Quentin Bernier : « Envie de voir autre chose »

A 22 ans, Quentin Bernier n’avait pas réalisé de grand coup d’éclat chez les amateurs jusqu'à sa victoire sur le Championnat de France Espoirs en août dernier. Ce succès lui a permis de se libérer, la suite de sa saison s’en ressentant. Alors qu’il a fait le choix de quitter le CR4C Roanne pour rejoindre le SCO Dijon à l’intersaison, le Rémois revient pour www.directvelo.com sur son année et évoque son futur bourguignon.

DirectVélo : 2012 était ta dernière année chez les Espoirs. Avec un titre de Champion de France, te semble-t-elle réussie ?
Quentin Bernier : Globalement, ma saison n’a pas été à la hauteur de ce que j’espérais. Le début fut compliqué. Le seul point positif de la première partie de l’année fut ma 3e place sur une étape de la Ronde de l’Isard. Je pensais que cela allait me lancer pour la suite mais en réalité ce ne fut pas le cas. Sur toutes les courses, je me sentais en bonne condition physique et je voyais que je pouvais faire mieux. Malheureusement, je n’avais pas la réussite et ça n’aide pas toujours à aller de l’avant.

« Le GP Fenioux est la pire image de ma saison »

Comment peux-tu expliquer ce manque de réussite justement ?
Sur la plupart des courses jusqu’au Championnat de France Espoirs, je faisais des efforts au mauvais moment. Par exemple, sur le Grand Prix de Cours-la-Ville, je pars boucher deux fois de suite un écart de une minute avec la tête de course. Et finalement, ce n’était jamais la bonne échappée. J’avais peur de louper le bon coup, j’étais trop impatient et pas assez sûr de moi. Néanmoins, j’ai eu la chance d’être toujours bien conseillé notamment par Aymeric Brunet, Jérôme Mainard ou encore Renaud Pioline.

Juste avant le Championnat de France de l’Avenir, tu as été très actif sur le Grand Prix Fenioux...
Effectivement, je me sentais très bien. Et pourtant, je ne fais aucun résultat ! Je pense que ce Grand Prix Fenioux est la pire image de ma saison. Lorsque la première échappée part, j’ai un ennui mécanique. J’essaie ensuite de revenir à l’avant et je réussis à intégrer l’échappée du jour qui se fait reprendre à tout juste 10 kilomètres de l’arrivée... J’ai fait beaucoup d’efforts ce jour-là pour rien !

Les 4 jours des As, « un très grand moment »

Lors de la course du France Espoirs à la Chapelle-Caro, la confiance était-elle de retour ?
Ce dimanche-là, j’étais vraiment bien. Ce fut une délivrance, et quand ça sourit enfin, on se dit que ça peut recommencer. De suite, j’ai apprécié le circuit. D’ailleurs, quand Vivien Brisse (son équipier d’alors au CR4C Roanne, NDLR) m’a demandé par texto comment je trouvais le parcours, je lui ai répondu que je l’aimais bien... Il était étonné car ce n’est pas mon habitude de dire ça (sourires). Après mon titre, je n'ai plus eu la même façon de courir. J'étais plus sûr de ma force.

Ta performance sur les 4 jours des As (il a terminé à la 4e place du général) a aussi permis de monter que ton titre n’était pas le fruit du hasard...
Les 4 jours des As resteront un très grand moment également c’est certain. J’étais bien mentalement et physiquement. Ce sont les deux coureurs qui ont fait de grands résultats cette saison et les saisons passées pour le CR4C Roanne, Jérôme Mainard et Renaud Pioline qui se mettent à mon service le dernier jour pour que je monte sur la 3e marche du podium. Malgré cela, Renaud gagne cette dernière étape, c’était parfait pour nous !

Le besoin de changer d’air

Cette saison, tu rouleras sous les couleurs du SCO Dijon. Pourquoi ce choix de venir en Bourgogne ?
Après deux belles années au CR4C Roanne, j’avais envie de voir autre chose, de changer un peu d’air. Déjà, en 2010, j’avais hésité entre rejoindre Roanne ou le SCO Dijon. Je retrouve Melvin Rullière que je connais très bien depuis le Pôle Espoir de Saint-Etienne, nous avions été cinq ans ensemble là-bas. D’ailleurs, je suis en coloc’ avec lui (sourires). Sa présence au SCOD a joué dans ma décision, c’est sûr.

Où en es-tu maintenant dans ta préparation ?
J’ai déjà bien repris l’entraînement depuis la mi-novembre en faisant de la préparation physique générale et du renforcement musculaire. Nous avons eu un premier rassemblement pour présenter l’équipe, passer du temps ensemble. Le gros stage de préparation aura lieu courant janvier et nous débuterons sur les Courses au Soleil avant de participer à la première manche de Coupe de France DN1, le Grand Prix Souvenir Jean-Masse.

« Je ne fonctionne pas à l’objectif »

Avec quelles ambitions abordes-tu la nouvelle saison ?
Je n’aurai pas d’objectif particulier, je ne suis pas quelqu’un qui fonctionne à l’objectif car c’est le meilleur moyen de se mettre une pression néfaste. Mais, le profil des manches de Coupe de France me convient bien, les courses seront usantes et seront plus à ma portée que celles de la saison passée. Et puis, j’aimerais bien aussi faire une belle performance sur les Boucles de la Marne qui auront lieu dans une région que je connais bien, ma famille y habite. Ensuite, le Championnat de France à Lannilis pourrait aussi me convenir, le parcours est assez spécial !

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Quentin Bernier.

Crédit Photo : Guy Dagot - www.sudgironde-cyclisme.net
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Quentin BERNIER