À Charantonnay, les Français étaient « cuits »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
“On voyait bien qu’il était cuit, mais les autres l’étaient aussi”. Benoît Vaugrenard, directeur sportif de la Groupama-FDJ, ne se trompe pas en évoquant la course de son jeune coureur Brieuc Rolland. Ce mardi, les baroudeurs présents dans la bonne échappée, sur la troisième étape du Critérium du Dauphiné, ont dû puiser au bout de leurs réserves pour jouer la victoire d’étape. Cuits à l’étouffée, sous une chaleur parfois difficile à supporter pour ceux qui n’en avaient plus l’habitude, cuits de fatigue après avoir dû produire beaucoup d’efforts pendant plus de quatre heures et demi et 207 kilomètres, ils sont allés au bout du bout.
LOUIS BARRÉ A FAIT LE PARI DE NE PAS BOUGER
Louis Barré, 3e, et Axel Laurance, 6e, ont ainsi eu beaucoup de mal à récupérer dans la zone d’arrivée, au milieu des champs isérois, sans un arbre à l’horizon pour se projeter d’un soleil cuisant, et ce malgré les bouteilles d’eau versées par les soigneurs de leurs formations respectives. Une fois leurs esprits à peu près retrouvés, ils ont tenté de trouver les mots pour revenir sur cette journée qui les a vus jouer la victoire d’étape dans un final très tactique. “Je n’avais plus rien à la fin, je n'ai pas levé les fesses de la selle. J'ai essayé de faire le pari de ne pas bouger pendant les dix derniers kilomètres parce que j'étais complètement cuit, notamment à cause de la chaleur”, relate Louis Barré auprès de DirectVelo.
Le coureur d’Intermarché-Wanty s’est “accroché au maximum” et a tenté de se montrer malin mais s’est fait piéger sur “un moment de flottement” lorsqu’Ivan Romeo a placé son attaque décisive. “Quand (Florian) Lipowitz est sorti en contre aux deux bornes, j’ai pris la roue et j’ai eu de la chance puisque c’est sorti (à trois avec Harold Tejada, NDLR). “Je pensais que j’allais péter du groupe, pourtant, car j’étais vraiment mort. Pour une fois, j’ai eu de la chance, c’est cool”, se félicite celui qui décroche donc un nouveau très bon résultat cette saison.
AXEL LAURANCE A EU DU MAL À RÉCUPÉRER
Axel Laurance, lui, a bien failli tout perdre dans la Côte du Château Jaune, à quelque vingt bornes de la ligne, mais il n’a rien lâché non plus. “Il avait déjà fallu faire un premier gros effort à trois pour rentrer sur l’échappée, puisque j’étais sorti dans un second temps. J’ai vraiment eu du mal à récupérer de cet effort-là qui m’a mis dans le dur. Ensuite, on n’a jamais pu se relâcher à cause de l’écart”, nous racontait-il à chaud, derrière la ligne. “Malheureusement, je pense qu’il m’en manque encore un peu. Je n’ai pas vraiment couru depuis Liège et sur une étape aussi exigeante… En plus, tout le monde sait que je suis rapide et j’étais un peu marqué”.
Le Breton a quand même crânement tenté sa chance jusqu’au bout mais n’a pas réussi à sentir la bonne. “Je ne pouvais pas sauter sur tout ce qui bougeait. J’étais cuit. J’ai essayé d’attaquer dans un moment de flottement mais c’est revenu et ça a contré, et c’est là que le podium est parti… Il me manque encore de la puissance pour être en contrôle sur un final comme celui-ci même si dans tous les cas, c’est toujours compliqué à gérer”. Et sur ces derniers kilomètres, Louis Barré, Axel Laurance et nombre de leurs compagnons d’échappée étaient à sec, alors qu’il restait quelques petites gouttes d’essence à Ivan Romeo pour l'emporter, comme il l'avait espéré depuis des semaines, et s'emparer de la tête du classement général.
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