Ben Healy, la vie en rose… et en jaune

Crédit photo A.S.O / Billy Ceusters
Il restera - quoi qu’il arrive dorénavant jusqu’à Paris - l’un des grands hommes du Tour de France 2025. Impressionnant vainqueur de l’étape de Vire en Normandie, il y a quatre jours, après un long raid en solitaire dans la dernière heure de course, l’Irlandais a profité de la deuxième opportunité offerte aux attaquants, ce lundi 14 juillet sur les routes auvergnates du Mont-Dore, pour s’emparer cette fois-ci du maillot jaune au terme d’un nouveau numéro impressionnant.
Présent au sein d’un groupe imposant de 29 coureurs, le puncheur d’EF Education-Easy Post a d’abord pu compter pendant de très longs kilomètres sur l’appui essentiel de ses coéquipiers, au nombre de trois dans la bonne échappée. Avec Alex Baudin, Neilson Powless et Harry Sweeny en plus de Ben Healy à l’avant, les hommes en rose étaient les mieux représentés dans ce groupe de costauds. “Je remercie infiniment les gars. Harry a été une machine de guerre, Alex a parfaitement fini le boulot. Ces mecs-là ont les jambes et la force pour jouer une victoire d’étape sur ce Tour mais ils se sont sacrifiés pour moi”.
LES YEUX RIVÉS SUR L'ÉCRAN GÉANT
Une fois que le Savoyard Alex Baudin s’est écarté, Ben Healy a assumé le poids de la course en assurant nombre de longs relais en tête, sacrifiant clairement ses chances de jouer une deuxième victoire d’étape. “J’ai tout donné pour le maillot plutôt que pour l’étape”. Décramponné par Simon Yates dans le final, l’athlète de 24 ans a mené un véritable contre-la-montre pour couper la ligne le plus vite possible, alors qu’il devait combler un écart de 3’55” sur Tadej Pogacar (3’51” avec les bonifications prises sur la ligne) pour se parer de jaune.
Alors, quelques secondes après en avoir terminé, Ben Healy est resté là, dans la zone d’arrivée, les yeux rivés vers l’écran géant et sur le chronomètre, priant pour que Tadej Pogacar ou Jonas Vingegaard ne décident pas de placer une énorme mine dans le dernier kilomètre de l’étape. “Je crois que c’est bon là, non ?”, sourit-il alors que Tadej Pogacar est encore au panneau indiquant les 200 derniers mètres. “Forcément, j’ai eu peur que ça ne le fasse pas. S’ils s’étaient vraiment fait la guerre, je n’aurais pas pu prendre le maillot. J’ai du mal à vraiment laisser parler mes émotions, tant je suis éreinté. Je crois aussi que j’ai, en quelque sorte, du mal à y croire. Si on m’avait dit que j’allais gagner une étape puis prendre le maillot jaune, je ne l’aurais certainement pas cru”. Et pourtant, c’est bien Ben Healy qui sera en jaune - “un rêve de gosse” - sur les routes de la Haute-Garonne, dans 48 heures, après une journée de repos amplement méritée.
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