Samuel Coleman, spécialiste des numéros en solitaire

Crédit photo Eponine Gauvin

Crédit photo Eponine Gauvin

Samuel Coleman est invincible en ce début de saison. L’Irlandais a remporté les deux courses qu’il a disputées en France, la Mapei Classic et la Route d’Éole (voir sa fiche DirectVelo). “C’est un très bon début d’année après avoir vécu un exercice 2023 compliqué. C’est très motivant sachant que je n’avais pas gagné l’an passé. J’ai retenu le positif et j’ai appris de mes erreurs. J’ai effectué deux stages cet hiver, un en Sierra Nevada début décembre et un à Calpe après Noël durant deux semaines. Ça m’a beaucoup aidé. Tout le monde peut voir que j’ai travaillé dur“, confie au micro de DirectVelo le sociétaire de l’AS Villemur.

« JE SUIS ALLÉ À FOND COMME ON LE FAIT EN IRLANDE »

Lors de la Mapei Classic fin février, l’athlète de 18 ans a gagné avec près de trois minutes d’avance sur le 2e, Samuel Serres. “Je ne savais pas à quoi m’attendre. L’an passé, j’avais chuté sur cette épreuve, mais cette expérience m’a été bénéfique pour connaître les points clés. Je n’avais pas vraiment mis en place une tactique, je suis allé à fond dès le départ comme on le fait en Irlande. J’ai créé l’échappée au bout de cinq kilomètres. Nous étions trois devant. À 30 bornes de l’arrivée dans une montée pentue, j’ai attaqué et je me suis imposé avec une avance confortable“.

Le week-end dernier, à l’occasion de la Route d’Éole, le Junior 2 s’est de nouveau imposé en solitaire lors de l’étape en ligne. “Je savais que ça allait être dur de s’échapper au début avec le vent. Je suis resté à l’arrière et j’ai gardé de l’énergie pour la fin. À 30 kilomètres du but, j’ai parlé à mon coéquipier Maxence (Carrère), il m’a demandé si on attaquait ou si attendait le sprint. Nous avons accéléré ensemble, ça n’a pas marché dans un premier temps. Puis j’ai retenté ma chance et j’ai rattrapé Lucas Ballihaut (Stade Toulousain) qui était parti cinq minutes avant moi. À 8 bornes du terme, je l’ai lâché pour finir en solo. J’ai roulé très fort pour prendre le plus de temps possible avant le contre-la-montre qui n’est pas ma spécialité“.

À l’issue du contre-la-montre, il a conservé une marge de seulement 4“ sur Jules Hue. “Mon directeur sportif Xavier Bernat m’avait dit qu’il était inquiet au départ que j’aille trop lentement. Au début, je suis parti tranquillement pour être sûr de ne pas exploser. Après 3 ou 4 kilomètres, j’ai commencé à développer plus de puissance. Finalement, je m’impose de peu au général, je saurai comment faire la prochaine fois pour ne pas que ça se reproduise“.

DE RETOUR SUR LE CONTINENT EN MAI

Samuel Coleman a commencé à pédaler vers l’âge de 5-6 ans. “Mais ce n’est qu’à 10 ans qu’on m’a offert à Noël un vrai vélo de route et j’ai commencé la compétition deux ans plus tard. J’oublie tout quand je suis sur ma bécane, ça me donne beaucoup de liberté, j’adore ça. Quand je suis en Irlande, je m’entraîne avec mon père, il est très fort. Auparavant, il disputait des courses amateurs dans le coin“. L’habitant d’Hamilton’s Bawn dans la comté d’Armagh en Irlande du Nord a également pratiqué le cyclo-cross. “J’en ai fait pas mal lors de ma première année Junior et c’est aussi pour ça que ma saison 2023 sur route n’a pas été très bonne. Désormais, j’ai décidé de me concentrer uniquement sur la route“.

L’an passé, il évoluait dans les rangs du Team 31 Jolly Cycles avec Adam Rafferty. “Avec Adam et Darren (son frère qui est pro chez EF Education-EasyPost, NDLR), nous avons la même structure d’entraînement Dig Deep Coaching, managée par Stephen Callagher. Il connaît Léo Menville (ancien coureur Elite de la région, NDLR) qui m’a envoyé dans cette équipe. On a passé l’été ensemble avec Adam. Ça a été une très bonne expérience, j’ai beaucoup appris même si ça ne s’est pas bien passé car j’ai eu beaucoup de malchance, de chutes et quelques blessures. J’ai lutté mentalement. En plus, je n’ai pas été conservé à la fin de la saison“. Il a dû trouver un nouveau point de chute. “Léo Menville, toujours, a parlé de moi à Xavier Bernat, le DS de Villemur. Ce sont de très bons amis, il l’a informé qu’il connaissait un assez bon gars qui cherchait une équipe et c’est ainsi que j’ai rejoint Villemur“.

Ce mardi, Samuel Coleman est retourné sur son île comme il l’avait déjà fait début mars pour disputer deux épreuves dont le Tour of Ards qu’il a remporté. De vendredi à lundi, il participera à DORNAN Rás Mumham et à quelques autres épreuves en Irlande avant de retourner sur le continent début mai pour Liège-Bastogne-Liège et le GP Bob Jungels. “Ce sont de grandes courses qui me conviennent bien. De bons résultats m’aideraient pour trouver une équipe l’année prochaine“, estime l’Irlandais qui apprécie les montées courtes ne dépassant pas 5-6 kilomètres et s’échapper en solo comme il l’a déjà démontré. Par la suite, il pourrait peut-être disputer d’autres courses UCI avec Cannibal B-Victorious. “J’ai un entretien avec eux pour voir ce qu’il est possible de faire durant l’été“. En parallèle, il lorgne sur le Championnat d’Irlande et sur les Championnats d’Europe et du Monde. “Au Mondial, il n’y a que deux places pour mon pays, j’espère que je pourrai y prétendre“. En continuant sur cette lancée, il devrait avoir sa place.

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