de tricher !

Crédit Photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42