Bryan Coquard, héros du jour, héros du Tour

Crédit photo Xavier Pereyron - DirectVelo

Crédit photo Xavier Pereyron - DirectVelo

Dans toutes ses galères de la journée, Bryan Coquard s'est au moins épargné la redescente d'Hautacam en vélo. Il a rejoint la vallée, où il a passé une radio, avec un véhicule de sa formation. "Les descentes, toute la journée, c'était une galère. Heureusement j'avais une moto ouvreuse de la gendarmerie, mais je ne pouvais freiner que de l'avant donc je ne pouvais pas aller trop vite. Redescendre [sur le vélo] avec tout le public, c'est trop dangereux", s'exprimait le dernier de la 12e étape à 44'03" de Tadej Pogacar, au micro d'Eurosport.

UNE ATTELLE ET UN ORTHOPÉDISTE

Le verdict de la radio est tombé en soirée : fracture de la première phalange de l'annulaire droit. C'est la faute d'une musette remplie de bidons et de glace au ravito du km 98. "Je venais d'aller chercher des bidons et j'ai voulu prendre une musette supplémentaire pour mes leaders". Avec la vitesse, la musette remplie se transforme en projectile qui lui heurte la main droite. "Ça faisait très mal. En regardant ma main, j'ai compris que mes doigts n'étaient pas très alignés". Il s'attendait à une fracture.

Mais « le Coq » compte bien être à 14h07, vendredi, au départ du contre-la-montre en côte de Loudenvieille-Peyragudes. "Bryan sera équipé d'une attelle et un orthopédiste fera le déplacement afin de trouver une solution pour adapter sa position sur le vélo de contre-la-montre", précise l'équipe Cofidis dans un communiqué.

LA BONNE MAIN POUR LE MARIAGE

C'est donc en équipier dévoué que le sprinteur de la Cofidis s'est blessé alors qu'il avait participé à la formation de l'échappée d'une cinquantaine de coureurs qui s'est développée au départ de la 12e étape Auch-Hautacam. "J'étais à l'avant, je travaillais beaucoup. On avait fait un bon coup avec Emanuel (Buchmann), je donnais le maximum". Mais il a donc dû abandonner ses coéquipiers avant le premier grimpeur. Il a vu aussi passer le peloton alors qu'il se faisait immobiliser deux doigts au bord de la route par le service médical. Il est reparti devant le balai, son fidèle compagnon d'infortune de la journée, jusqu'à l'arrivée.

Main droite HS, impossible de freiner de l'arrière, alors qu'il y a trois descentes devant lui, dont celle du Soulor. "J'avais à coeur d'essayer de terminer l'étape dans les délais pour voir ce qu'on allait faire". Ce qu'il a réussi, preuve de sa très bonne condition physique. "Demain (vendredi, le contre-la-montre en côte, NDLR), je n'aurai pas besoin de frein". Un coup dur pour le coureur de 33 ans dans ce Tour, un de plus depuis le départ après sa chute de la 3e étape et le carton jaune, le même jour, pour son sprint intermédiaire où Jasper Philipsen chute. Dans son malheur, Bryan Coquard a choisi la bonne main car il se mariera le week-end après l'arrivée du Tour. "L'alliance est à la main gauche, donc ça passera quoi qu'il arrive". L'annulaire, c'est le doigt du coeur et Bryan Coquard en avait un gros sur le vélo ce jeudi.

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