7 choses à savoir sur le maillot blanc

Crédit photo Charly Lopez - ASO
Le maillot du meilleur jeune fête ses 50 ans cette année dans le Tour. Découvrez ou redécouvrez sept choses à savoir sur ce maillot distinctif de la Grande Boucle.
LE TOUR DE L'AVENIR DANS LE TOUR DE FRANCE
Quand les organisateurs du Tour annoncent en juin 1975 le prix de la vocation, récompensé par un maillot blanc, c'est pour compenser l'annulation du Tour de l'Avenir (400 000F de déficit en 1974) . Il est réservé en 1975 à ceux qui n'ont pas plus de trois années chez les pros.
Dès 1976, la filiation entre le Tour de l'Avenir et le maillot blanc semble évidente. Martinez-Heredia, vainqueur du T. A. 1974, est le meilleur néo-pro du Tour. Sven-Akke Nilsson, 1er du Tour de l'Avenir 1976, se classe 2e du maillot blanc 1978.
Mais ensuite, il faut attendre Greg Lemond en 1984 pour voir un ancien vainqueur de l'Avenir en blanc à Paris.
En tout, ils sont 5 à cumuler jaune du Tour de l'Avenir et blanc du Tour avec Menchov, Bernal et Pogacar. Ils sont même six si l'on ajoute Laurent Fignon, vainqueur du Tour de l'Avenir devenu le Tour de la Communauté Européenne, en 1988, avec un maillot bleu de leader. Cinq ans après son maillot blanc du Tour.
MICHEL POLLENTIER FAIT LA SOUDURE
Le premier coureur à porter en course le maillot blanc du Prix de la Vocation n'est pas Francesco Moser puisqu'il endosse le maillot jaune après sa victoire dans le prologue à Charleroi. Le maillot blanc échoue par procuration sur les épaules de Michel Pollentier. Le Belge est passé en pro en 1973 chez Flandria. Avril 1973. Il a donc bien moins de trois ans de professionnalisme en 1975.
Michel Pollentier était aussi le dernier coureur à porter le maillot blanc du combiné du Tour 1974. Là aussi, il portait la tunique par procuration, puisqu'Eddy Merckx portait déjà le maillot jaune.
TI-RALEIGH, UNE BANDE DE JEUNES
De 1976 à 1981, l'équipe hollandaise Ti-Raleigh a été l'équipe du maillot blanc : Didi Thurau, Henk Lubberding et Johan Van de Velde (à l'époque on ne dit pas encore Van der Velde) ont ramené le paletot à Paris en 1977, 1978 et 1980.
Mais ça ne s'arrête pas là, cinq autres coureurs ont porté le maillot en course : Bert Pronk, Klaus-Peter Thaler, Léo van Vliet, Bert Oosterbosch et Ad Wijnands.
ÊTRE JEUNE, ÇA CONSERVE
Maillots blancs des Tours 2000 et 2001, Francisco Mancebo et Oscar Sevilla courent toujours.
L'ancien coureur de la Banesto, 49 ans, porte les couleurs de Matrix-Powertag, une Conti japonaise. Francisco Mancebo a remporté cette année une étape du Tour du Sahel.
Oscar Sevilla, né en 1976 lui aussi, est membre du Team Medellin-EPM depuis 2013. Il était chez Kelme en 2001. Cette année, il a gagné le Tour de la République Dominicaine et pris la 3e place du Tour de Beauce.
LE GENOU, TALON D'ACHILLE DU MAILLOT BLANC
Trois coureurs ont dû quitter le Tour alors qu'ils portaient le maillot blanc. Giovanni Battaglin en 1975, Jean-René Bernaudeau en 1980, et Alejandro Valverde en 2005.
En 1975, Giovanni Battaglin a ravi le maillot blanc à Francesco Moser au Pla d'Adet. Mais le lendemain, il est à l'agonie, ses coéquipiers le poussent pour qu'il suive le peloton. Il reçoit 1' de pénalité. Le lendemain il est non-partant. Les docteurs ont détecté une fissure de la rotule après une chute dans la descente du Soulor.
Jean-René Bernaudeau a repris le maillot blanc et le flambeau des Renault-Gitane après l'abandon de Bernard Hinault à Pau. Mais dans la 18e étape, Morzine-Prapoutel-les-Sept Laux, le Vendéen doit mettre pied à terre. Il souffre d'une tendinite du tendon d'Achille. Ronny Claes qui le suit au classement général doit hériter du paletot blanc. Mais dans la descente du col du Barrioz il rate un virage et finit sa course contre un rocher, le genou à vif. C'est finalement Johan Van de Velde, équipier fidèle de Joop Zoetemelk en montagne, qui récupère le maillot blanc.
Alejandro Valverde est l'une des attractions du Tour de France 2005 qu'il découvre. El Imbatido, ancien de la Kelme, a rejoint Illes Balears-Caisse d'Epargne. À Courchevel, il bat Lance Armstrong au bout d'un long sprint. Il endosse le maillot blanc de meilleur jeune. Mais dans la 13e étape, victime d'une tendinite au genou, il doit quitter le Tour en blanc. Yaroslav Popovych, équipier d'Armstrong, récupère le maillot blanc. En 2006, il retrouvera le Tour avec un autre maillot blanc, celui de leader du ProTour et en 2008, Alejandro Valverde endossera le maillot jaune dès la première étape.
Riccardo Ricco a dû lui aussi quitter le Tour en 2008 alors qu'il était en tête du classement des jeunes et aussi celui de la montagne. Mais c'était à cause d'un contrôle positif à l'EPO Cera.
UNE ANNÉE DE PLUS, UNE ANNÉE PLUS JEUNE
De 1983 à 1986, le maillot blanc désigne le meilleur néophyte, pas le meilleur jeune. Le retour au classement du meilleur jeune va pointer les contradictions du règlement précédent. Vainqueur du prologue à Berlin, Jelle Nijdam endosse le maillot jaune, mais aussi le maillot blanc. Le coureur de la Super Confex, 24 ans, en est à son 3e Tour de France. L'année précédente, avec un an de moins donc, il s’était classé 5e du prologue. Il avait terminé devant Jesus Blanco Villar qui disputait son premier Tour. C'est l'Espagnol de la Teka qui a porté le maillot blanc le lendemain. Jelle Nijdam, lui, avait disputé son premier Tour en 1985.
THOMAS VOECKLER ET VINCENT BARTEAU PERDENT LE BLANC APRÈS LE JAUNE
À 20 ans d'écart, deux coureurs français ont connu la même aventure dans le Tour. Une échappée qui prend du temps le lendemain du contre-la-montre par équipes, le maillot jaune au bout, une épopée d'une dizaine d'étape, quelques jours en blanc avant de retrouver le maillot de sa marque.
En 1984, le néophyte du Tour Vincent Barteau prend 17' dans une échappée à 3, passe 12 étapes en jaune, et une seule en blanc. En 2004, Thomas Voeckler prend 12' au peloton, résiste 10 jours en jaune et 4 en blanc.
Dans la 5e étape du Tour 2004, Amiens-Chartres 200 bornes sous la flotte, ils sont cinq à s'échapper : Sandy Casar, Stuart O'Grady qui va gagner l'étape, Jakob Piil, Magnus Backstedt et le Champion de France Thomas Voeckler, le mieux classé au général. Le mitron de La Boulangère enfile le maillot jaune et le maillot blanc, porté par procuration par Sandy Casar. "Il ira loin ce petit", prédit Philippe Bouvet dans L'Equipe qui trace tout de suite le parallèle avec l'épopée de Barteau en 1984. Mais pour le maillot blanc, Sandy Casar semble offrir plus de garanties sur 3 semaines. Il s'est classé 13e du Giro 2003 et le coureur de la FDJ a remporté le maillot de meilleur jeune (bleu) de Paris-Nice 2002. "Je vais essayer de prendre ce maillot à Thomas", dit-il en parlant du maillot des jeunes.
Mais 10 jours plus tard, c'est toujours Thomas Voeckler qui porte le maillot blanc après avoir cédé le jaune. Après l'ascension chronométrée de l'Alpe d'Huez, c'est même le Russe Vladimir Karpets qui devient le principal danger du Champion de France. Le coureur d'Illes Balears-Banesto prend définitivement le dessus la veille de l'arrivée dans le contre-la-montre de Besançon. Et Sandy Casar dépasse Thomas Voeckler pour la 2e place du maillot blanc.
Un an plus tôt, Vladimir Karpets avait cédé son maillot blanc à son coéquipier et compatriote, Denis Menchov. En 2005, le Russe de Pampelune va porter une dernière fois deux jours le maillot blanc avant de le céder à Alejandro Valverde, encore un coéquipier.
Les 50 ans du maillot blanc :
- 5 choses à ne pas dire sur le maillot blanc
- Machine à traire, lessive et eau claire : Les parrains du maillot blanc depuis 1975
- Maillot jaune-Maillot blanch : entre oeuf sur le plat et omelette