Dauphiné : Parce qu’ils ne peuvent pas s’en empêcher

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Ils se sont serré la main et ont échangé quelques sourires en première ligne au départ de Domérat, côte à côte, en se demandant poliment et brièvement si tout allait bien. Avant de s’envoyer des parpaings, quatre heures et demie plus tard, dans la Côte de Buffon et son replat. Puis ils ont pu s’amuser, encore, de s’être tirés la bourre aussitôt la ligne d’arrivée franchie. Ce dimanche, Remco Evenepoel, Tadej Pogacar, Mathieu Van der Poel et Jonas Vingegaard ont livré bataille lors de la première journée de course du Critérium du Dauphiné et sont parvenus à piéger les équipes de sprinteurs. Alors que l’on s’interrogeait, il y a 24 heures à peine, quant au fait que les grands favoris s'engagent tous à 100% sur ce Dauphiné (lire ici), la réponse semble déjà claire après une seule journée.

Cette situation a bien fait rire le vainqueur du jour, Tadej Pogacar, en conférence de presse. “J’étais très heureux que Jonas attaque. C’est bien, c’est un bon signe, il est en forme et il veut s’amuser”, a lâché le Champion du Monde, tout heureux de pouvoir jouer à celui qui fera le plus mal à l’autre à la moindre occasion. “Mais je dois peut-être m’inquiéter qu’il soit déjà aussi fort”, reprenait-il aussi tôt, le sourire aux lèvres. Le Danois a, en effet, pris plaisir dans cette bataille, lui qui d’ordinaire se veut plus attentiste et qu’on pouvait imaginer d’autant plus sur la retenue qu’il n’avait plus couru depuis sa chute à Paris-Nice. “J’avais de bonnes jambes, je suis heureux de la façon dont ça s’est passé”.

JONAS VINGEGAARD N’A PAS VOULU EN FAIRE DE TROP PAR PEUR DES BONIFICATIONS 


Pour autant, le leader de la Visma-Lease a Bike n’a pas souhaité trop appuyer ses relais dans les cinq derniers kilomètres, une fois le quintette royal sorti. “Je suis passé le moins possible car je pensais être le grand perdant du sprint si on allait au bout. J’ai d’ailleurs, en effet, perdu du temps sur Tadej (Pogacar) au jeu des bonifications et ce n’est pas l’idéal. Mais à vrai dire, je pensais ne pas prendre du tout de bonifications alors faire 2e, ce n’est pas si mal. Je crois que c’est la première fois que je fais 2 d’un sprint massif”, s’amuse-t-il lui aussi.

Comme le Slovène et le Danois, Remco Evenepoel promet avoir été “surpris par le scénario du final”. Personne ne semblait s’y attendre - et on veut bien les croire - mais pourtant, ce sont bien eux qui sont à l’initiative de ces mouvements de course incessants tout au long de la saison. “C’est le cyclisme moderne, on ne peut jamais prévoir ce qu’il va se passer !”, synthétise le Belge de la Soudal Quick-Step. “C’était assez particulier mais c’était sympa”, reprend le double Champion olympique, qui considère avoir fait l’erreur de sortir de la roue de Mathieu Van der Poel trop tôt lors du sprint. “Il y avait vent de face et il aurait fallu attendre encore davantage. Sur le papier, Mathieu était le plus rapide mais il s’est loupé lui aussi car il a lancé de trop loin (lire la réaction du Néerlandais). Il a pris des risques mais s’il n’avait pas relancé aux 600 mètres, on ne serait pas allés au bout”. Voilà pour le scénario de ce premier acte déjà passionnant. Et parce qu’ils ne peuvent pas s’en empêcher, nul doute que l’on assistera à d’autres batailles de la sorte durant les sept prochains jours.    

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